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De singly, Rupture, vivre l’expérience de la séparation

Fiche de lecture : De singly, Rupture, vivre l’expérience de la séparation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Avril 2017  •  Fiche de lecture  •  1 595 Mots (7 Pages)  •  875 Vues

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Rupture, vivre l’expérience de la séparation est un ouvrage de François de Singly paru aux éditions Armand Colin en 2011. François de Singly est un sociologue français travaillant à la fois au sein du laboratoire de recherche qu’il a créé, le Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS)  en tant que chercheur mais aussi à l’université Paris Descartes la Sorbonne où il enseigne la sociologie dans le département des sciences humaines sociales. Il est à la fois spécialisé dans le domaine de l’individualisme mais aussi de la famille et plus précisément dans les rapports hommes-femmes. Cette spécialisation lui a permis de prendre la tête de diverses revues chez Armand Colin traitant de ces mêmes thèmes tels les ouvrages sociales collection 128. Partant du constat que 3 divorces contentieux sur 4 sont initiés par les femmes, François de Singly s’interroge sur les rapports entre l’investissement de ces dernières dans leur couple et la recherche d’épanouissement personnel qui se développe depuis l’émancipation de la femme.  Il s’est penché sur ce qu’elles recherchaient dans leurs relations amoureuses et ainsi sur les raisons qui les poussaient  à se séparer de leur conjoint. Selon l’investissement et les attentes initiales des femmes, la rupture et la séparation sera vécu différemment. Ceci lui a permis de mettre en exergue que le processus de séparation dépendait de leurs attentes et de l’investissement initial des femmes dans leur relation conjugale.

Avant d’exposer sa thèse, l’auteur s’attache à expliquer  les raisons de l’augmentation du nombre des séparations dans nos sociétés contemporaines. La montée des attentes individuelles en seraient la raison majeure tout comme le sentiment de perte d’identité au profit du couple. Cela s’explique principalement par le fait que les femmes ne se contentent plus d’endosser le rôle de mère et d’épouse (statut sociétal) au détriment de leur épanouissement personnel (vrai soi). Suivant  l’injonction de notre société d’aujourd’hui de rester soi-même, elle recherche aujourd’hui l’épanouissement à la fois sur un plan personnel et sur un plan conjugal. Ainsi, du point de vue féminin, pour qu’une relation conjugale soit bonne, les deux partenaires doivent être reconnus mutuellement à titre personnel mais en même temps former une communauté où chacun doit participer de manière équitable à son bon fonctionnement. Ainsi, si l’une de ces deux conditions n’est pas respectée, la femme commence à envisager la séparation. En effet, lorsqu’un homme ne s’investit pas suffisamment dans la conjugalité, la femme remet en cause non seulement son couple mais aussi son identité personnelle qu’elle estime non reconnue.

Cependant, tout cela est régulé en fonction de l’investissement que les femmes engagent dans cette relation ainsi que le niveau d’investissement réciproque quelles attendent de leur conjoint.

Partant du postulat que l’«on se sépare comme on a vécu», il construit son argumentation à la fois sur des ouvrages littéraires et filmographiques ainsi que sur des entretiens qui ont été menés auprès de femmes pendant 3 ans par des étudiants en sociologie de la Sorbonne placés sous son autorité. Les questions étaient ouvertes et portaient sur 3 grands thèmes :

  • la vie de couple avant la séparation : rapport au conjoint et la sociabilité
  • l’annonce de la séparation : au conjoint ainsi qu’à l’entourage
  • leur nouvelle vie après leur séparation.

De l’analyse de ces entretiens, il dégage 3 types de femmes qu’il classifie en fonction de l’importance de l’individualité par rapport à la conjugalité :

  • Celles privilégiant le conjugal au personnel : De Singly les nomme celles privilégiant le « nous ».
  • Celles s’attachant à trouver un juste équilibre entre leur identité personnelle et leur couple : les « je-nous »
  • Celles qui privilégient leur reconnaissance identitaire : celles que De Singly nomme les « je »

S’appuyant sur cette typologie tout au long de son argumentaire, il étudie comment chaque catégorie va vivre l’expérience de la rupture. Il en résulte que dans tous les cas, la séparation sera vécue par les femmes comme quelque chose de libérateur. Tout comme elles se sont séparées de leurs parents étant adolescente pour se connaître, elles se séparent de leurs conjoints pour se retrouver. Néanmoins, il relève des différences aux niveaux des enjeux en fonction de la catégorie :

- Les « nous » fortement investi dans leur relation de couple : La rupture représente une première étape vers la reconstruction de soi.  Ces femmes ont une identité personnelle très peu développée. Elles se sont dévouées à leur rôle de mère et d’épouse au dépend de leur propre désir. Lorsqu’elles découvrent que cet engagement n’est pas réciproque, elles mettent un certain temps à se déconjugaliser sous le poids de l’institution du mariage, des traditions et/ou du religieux. Il faut un évènement déclencheur tel l’infidélité du mari pour qu’elles se décident à agir. Cependant, ayant fortement misé sur le « nous », elles éprouvent des difficultés à s’appuyer sur d’autres liens sociaux, ceux-ci étant peu existant pour les mêmes raisons. Elles ont également beaucoup de difficulté à reconstruire une nouvelle relation.

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