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Peut-on désirer Sans Souffrir ?

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Par   •  3 Mars 2013  •  2 993 Mots (12 Pages)  •  2 438 Vues

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Peut-on désirer sans souffrir ?

(Francesca Larcher pour le lycée Saint Aspais, Fontainebleau)

ANALYSE DE L’ENONCE

Peut-on : est-il possible ? On voit bien qu’ici, cela ne peut pas signifier ‘’a-t-on le droit ?’’, cela n’aurait pas de sens.

En revanche, demander s’il est possible de désirer sans souffrir implique un présupposé manifeste : désirer serait souffrir, désirer impliquerait logiquement de souffrir ; désirer serait souffrir par définition ; la souffrance serait inhérente au fait même de désirer. Pour utiliser un des ‘’repères’’ du programme : souffrir serait un aspect nécessaire du désir.

Le sujet demande donc en alternative si malgré tout il serait possible, justement, de désirer sans souffrir. Autrement dit, si souffrir est un aspect contingent du désir. La question est donc d’une part de savoir pourquoi désirer serait nécessairement souffrir, et d’autre part de savoir à quelles conditions il serait possible de désirer en évitant de souffrir.

Dès ici, on voit donc ‘’arriver’’ les grandes lignes du plan : le présupposé en 1er ; la possibilité d’éviter la souffrance du désir en 2ème.

Désirer : aspirer à un objet que l’on se représente comme source de satisfaction.

Sans souffrir : en évitant d’éprouver de la peine, du tourment dans son âme. Le contraire de souffrir est : éprouver du plaisir, de la joie.

1ers ELEMENTS DE LA PROBLEMATIQUE ET DU PLAN

Traduction de l’énoncé : est-il possible de désirer en évitant d’en éprouver de la souffrance ? souffrir, est-ce un aspect contingent du désir ? (et dans ce cas, à quelles conditions ?)

Alternative : ou bien est-ce impossible au contraire, désirer implique-t-il de souffrir par définition, la souffrance est-elle inhérente au fait même de désirer ? souffrir est-ce un aspect nécessaire du désir ? (et dans ce cas, pourquoi ?)

Quand on rédigera la problématique définitive, il faudra inverser l’ordre de ces 2 questions principales, pour qu’elles apparaissent dans l’ordre qui sera celui du plan qui nous est apparu ci-dessus.

Cela dit, on n’a que 2 parties pour le moment, or il faut en faire 3….

Si on réfléchit, on se rend compte que certaines sagesses philosophiques ont justement cherché à éliminer la souffrance du désir : l’épicurisme, le stoïcisme …. Voilà des philosophes qui nous apprennent à désirer, mais sans souffrir. Mais est-ce vraiment convaincant ?? Pour ne plus souffrir en désirant, il faut réduire le désir (au besoin chez Epicure, au possible chez les stoïciens)…Mais alors, est-ce vraiment encore du désir ? Le véritable désir n’est-il pas illimité, ce qui nécessairement fait souffrir ?

Retour à la case départ, donc ?? Non, car : 1) Ne plus désirer infiniment, ne serait-ce pas aussi une souffrance, paradoxalement ? ne plus avoir de but dans la vie ? 2) Désirer infiniment, n’est-ce pas aussi une joie et un plaisir ? C’est aspect-là n’est pas pris en compte dans le présupposé du sujet, mais justement, ne faut-il pas en rediscuter ? En suivant cette piste, on peut proposer le plan suivant :

1ère partie : Il est impossible de désirer sans souffrir, désirer c’est nécessairement souffrir.

2ème partie : Il est pourtant possible d’apprendre à désirer sans souffrir, la souffrance est contingente au désir.

C’est là que la dissert va faire apparaître un problème, un paradoxe, ce qui est le propre d’une véritable dissert de philo !! Le paradoxe est qu’un désir sans souffrance n’est plus vraiment du désir !! Le rôle de la 3 ème partie, son intérêt philosophique, justement, c’est de résoudre ce problème, de surmonter ce paradoxe.

3ème partie : Cependant, désirer sans souffrir n’est plus vraiment désirer ; désirer c’est souffrir, mais c’est aussi une joie et un plaisir.

On a donc là un plan du type 1/2/3.

Mais on peut aussi faire autrement :

1ère partie : il est impossible de désirer sans souffrir, désirer est nécessairement souffrir

2ème partie : mais paradoxalement, ne pas désirer est aussi souffrir, et les sagesses qui rendent la souffrance contingente au désir constituent une négation du désir

3ème partie : désirer, même avec le caractère propre du désir qui est d’être infini, est aussi une joie et un plaisir

Et là, c’est un plan du type 1/contre 1/2

Les 2 plans sont bons ! Tout dépend de ce que le candidat a, personnellement, envie de défendre ! Le 1er plan correspond au candidat qui a quand-même été ‘’bluffé’’ par la force des textes stoïciens ou épicuriens, qui désire donc leur donner toute leur chance, avant de juger que finalement, ces sagesses ne lui correspondent pas. Le 2ème plan correspond plutôt au candidat moins séduit par ces sagesses, qui donc voudra, plus que le précédent, en montrer la limite. Bref, on fait comme on veut ! Pour ma part, j’ai choisi le 1er plan.

On ‘’tient’’ donc le sujet, à ce stade. Il faut maintenant rédiger l’intro avec la problématique définitive.

INTRODUCTION

On doit définir tous les termes de l’énoncé. La difficulté est de savoir à quel moment de l’intro on place les définitions. Il faut que la lecture soit ‘’fluide’’ pour le correcteur…. On laissera pour le 2ème moment de l’intro (la problématique) les définitions qui font vraiment apparaître le problème, justement : ici, ‘’peut-on’’ et ‘’sans’’. Les définitions de ‘’désirer’’ et de ‘’souffrir’’ peuvent donc apparaître dans le 1er moment de l’intro.

Toutes les définitions sont matérialisées par les italiques, de sorte que vous constatiez bien qu’elles sont toutes présentes. Les oppositions de la problématique sont matérialisées en gras.

Désirer, c’est aspirer à un objet que l’on se représente comme source de satisfaction. Tout homme, sans cesse, désire quelque chose : l’amour de ses parents, la reconnaissance des autres, l’argent, le pouvoir, la gloire, l’amour…. Désirer est le moteur même de nos existences, c’est ce qui nous pousse à agir, entreprendre, surmonter ;

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