La Sortie du totalitarisme en URSS

LA SORTIE DU TOTALITARISME EN URSS

1) La première déstalinisation

• Au début des années 1950, plus de 5 millions de Soviétiques sont au Goulag et de nouvelles arrestations arbitraires de cadres du Parti sont en préparation. Après la mort de Staline, le 5 mars 1953, ses successeurs renoncent à la terreur de masse : la déstalinisation (processus de dénonciation et de réparation des crimes du stalinisme. Ce qui ne conduit pas à une démocratisation véritable) commence. Plus d’un million de prisonniers sortent des camps dès l’été 1953 et le Goulag se vide progressivement.

• Le XX e congres du PCUS, en février 1956, marque un tournant décisif. Le nouveau dirigeant, Nikita Khrouchtchev, y révèle certains crimes du stalinisme. Son discours est lu ensuite par les responsables locaux, lors de réunion spéciales, à plusieurs millions de communistes. Khrouchtchev y dénonce le « culte de la personnalité » de Staline, les arrestations et les exécutions de dirigeants mais omet d’évoquer les crimes commis contre la paysannerie et de condamner le Goulag.

• La littérature et la presse connaissent une libéralisation limitée. Ainsi, B. Pasternak est obligé de refuser le prix Nobel pour Le Docteur Jivago, roman interdit en URSS.

2) Un régime incapable de se réformer ?

• En 1964, Khrouchtchev est chassé du pouvoir et la déstalinisation s’arrête. La dictature du Parti dure encore vingt ans. Elle s’appuie sur une partie de la population dont le niveau de vie augmente peu. Leonid Brejnev (secrétaire général du Parti de 1964 à 1982) incarne cette « stagnation » qui allie renforcement de la bureaucratie et de l’armée, exploitation des richesses énergétiques du pays et généralisation de la corruption.

• Au sein des élites, les dissidents (opposants au régime dans les années 1960 à 1980, qui dénoncent publiquement les crimes du régime et les entorses aux libertés), minoritaires, dénoncent le régime et gagnent le soutien de l’opinion internationale. Ils sont persécutés : surveillance du KGB (« Comité pour la sécurité de l’État », nom de la police extérieur, et la lutte contre les oppositions à l’intérieur), séjours en hôpital psychiatrique, détention dans les camps. Alexandre Soljenitsyne, expulsé d’URSS en 1974, dénonce le régime depuis l’étranger. Andreï Sakharov est quant à lui interdit de tout contact avec l’Occident.

3) La relance de la déstalinisation après 1985

• L’URSS est au bord de la faillite lorsque Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en 1985. Il lance la Perestroïka (« restructuration », mouvement de réformes économiques lancé par Gorbatchev), réforme de grande ampleur de l’administration et de l’économie. Les médias sont invités à parler ouvertement des problèmes du pays : c’est la Glasnost (« transparence », politique de Gorbatchev visant à informer de façon la plus libre la population et l’Occident sur les problèmes du pays) qui vise à restaurer la confiance de la population dans le régime.

• Cependant, la situation échappe rapidement au contrôle du PCUS. Les premières élections libres ont lieu en 1989 ; la liberté d’expression s’installe : la démocratie

...