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CNED DEVOIR 3 de CGE

Dissertation : CNED DEVOIR 3 de CGE. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Juin 2018  •  Dissertation  •  1 751 Mots (8 Pages)  •  1 022 Vues

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[Alinéa] Depuis 15 ans, l’Agence de la biomédecine organise chaque année une campagne de sensibilisation au don d’organes pour faire face à la pénurie récurrente en la matière [thème cerné]. D’ailleurs, un corpus de quatre documents nous invite à réfléchir sur la notion de don. Dans un article intitulé « À quand un marché d’organes ? » publié en 2008 par la revue Sciences humaines, Xavier de la Véga exprime son indignation face à la position de l’américain Gary Becker, prix Nobel d’économie, qui propose de payer les donneurs pour stimuler un marché en constante pénurie. Dans la même revue, en 2010, Catherine Halpern interviewe le sociologue J.T. Godbout, célèbre pour ses ouvrages sur le don d’organes. Ce dernier propose de réfléchir sur la difficulté qu’éprouve le receveur pour accepter la greffe d’un organe étranger. Un extrait du roman Réparer les vivants de Maylis de Kerangal vient compléter les deux approches précédentes en mettant en scène les difficultés d’une future greffée à recevoir le don qui lui est fait et nous livre le questionnement riche de l’héroïne sur ce sujet. Enfin, une affiche de sensibilisation au don cherche à inciter les potentiels donneurs d’organes afin de remédier à la pénurie de greffes [présentation rédigée des quatre documents avec auteur, genre, source, date, propos directeur]. Quelles sont les caractéristiques du don d’organes et quels enjeux comporte-il [problématique posée à la forme interrogative] ? Nous verrons dans un premier temps que le don d’organes est d’une nature bien particulière. Puis, nous réfléchirons sur les enjeux qu’un tel phénomène génère [annonce des deux parties

 à la forme affirmative].

[On saute une ligne après l’introduction.]

[Alinéa] C’est un fait indéniable, le don d’organes comporte des invariants [accroche

 à la première partie].

[Alinéa] Pour commencer, tout don d’organes suppose un donneur, un receveur et un organe à transplanter. L’affiche est particulièrement évocatrice et met en scène visuellement les personnages du donneur, du receveur et le cœur à transplanter. Le visuel se double d’un message explicite, avec un slogan sans ambiguïté qui souligne l’acte de transmission par la métaphore de la course avec relais. De même l’héroïne Claire, peinte par Maylis de Kerangal, attend à l’hôpital le cœur d’un donneur pour survivre. Toute sa réflexion et ses pensées sont tournées vers ce donneur et ce cœur nouveau qui lui a été attribué par une équipe médicale parce que compatible avec sa formule sanguine. Xavier de la Véga, pour sa part, aborde la greffe de rein, autre organe souvent transplanté, et s’appuie sur des chiffres tirés des statistiques américaines : 13 700 transplantations de cet organe ont eu lieu aux États-Unis en 2005. Enfin, J. Godbout attire notre attention sur les rôles respectifs de chacun des protagonistes de cette transaction : un donneur généreux, souvent présenté comme faisant un sacrifice, et un receveur, trop souvent négligé par la psychologie, et qui pourtant doit réaliser tout un cheminement pour accepter ce don inouï.

[Alinéa] Le don d’organe est, par ailleurs, une transaction d’une nature bien particulière. En effet, il repose le plus souvent sur la mort du donneur, autrement dit sur une tragédie. Certes, le donneur peut être vivant, comme l’évoque Xavier de la Véga avec la greffe du rein,  mais la plupart du temps, l’acte de don repose sur la mort cérébrale du donneur. C’est le cas dans le roman de Maylis de Kerangal  puisque Claire attend le cœur d’un donneur anonyme qui la sauvera, elle. D’ailleurs, l’héroïne s’interroge avec justesse : dans quelle mesure peut-on parler de donneur puisque le mort ne fournit aucun consentement ? De même, est-elle, elle-même, en mesure de refuser l’offre qui lui est faite ? Sa vie est en jeu et, de manière générale, le don d’organes suppose toujours une mort et une vie, comme le souligne Godbout qui préfère parler, lui, de don de vie, d’autant que d’autres obstacles interviennent dans cette transaction : la famille, donc un tiers, peut s’opposer au prélèvement, comme le rappelle X. De la Véga. L’affiche, pour sa part, préfère mettre en scène les deux silhouettes du donneur et du receveur et exprime la situation dramatique par le jeu des couleurs choisies : un donneur en fin de course, autrement dit près de mourir, ce que symbolise le blanc de la place laissée vide par le prélèvement, et le receveur qui peut entrer dans la course de l’existence grâce au cœur rouge tout palpitant de vie.

[Alinéa] Enfin, le don d’organes amène à s’interroger sur le lien qui unit désormais donneur et receveur. Certains y voient un acte généreux : ainsi le document iconographique présente positivement le don en magnifiant l’acte et en insistant sur la transmission grâce au slogan incitatif. Mais Maylis de Kerangal et Jacques Godbout vont plus loin, en montrant les conséquences du don sur le receveur. En effet, ce dernier est touché dans son identité, ce que la romancière traduit par la peur d’être envahi intérieurement, le sentiment de devenir un être hybride, la crainte d’être transformé. De même, Godbout souligne les conséquences de la greffe sur le receveur : le don peut être un reniement du receveur, en particulier pour les familles qui espèrent voir survivre le donneur à travers le receveur. Ces croyances irrationnelles sont heureusement compensées par le recours à l’anonymat qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire, permet aussi de protéger le receveur. Il ne faudrait pas non plus que le receveur se sente devenir autre, qu’il ait l’impression d’accueillir une entité étrangère sous peine de voir une forme de rejet psychologique du don.

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