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Securite (Concept)

Analyse sectorielle : Securite (Concept). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Mai 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 452 Mots (6 Pages)  •  456 Vues

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CHÔMAGE (NOTION DE)

Chômer, c'est ne pas travailler. Mais, alors qu'on s'en réjouit dans le cas d'un « jour chômé », qui désigne habituellement un jour férié, on s'en afflige dans le cas du chômage, puisque cela signifie recherche active, mais infructueuse, d'un emploi. Cette recherche active d'un emploi est, en effet, la condition nécessaire pour être considéré comme chômeur par le Bureau international du travail (B.I.T.), ce qui écarte une partie des demandeurs d'emploi qui, bien qu'inscrits à Pôle emploi, n'effectuent pas d'actes de recherche. D'autre part, il faut, bien sûr, être sans emploi et n'avoir pas travaillé au cours de la semaine précédente (preuve que l'on est sans emploi), fût-ce une seule heure, ce qui exclut que les détenteurs de « petits boulots » occasionnels puissent être considérés comme chômeurs lorsqu'ils occupent ce genre d'emploi. Enfin, il faut être disponible dans les quinze jours pour occuper le poste de travail que l'on aurait éventuellement trouvé, ce qui exclut, par exemple, les personnes en formation ou malades. Il s'agit donc d'une définition assez restrictive mais, acceptée internationalement, elle facilite les comparaisons entre pays. Au sein de l'Union européenne, par exemple, les taux de chômage, mi-2012, s'étageaient de 4,3 p. 100 (Autriche) à 24,8 p. 100 (Espagne), la France, avec 10 p. 100, se situant à peu près dans la moyenne de la zone euro.

Ces chiffres peuvent masquer de grandes différences, selon le sexe (les femmes sont en général plus touchées), l'âge (les travailleurs âgés et les jeunes sans expérience professionnelle sont très exposés), le diplôme et l'origine (les personnes issues de l'immigration). Si bien que, loin d'être une épreuve générale, le chômage touche davantage certains – en général les moins bien armés – que d'autres.

1. Des explications variées

Longtemps, on a opposé le chômage « classique » au chômage « keynésien ». Pour les « classiques » (ceux qui se réclament de l'école de pensée libérale issue d'Adam Smith) et leurs successeurs, le chômage résulterait d'une offre d'emploi bridée pour différentes raisons : taxation excessive, règles freinant ou empêchant la concurrence et la création d'entreprises, et, plus généralement, obstacles au libre fonctionnement du marché, notamment dans le domaine salarial, comme l'existence d'un salaire minimum, de cotisations sociales (souvent qualifiées de « charges ») excessives. Milton Friedman (Prix Nobel d'économie en 1976) a d'ailleurs suggéré qu'il existerait un « taux de chômage naturel », qui serait le prix à payer pour les atteintes au laisser-faire : plus l'écart avec le marché totalement libre est grand, par exemple du fait de l'existence d'un salaire minimum ou de règles empêchant les employeurs de licencier comme ils le voudraient, plus, selon lui, le taux de chômage est élevé.

Tout autre est l'approche keynésienne (du nom de l'économiste britannique John Maynard Keynes, 1883-1946), qui met l'accent sur deux éléments. D'une part, une activité insuffisante, amenant les employeurs à licencier une partie de leur personnel, voire à fermer leurs portes. D'autre part, des « effets de système », liés au fait que, face à l'incertitude, chacun fait comme tout le monde : si la conjoncture est morose, pas question d'investir ou de dépenser, si bien que la déprime économique tend spontanément à s'accentuer. Dans cette perspective, le chômage est involontaire et les chômeurs sont des victimes du dysfonctionnement social d'une économie de marché que ne guide aucune « main invisible ».

Ces deux approches sont largement antagonistes. Mais, entre les deux, des tentatives de synthèse existent. Ainsi, il arrive qu'on parle d'un « taux de chômage n'accroissant pas l'inflation » (en anglais : non accelerating inflation rate of unemployment, N.A.I.R.U.), pour désigner le fait que plus une économie se rapproche du plein-emploi, plus les tensions s'accentuent sur le marché du travail, et donc plus les employeurs sont tentés d'attirer les candidats à l'emploi en leur proposant des salaires plus élevés, ce qui tend à tirer les prix à la hausse : il y aurait donc un taux de chômage « optimal » du point de vue des prix, qui est celui qui permet de ne pas connaître de poussée inflationniste liée aux salaires. On parle aussi d'un chômage « structurel » pour désigner le sous-emploi qui résulte de règles destinées à favoriser certains acteurs économiques : par exemple, les entreprises préfèrent payer des salaires élevés et limiter l'emploi, parce que, en payant mieux, elles fidélisent leurs salariés et peuvent obtenir d'eux qu'ils travaillent mieux (théorie du « salaire d'efficience »).

2.

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