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"Race et histoire" - Claude LEVI STRAUSS

Fiche de lecture : "Race et histoire" - Claude LEVI STRAUSS. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Novembre 2015  •  Fiche de lecture  •  2 635 Mots (11 Pages)  •  6 728 Vues

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Lionel Mazas

Fiche de lecture
Claude LEVI-STRAUSS
Race et histoire

I/ RESUME

Claude Lévi-Strauss (1908-2009) est un anthropologue, ethnologue et philosophe français. En 1952, il publie un de ses ouvrages majeurs : Race et histoire. Il divise son ouvrage en 10 courts chapitres, dont nous essayerons ici de montrer l’enchainement global.

Lévi-Strauss présente tout d’abord ce qui sera le fil rouge de son tout ouvrage : la science ne permet absolument pas d’affirmer la supériorité d’une race sur une autre. Les théories racistes confondent en fait les productions des cultures humaines avec le concept biologique de race.

Or il ne faut pas assimiler race et culture, déjà parce les cultures sont beaucoup plus nombreuses que les races. La diversité spatiale et temporelle des cultures humaines est telle que nous ne pourrons jamais toutes les connaître. On peut étudier certains éléments précis (langage, religion, institutions, art, connaissances et techniques), mais ils sont en permanente évolution. De plus, les interactions continues entres les peuples (à la fois héritage et émancipation) rendent difficilement observables les divergences et similitudes.

Cette diversité culturelle est bien naturelle, toutefois, rare sont les personnes à tenir ce discours. Lévi-Strauss amène ici la notion cruciale d’ethnocentrisme, qui désigne la tendance plus ou moins consciente à considérer le monde en prenant comme référence sa propre culture, en considérant comme supérieures ses propres normes sociales, et en rejetant celles qui sont différentes.
Le concept d’humanité comme ensemble du genre humain sans aucune forme de distinction est récente, et pas encore universelle tant il paraît ardu d’appréhender les différences de l’apparence extérieure.

Mais proclamer l’égalité naturelle de tous les hommes sans distinction comme l’ont fait les grands systèmes philosophiques et religieux est également décevant pour l’esprit, car c’est négliger une diversité qui saute aux yeux. L’homme moderne est ainsi pris entre la double tentation de rejeter des expériences qui le heurtent, ou nier des différences qu’il ne comprend pas.
C’est ce qu’il nomme le faux évolutionnisme (sociologique, par opposition au vrai, biologique), qui consiste à feindre de reconnaître la diversité pour mieux se l’approprier, la supprimer. En effet, c’est unifier toute l’humanité selon son modèle que d’observer les différents avancements des sociétés humaines à l’aune d’un développement unique. Ainsi, quand un peuple nous rappelle notre propre passé, nous nions sa différence en la jugeant par rapport à nos références culturelles

Lévi-Strauss élabore ensuite une classification en trois groupes des cultures : les cultures contemporaines mais éloignées (dans l’espace), antérieures mais proches, et antérieures et lointaines. On pourrait être tenté, à travers l’étude d’autres cultures, de comparer les analogies avec la nôtre. Mais aucune société n’est la copie d’une autre, et l’histoire d’une culture ne peut être déduite de l’histoire d’une autre. On ne peut considérer les autres sociétés comme différentes répliques plus ou moins avancées de notre civilisation occidentale, on ne peut nier leurs spécificités.

Pour expliquer certaines différences flagrantes, Lévi-Strauss retient néanmoins l’hypothèse de deux sortes d’histoires : l’histoire progressive, acquisitive, qui accumule les découvertes pour avancer, et une autre histoire, disposant d’autant de talents, mais à laquelle il manquerait le caractère synthétique, chaque innovation se dissout aux autres au lieu de s’y ajouter.

Il est indéniable que l’évolution historique de l’humanité tend vers un niveau supérieur de progrès. Pourtant, ordonner cette évolution en étapes claires et successives (âge de la pierre, du bronze, du fer etc.) serait au mieux simpliste, au pire inexact. Le progrès n’est en effet pas constant, il avance par bonds, par mutations, avec des changements d’orientation, dont seul certains laisseront trace dans l'évolution.

Malgré la diversité évidente des cultures, nous les distinguons en regardant si elles vont ou non dans le même sens que la nôtre. L'histoire d'une culture nous paraîtra donc tantôt cumulative ou progressive si elle est porteuse de sens pour nous, tantôt immobile ou inerte quand nous ne la comprenons pas.
En effet, si le développement technologique est privilégié dans la civilisation occidentale, c’est l’adaptation à un environnement hostile qui est primordial chez les peuples d’antarctique. Il y a donc plusieurs manières de voir le monde, aucune n’étant supérieure à l’autre.

Néanmoins, Lévi-Strauss ne peut que constater l’apparente suprématie de la civilisation occidentale à son époque (1952). Mais il explique que s’il y a effectivement « occidentalisation », cela traduit plus une absence de choix qu’une réelle adhésion libre. L’Occident s’est en effet imposé partout dans le monde, bouleversant totalement les modes de vie. Les autres peuples n’avaient guère d’autres options que d’accepter ce changement, ou bien de s’en rapprocher assez pour le combattre sur le même terrain.
On peut cependant considérer que c’est l’énergie déployé par la civilisation occidentale qui lui a permis de s’imposer de toute façon. La question est ici déplacée d’un jugement de valeur à une analyse objective. La civilisation occidentale a deux valeurs principales : augmenter sa quantité d’énergie, et prolonger la vie humaine. Or, ces priorités (qui s’avèreront peut-être une faiblesse si on ne s’intéresse qu’à elles) sont identiques à celles des sociétés lointaines et archaïques, qu’on qualifierait aujourd’hui de « sauvage ».
La preuve : nous nous reposons aujourd’hui encore en très grande partie sur les découvertes de la révolution néolithique (agriculture, élevage, tissage,…) que nous n’avons que perfectionné.

Sur ce point, beaucoup pensent que les avancées technologiques étaient jadis plus aisées, ou même chanceuses. Ceux qui tiennent ce discours oublient l’incroyable complexité que nécessitent même les opérations les plus élémentaires. Il apparaît légitime d’affirmer que toutes les sociétés ont produit des inventions, avec toutes les exigences que cela impliquent.

Néanmoins, il faut réunir un nombre incroyable de conditions en tous genres (sociales, historiques, économiques, sociologiques,…) pour que cela aboutisse à des mutations fondamentales.

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