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« Elévation », Les Fleurs du Mal, 1857

TD : « Elévation », Les Fleurs du Mal, 1857. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Février 2019  •  TD  •  1 575 Mots (7 Pages)  •  769 Vues

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                        Lecture analytique n1 : « Elévation », Les Fleurs du Mal, 1857

Introduction :

Si sa vie le rattache au romantisme le plus traditionnel, sa réflexion invente le symbolisme et par-delà la « modernité ». Grand critique d’art et traducteur d’Edgar Poe, Charles Baudelaire est un poète français du 19e siècle. L’extrait à analyser est intitulé « Elévation » du recueil Les Fleurs du Mal publié en 1857, ou le poète est tiraillé entre deux postulations : le spleen et l’idéal. Ce poème est le 3e du recueil situé entre « l’Albatros » et « Correspondances », il est composé de 5 strophes d’alexandrin.

Lecture du poème.

Nous allons montrer le tiraillement du poète entre le spleen et l’idéal.

Pour cela, nous verrons en premier lieu l’envol de l’esprit du poète vers un ailleurs lumineux à cause de la médiocrité du monde pour ensuite montrer que le désir du poète est voué à l’échec à cause de la malédiction dont il est victime.

1- La recherche de l’idéal :

A- Un arrachement terrestre : Baudelaire donne à l’élévation une dimension d’arrachement à l’ici-bas pour accéder à son contraire.  Le titre du poème se retrouve développé dans les deux premiers quatrains qui constituent qu’une seule phrase grâce à un enjambement syntaxique audacieux (de strophe en strophe). En effet, le quatrain 1 n’est constitué que de compléments circonstanciels de lieu mis en valeur par leur antéposition. Le poète utilise également l’anaphore, des locutions prépositives « au-dessus », « par-delà ». On notera la qui ordonne les neuf éléments cités puisque nous passons du monde terrestre étouffant « étang »(qui stagne), « vallées », « bois » au monde céleste par  étape « montagnes », « nuages », « mers », « soleil » puis « éthers » et enfin le complément du nom « confins des sphères étoilées » qui se déploie avec emphase sur le vers 4 (avec insistance et beaucoup d’ampleur). Dans le quatrain1, les rimes elles-mêmes unissent les contraires « vallées » et « étoilées » ; « mers » et « éthers », et le rythme du quatrain1 mène de façon mélodique cette envolée vers l’ailleurs. On notera la césure à l’hémistiche du vers 1 à laquelle répond le tétramètre du vers 2. L’emploie majoritaire de pluriel exprime par ailleurs l’idée d’infini.

B- L’élévation de l’esprit : La proposition principale de la phrase se trouve rejetée au vers 5 « Mon esprit, tu te meus » avec une mise en relief du groupe nominal «  mon esprit ». L’élément central du poème est ainsi déterminé, il s’agit de l’âme du poète à laquelle il s’adresse en la tutoyant « tu te meus », « tu sillonnes », « envole-toi », « va ». Le verbe « mouvoir » est un verbe d’action conjugué au présent de l’indicatif tout comme « tu sillonnes », c’est un présent d’énonciation. L’esprit du poète est ainsi personnifié et comparé à un « bon nageur » (v.6)  afin de traduire le plaisir irrépressible qu’il éprouve à voyager dans les éthers. L’idée de plaisir et même d’euphorie est bien rendue par l’adverbe « gaiement » (v.7). Cette comparaison avec le nageur est filée dans le vers 7 par les mots « sillonnes » et « immensité profonde », terme qui renvoie à la mer. On notera dans ces vers l’emploie des sonorités chaudes (on) et (an) qui évoque le plaisir, celle du vers 17 « comme des alouettes » avec le vol vertical puis le plané immobile évoque la liberté, l’énergie, la hauteur, la comparaison avec l’alouette se prolonge dans les mots « essor » v.18 ; « aile vigoureuse »v.15 ; « s’élancer »v.16 ; « plane »v.19.

La référence à l’univers liquide afin d’évoquer l’air pur est une correspondance qui permet à Baudelaire de lier les deux éléments vitaux : air et eau. Le poète serait le trait d’union entre ces univers et nous remarquons que l’idée de volupté développée dans le quatrain2 fait référence au bien être originel du fœtus dans le liquide amniotique.

C- L’éloge du monde céleste : Nous l’avons vu, avant d’accéder à l’idéal, l’esprit du poète doit s’élever et suivre une ascension progressive comme un rite purificateur : l’emploie des impératifs (envole toi ; va et bois) traduit l’urgence du départ. Le monde d’en haut se caractérise d’abord par sa pureté, en cela il s’oppose au monde terrestre glauque et sale souligné par l’expression « miasmes morbides ». On peut relever dans la 3e strophe deux diérèses « purifier » et « supérieur » v.10 et une comparaison « comme une pure et divine liqueur »v.12. Les diérèses allongent le mot et produisent un effet d’insistance sur le sens. Les idées de pureté et d’élévation sont ainsi mises en valeur.

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