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Race et histoire de Claude Lévi-Strauss

Fiche de lecture : Race et histoire de Claude Lévi-Strauss. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Février 2022  •  Fiche de lecture  •  1 383 Mots (6 Pages)  •  676 Vues

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Fiche de lecture

        Race et histoire de Claude Lévi-Strauss

        Race et histoire est un livre écrit par Claude Lévi-Strauss, dont la rédaction fait suite à une commande de la part de l’UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organisation), institution internationale dépendant des Nations Unies et créée au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. L’ouvrage est paru en 1952, au sein d’une série de brochures de l’UNESCO, qui souhaitait alors sensibiliser sur la question du racisme.

        Claude Lévi-Strauss (1908 - 2009), est un anthropologue et ethnologue français dont le travail est reconnu à l’international, tant il exercé une influence dans le domaine des sciences humaines et sociales de la seconde moitié du XXème siècle. Il apportera des éléments de réflexion sur de nombreux thèmes des sciences sociales et travaillera notamment avec les historiens de l’Ecole des Annales, fondée par Lucien Febvre et Marc Bloch et prônant l’interdisciplinarité.

        Dans Race et histoire, Claude Lévi-Strauss tente de proposer une interprétation de la diversité des cultures dans le monde et plus précisément de son apport à l’humanité.

        Nous verrons comment l’auteur, dans un premier temps, différencie les notions de race et de culture (I), exercice préparatif à l’introduction de la notion de relativisme culturel (II). Enfin, nous étudierons la perception qu’a l’auteur des rapports entre les différentes cultures (III).

  1. La différenciation des notions de race et de culture

        Dans un premier temps, Claude Lévi-Strauss s’attache à éloigner les notions de race et de culture, coupant l’herbe sous le pied à une méthode qu’il qualifie de "doctrine raciste". Pour ce faire, il s’en prend dès les premières lignes à la thèse de Gobineau, auteur de l’Essai sur l’inégalité des races humaines et considéré comme l’un des pères du racisme. Selon lui, les "races primitives" (la blanche, la noire et la jaune) sont qualitativement inégales et c’est le métissage qui conduirait à la dégénérescence. Lévi-Strauss s’emploie à réfuter cette notion d’inégalité "primitive" en mettant en avant une inégalité liée à la diversité des cultures. Selon lui, leur originalité ne tient pas à des spécificités anatomiques ou physiologiques, mais à des caractéristiques historiques, géographiques et sociologiques qui leur sont propres.

        Seulement, bien que la diversité des cultures ait toujours existé, on ne peut en dire autant des sciences comme l’anthropologie, domaine de Claude Lévi-Strauss. Ainsi, les cultures sont diverses aujourd’hui, mais l’étaient encore plus jadis, sans que l’on ne puisse les étudier. L’auteur va même plus loin et affirme que cette diversité, loin d’être statique, évolue en fonction des interactions entre les cultures : la diversité des cultures est un "phénomène naturel résultant de rapports directs ou indirects entre les sociétés" (p. 15).

        Mais si la diversité est telle, pourquoi les hommes y voient une "monstruosité", voire un "scandale"?

  1. Une vision ethnocentrée à dépasser : la notion de relativisme culturel

        Dans un second volet théorique, Lévi-Strauss invite le lecteur à dépasser cette "répulsion" des coutumes. Ce rejet qui implique que tout ce qui ne correspond pas à nos normes soit qualifié de "sauvage", voire de "barbare", était déjà présent dans l’Antiquité et constitue selon lui un des péchés fondamentaux de l’humanité : "Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croît à la barbarie" (p. 17). Il vient ici implicitement dénoncer l’ethnocentrisme dont font preuve les différentes civilisations entre elles, en particulier la civilisation occidentale.

        Pour cause, cette dernière a toujours cherché à placer l’histoire et la culture de son côté et l’absence d’histoire et la "nature" du côté de la race, venant séparer histoire et race. Forte de ce biais, la civilisation occidentale a été tentée d’apprécier les sociétés contemporaines à travers son regard ethnocentré. Ce "jeu séduisant auquel nous nous abandonnons" (p. 22), comme comparer une tribus indigène à une forme antérieure de la culture occidentale relève d’un "faux évolutionnisme" contre lequel Lévi-Strauss s’insurge.

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