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Le totalitarisme, un régime « exceptionnel »

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Par   •  20 Novembre 2023  •  Dissertation  •  1 856 Mots (8 Pages)  •  158 Vues

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TOTTET Oscar

Le totalitarisme, un régime « exceptionnel »

« Si l’État est fort, il nous écrase ; s’il est faible, nous périssons »[1]. Selon la formule de Paul Valéry, la prédominance de l’État nuit à l’intégrité du peuple ; Le manque d’état se révèle tout aussi destructeur. Face à cette contradiction, il semble complexe pour un peuple d’exercer sa citoyenneté librement au sein de l’État sans risquer en permanence ces deux menaces. Dès lors, la première partie de de la citation fait écho aux régimes autoritaires d’exercice du pouvoir. Dans ce travail sera abordé spécifiquement le totalitarisme, un régime « exceptionnel ». Ce régime politique, soit « la forme de gouvernement d’un État » est dit totalitaire lorsqu’il « est non démocratique et que les différents pouvoirs sont aux mains d’un seul ou de quelques-uns qui nient les droits de la personne humaine ». Dans le sujet, le totalitarisme est évoqué comme « exceptionnel » entre guillemets, ce dit de « ce qui constitue une exception et donc se situe en dehors de l’ordinaire ».

Il sera analysé dans cette dissertation des notions et réflexions qui se déploient de la Grèce antique (4ème siècle avant JC) à nos jours.  En revanche, il ne sera évoqué que les totalitarismes européens comme le régime nazi, le fascisme Italien et le soviétisme de l’URSS. Ainsi, à la faveur de ce sujet, sera interrogé ce qui pourrait constituer une exception dans ce régime politique, ce qui le rendrait extraordinaire, hors-normes comparativement à d’autres typologies de régimes.

En quoi le totalitarisme constitue-t-il une exception au sein des régimes politiques ?

Il sera disserté que le totalitarisme est une exception au sein des grandes théories politiques (I) ; ensuite il sera analysé que le totalitarisme sort de l’ordinaire dans le champ des régimes politiques (II).

  1. Le totalitarisme, une exception dans les théories politiques.

Le totalitarisme est une exception dans les théories politiques du fait de son émergence dans un contexte inédit (A), mais également du fait de la complexité des formes qu’il a pu adopter dans l’histoire (B).

  1. Son émergence dans un contexte inédit.

En 1917, la révolution bolchévique place Vladimir Ilitch Lénine, alors simple révolutionnaire, comme chef d’un nouveau régime politique qui engendrera la création d’un nouvel État nommé Union des républiques socialistes soviétiques en 1922 dans lequel les restrictions de liberté et la terreur s’installent. Cet événement bien qu’important n’est qu’un maillon dans une chaine d’événements européens. En effet, le 31 octobre 1922, Benito Mussolini est élu à la tête du gouvernement Italien et transformera peu à peu l’Italie en un régime totalitaire. De même, qu’en Allemagne, 11 ans plus tard, Adolf Hitler nommé chancelier du Reich, va initier la déconstruction de la Démocratie allemande. Ces 3 moments structurants se passent dans un contexte inédit de guerres. La grande guerre se termine en 1918 et donne lieu au traité de Versailles un an plus tard. Ce traité redéfinit l’ordre des puissances en Europe et insuffle une concurrence certaine des différents régimes politiques, entre Empires, Républiques et Monarchies. Dans un contexte politique déjà délicat, les données économiques sont au rouge après le crash boursier du 24 octobre 1929. Cette crise initiée aux Etats-Unis touche précipitamment l’Europe de trois manières. La première, la dévaluation de la monnaie qui produit une économie moins stable ; la Deuxième, une augmentation significative du chômage et de la détresse sociale, et enfin, une crise des démocraties et une montée des dictatures. Cet enchainement de faits dans un contexte défini et sur un territoire donné a favorisé l’émergence d’une forme tout à fait « exceptionnelle » de dictature, inédite jusqu’alors :  le totalitarisme. Ce terme crée à partir du mot totalitaire en y adjoignant le suffixe « isme » a été évoqué pour la première fois par Jacques Maritain[2], philosophe Français, en 1936 dans la citation suivante : « Totalitarisme, fasciste ou raciste ». Ces régimes totalitaires bien que convergents revêtent des formes complexes qui vont nécessiter une caractérisation exceptionnelle de ce régime pour mieux en définir les contours.

  1. La complexité des formes prises dans l’histoire.

Ces différences constatées sont de plusieurs ordres. Idéologiquement, le stalinisme est issu du communisme, théorisé par Karl Marx[3], philosophe et économiste Allemand. Le nazisme se base sur le racisme et l’antisémitisme tandis que le fascisme émane du nationalisme et de l’expansionnisme. Chacun de ces totalitarismes à son ennemi désigné. La bourgeoisie ou les propriétaires pour le premier. Les races qualifiées d’impures ou les ennemis de l’intérieur pour le deuxième et les opposants politiques pour le troisième. Enfin, sur l’idéal de l’homme nouveau, il y a l’ouvrier, le Kolkhozien pour l’URSS ; l’Aryen pour le 3ème Reich et l’homme viril, le modèle antique pour la république de Salò. A partir de ces pratiques totalitaires différentes, il a fallu faire émerger un concept clair qui puisse spécifier l’exceptionnalité de ce type de régime ayant pourtant des exemples pluriels. Il est donc observable en plus de ces 3 premières critères dont la pratique diffère, trois autres critères dont la pratique est convergente. Premièrement, une violence d’État, deuxièmement, « Ces mouvements totalitaires sont des organisations de masse d’individus atomisés et isolés » selon Hannah Arendt[4]. Ainsi, l’encadrement des masses par l’organisation de jeunesses, par la censure, la propagande et les polices politiques est un impératif car on lui fourni cadre défini et on l’endoctrine en vue de restaurer la confiance en ce pouvoir total, elle (la masse) qui a perdu tout intérêt commun et est mue par son individualisation. Enfin, une dictature mise en place par un pouvoir issu d’une « légitimité verticale », conceptualisée par Max Weber[5], sociologue Allemand (par le parti communiste de l’Union Soviétique en 1924 pour Lénine, par le roi et les députés en 1923 pour Benito Mussolini et par le vote en 1933 pour Adolf Hitler).

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