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Pourquoi peut-on dire que le travail fait souffrir ?

Discours : Pourquoi peut-on dire que le travail fait souffrir ?. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  15 Juin 2025  •  Discours  •  990 Mots (4 Pages)  •  6 Vues

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Titre : Pourquoi peut-on dire que le travail fait souffrir ?

INTRODUCTION

Aujourd’hui, le travail occupe une place centrale dans notre existence : on y passe plusieurs heures par jour, pendant une grande partie de notre vie. Il ne permet pas seulement de gagner de l’argent, il sert aussi à structurer nos journées, à nous donner un statut, un rôle social, un sentiment d'utilité. On pourrait donc penser qu'il est une source d'épanouissement. Pourtant, de plus en plus de Français considèrent leur travail comme une source de souffrance. Stress, pressions, douleurs physiques, troubles psychiques… ces maux sont aujourd'hui très largement documentés.

De nombreux sociologues et chercheurs se sont intéressés à cette question. Dominique Dejours, psychiatre et spécialiste de la psychodynamique du travail, affirme que "le travail est nécessairement source de souffrance", car il met l'individu en confrontation directe avec des exigences qui dépassent souvent ses capacités physiques ou psychiques. De plus, une enquête de la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) révèle qu’en 2019, un tiers des salariés déclaraient être en situation de "souffrance au travail".

Dès lors, on peut se demander, pourquoi peut-on dire que le travail fait souffrir ?

Pour répondre à cette question, nous verrons d'abord que certaines formes traditionnelles d’organisation du travail ont longtemps été sources de souffrances physiques et psychiques, puis nous analyserons les nouveaux facteurs de souffrance liés aux transformations récentes du travail, notamment le numérique et la perte de sens.

I. Les organisations traditionnelles du travail, sources historiques de souffrance 

Dès le début du XXe siècle, le travail a été organisé de manière scientifique avec le taylorisme. Ce modèle, pensé par Frederick Taylor, repose sur une division du travail (verticale et horizontale) très poussée : chaque ouvrier répète une tâche simple, délimitée, chronométrée, dans le but de maximiser la productivité mais se voit également soumis à la pression de ses supérieurs hiérarchiques. Cette organisation est reprise par Henry Ford avec le travail à la chaîne, qui donne naissance au fordisme.

Si cette organisation a permis de produire plus, elle a aussi entraîné une grande souffrance : les ouvriers perdent tout contrôle sur leur travail, doivent suivre des cadences élevées et répéter les mêmes gestes pendant des heures. Cela provoque de la fatigue physique, mais aussi du stress, voire de la dépression. La DARES a montré que les troubles musculosquelettiques (TMS) sont la première cause de maladie professionnelle en France.

Dans les années 1970-1980, le toyotisme, inventé par Taiichi Ohno au Japon, propose une nouvelle organisation : plus de flexibilité, plus d'autonomie, plus de polyvalence. Les ouvriers participent à l'amélioration continue de la production (management participatif) Mais cette responsabilisation peut aussi devenir une nouvelle forme de pression : les objectifs restent très élevés, et la compétition entre salariés se renforce.

Ainsi, les conditions de travail restent difficiles : selon l’enquête Conditions de travail et risques psychosociaux (CT-RPS) menée par la DARES en 2019, 37% des salariés disent travailler dans l'urgence "toujours ou souvent", et 30% déclarent que leur travail a un impact négatif sur leur santé.

De nombreux secteurs sont concernés : le BTP, la grande distribution, les emplois d’entretien, ou les hôtesses de caisse. Tous sont marqués par des gestes répétitifs, des rythmes intenses et peu de reconnaissance. Cela entraîne un risque accru de burn-out, c’est-à-dire d’épuisement professionnel.

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