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Twitter, Facebook, réseaux sociaux

Analyse sectorielle : Twitter, Facebook, réseaux sociaux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Avril 2014  •  Analyse sectorielle  •  375 Mots (2 Pages)  •  736 Vues

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Twitter, Facebook, les réseaux sociaux, sont de fantastiques moyens d’expression et d’échange par-delà les frontières. Les dictatures le savent bien, qui les censurent.

Mais on ne peut ignorer qu’ils sont aussi un puissant miroir parabolique et narcissique : dis-moi combien tu as de followers ou d’amis, et je te dirai qui tu es !

Miroir, mon beau miroir, dis-moi que je suis le plus suivi…

La course au nombre astronomique de suiveurs, abonnés, admirateurs, est une course éperdue de reconnaissance.

Non seulement ils nous disent combien ils sont nombreux à nous « aimer », mais ils nous prouvent qu’on existe : « Je suis suivi, donc j’existe », serais la nouvelle preuve de mon existence, à la mode cartésienne revisitée.

Twitter ou Facebook ne prouvent que je pense, loin de là, mais que j’existe pour des tas de gens.

Sauf que ces followers sont virtuels, voire fictifs. Mon existence serait-elle, elle aussi, fictive ? Je me prends à douter : surfant sur les réseaux sociaux, ne suis-je pas en train de rêver que j’existe ? Et comme je choisis mes abonnés et amis, forcément ils me renvoient l’image de moi que j’aime. La grande illusion narcissique.

C’est ce que les philosophes appellent le solipsisme : si je ne suis pas sûr de l’existence des autres, comment être sûr de la mienne ? Si cela se trouve, je suis seul au monde, un dieu malin a peut-être fabriqué une machine infernale qui me fait croire que d’autres existent derrière mon terminal numérique. Je ne suis sûr que de mon existence, et encore…

Un évêque irlandais, Georges Berkeley, a inventé une étrange théorie, qui se résume dans la formule : « Etre c’est être perçu » (Esse est percipi, Principes de la connaissance humaine, I, 3). L’existence dépend de la perception des autres ; si personne ne me perçoit, je n’existe pas ; le monde n’est qu’une immense entre-perception, sous l’œil vigilant et unificateur de Dieu. La réalité, l’existence, deviennent éminemment subjectives. Surtout si je ne crois pas en Dieu…

Plus je suis perçu, plus j’existe ! Voilà comment la haute technologie, comment les réseaux numériques réalisent l’étonnant idéalisme absolu d’un évêque du XVIIIe siècle.

Mais, rassurez-moi, cela n’est mauvais rêve, une élucubration de philosophe : vous avez certainement vérifié que vos followers existent vraiment, non ?

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