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Toilette mortuaire

Analyse sectorielle : Toilette mortuaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mars 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 912 Mots (8 Pages)  •  453 Vues

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IRFSS Croix-Rouge Française Lyon                SEMESTRE 2

BENMATI[pic 1]

Leïla

Promotion 2020-2023

Analyse de situation

Semestre 2

Version n°2

La situation que j’ai choisie de décrire se déroule dans un hôpital privé, dans le service de médecine et soins palliatifs. Les patients du service de médecine  restent entre 2 jours et 2 semaines ; les patients hospitalisés en soins palliatifs restent en général plus longtemps dans la structure. La majorité des patients du service a entre 60 et 90 ans.

L’équipe médicale et paramédicale est composée de 3 infirmières, 3 aides soignantes, 2 médecins titulaires, un kinésithérapeute et une psychologue.

        Dans cette situation, j’ai décidé de décrire une toilette mortuaire à laquelle j’ai pu assister. Cette toilette a été réalisée par deux aides-soignantes que je vais nommer A. et K.

La situation que je présente concerne un patient de 70 ans, Monsieur P. hospitalisé en soins palliatifs depuis un mois. Monsieur P. est atteint d’un cancer du colon avec métastases osseuses. Son état est grabataire. La prise en charge de ce patient par les aides-soignantes concerne des soins de confort et de bien-être quotidien (toilette, soins de bouche et prévention d’escarre). Le patient dont l’état s’est énormément dégradé la veille est décédé ce mardi matin à la suite d’un arrêt cardio-respiratoire. Il était spécifié sur le dossier de Mr P. qu’il ne souhaitait pas être réanimé en cas d’arrêt cardio-respiratoire.[1]

Le soin que nous avions à effectuer était la toilette mortuaire de Mr P. avant l’arrivée des pompes funèbres.

Je n’étais pas présente dans la chambre du patient lorsqu’il est décédé mais les aides soignantes du service de soins palliatifs m’ont demandé si je voulais assister à la toilette mortuaire. J’ai répondu que je voulais y assister sans y participer. J’ai ressenti beaucoup d’appréhension à l’idée de mobiliser le corps du défunt pour sa dernière toilette.

Nous entrons donc dans la chambre équipées du matériel nécessaire à la toilette complète au lit.

La toilette s’est déroulée comme une toilette au lit classique. Les aides-soignantes agissaient comme si le patient était encore en vie. C'est-à-dire qu’elles le prévenaient de tous les gestes qu’elles effectuaient, elles étaient très douces et très bienfaisantes envers le patient.

A a enlevé les cathéters du bras de Mr P. et a commencé à laver son corps en faisant tout particulièrement attention à ses mains, son visage et l’apparence de ses cheveux. K a enlevé la protection souillée et l’a remplacée par une protection propre.

Nous avons noué un drap enroulé autour de la mâchoire et de la tête afin de garder la mâchoire inférieure en position fermée.

Monsieur P. était jusqu’alors vêtu d’une chemise d’hôpital. K. est allé chercher des vêtements qu’il avait apporté lors de son arrivée à l’hôpital afin de l’habiller dignement avant l’arrivée de sa famille.

Nous avons également parfumé le patient avec le parfum présent dans sa salle de bain.

A m’a expliqué que le but de la toilette mortuaire à l’hôpital était simplement de remettre le patient au propre mais que c’était aux pompes funèbres de rendre au patient une apparence décente.

Une fois la toilette terminée, K. et A. ont fermé les volets de la chambre, ont éteint les lumières au plafond afin de créer une ambiance tamisée et intime propice au recueillement de la famille du défunt.

J’ai été très étonnée de la façon dont les aides-soignantes ont su rendre ce moment moins solennel et plus humain grâce à leur parole et à leur gestes bienveillants. D’un point de vue purement pratique, j’ai été surprise du poids d’un corps inerte et de la difficulté à exécuter cette toilette.

Cette situation a soulevé de nombreuses interrogations chez moi. La toilette mortuaire est-elle une obligation pour tous les soignants ? Toutes les toilettes mortuaires se passent-elles comme celle à laquelle j’ai pu assister ? Y a-t-il des lois qui encadrent cette pratique ?  S’y habitue-t-on un jour ?

La question que j’ai décidé de développer est la suivante :

Comment rester professionnel face à une situation de toilette mortuaire qui soulève des émotions aussi personnelles ?

Je vais tenter d’apporter des éléments de réponse grâce aux connaissances que j’ai pu acquérir en stage et aux recherches documentaires que j’ai effectué en amont.

 

Tout d’abord, je vais parler de l’importance du protocole afin de ne pas oublier les gestes importants. Les protocoles sont un ensemble de règles à respecter et de gestes à effectuer lors d’un soin. Ils sont une aide à la décision à l’usage des acteurs concernés par son application.[2]

Ce protocole est constitué de plusieurs étapes : fermer les yeux, retirer le matériel de soins en place, obturer les orifices, aspirer les sécrétions bronchiques, installer une protection, effectuer une toilette complète du corps….

Il est aussi spécifié qu’il ne faut « jamais raser un patient qui vient de mourir, même à la demande de la famille. Ce soin sera réalisé à la chambre mortuaire ou en funérarium, le jour de la levée de corps. »

On y apprend aussi qu’il faut « maintenir le maxillaire inférieur en position fermée, à l’aide d’un drap roulé et installé sous le menton, en ayant pris soin de relever le haut du lit. Ne jamais réaliser la toilette du défunt et sa présentation en décubitus dorsal strict car cela risque d’entraîner un angiome facial important. ».

L’habillement du corps est possible dès lors que la famille l’a souhaité, sauf quand l’état du corps ne le permet pas (présence d’œdèmes importants, circonstances du décès présentant un caractère médico-légal).[3]

La toilette mortuaire est un soin dont il faut évidemment connaître la technique mais il ne peut pas être réduit à un protocole. Ce soin a une dimension affective et symbolique. La toilette mortuaire est à la fois un soin qui relève de l’hygiène mais également du respect du corps de la personne décédée.

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