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Fiche De Lecture: Michel Kokoreff, La Drogue Est-elle Un Problème ? Usages, Trafics Et Politiques Publiques, 2010

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Par   •  8 Décembre 2013  •  2 606 Mots (11 Pages)  •  1 767 Vues

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Michel Kokoreff, La Drogue est-elle un problème ?

Usages, trafics et politiques publiques, 2010

I. Présentation de l’auteur

Michel Kokoreff est un sociologue et professeur (dans les universités de Nancy 2, Vincennes Saint-Denis, Lilles 2°. Ses travaux portent sur des objets d’études spécifiques tels que les jeunes, les quartiers, la vie urbaine en France, les mutations de la société ainsi que les usages de la drogue et c’est ce dernière sujet que nous allons étudier à travers son ouvrage La Drogue est-elle un problème ?

II. Présentation générale du livre

Le livre est composé de cinq textes de l’auteur qui traitent des dealers de quartiers, aux trafics internationaux en bande organisée mais il se place aussi du coté de l’Etat en étudiant les politiques publiques ainsi que les politiques pénales pour finir sur le paradoxe de la situation actuelle en France. Ainsi, ces variations d’échelles de la microsociologie à la macrosociologie permettent à l’auteur d’appuyer son analyser et de répondre à la question initiale : la drogue est-elle un problème ?

Pour définir si la drogue est un problème il faut définir ce qu’est un problème social, c’est donc ce qui fait l’objet de préoccupations pour les institutions sociales, mais aussi apparait comme une préoccupation collection qui oblige à se positionner vis-à-vis de ce problème. La drogue est évoquée comme un problème social dans la mesure où on assiste à une inflation de la demande depuis les années 1990 et que parallèlement, la guerre contre la drogue menée par les institutions s’avère être un échec.

La thèse de l’auteur réside dans le paradoxe suivant : comment comprendre la légitimité sociale dont bénéficie la consommation de masse de certains de ces produits illicites alors que la prohibition par les institutions est sévère et répressive. Alors qu’l y a un déplacement des frontières entre « le permis et le défendu » (p.47) et que les transformations sociales rendent plus acceptables certaines pratiques, la répression face à la consommation et aux trafics de drogues reste inchangée. Au final à travers ce livre, M. Kokoreff veut donner à voir et analyser les mécanismes sous jacents à la diffusion des pratiques sociales des drogues.

Le constat : le trafic de stupéfiants rapport beaucoup d’argent (environ 800 millions d’euros en France). De plus il y a eu une augmentation de la consommation (triplement par exemple de la consommation de cocaïne depuis les années 1990) et que « monsieur toutlemonde » le stéréotype du consommateur, preuve d’un certain processus de démocratisation de l’usage.

La drogue est apparue comme un problème à partir des années 1960 avec l’invention de la toxicomanie, qui au final aujourd’hui est devenue une notion « fourre-tout » (p.42). La drogue cristallise la hantise d’une perte des liens qui nous relient. On observe une diffusion du cercle restreint des élites vers la jeunesse, apparaissant alors comme un fléau. De surcroit, la combinaison du virus du sida avec la consommation d’héroïne n’a fait, dans les années 1980, 1990, que figer la drogue comme problème social, de manière durable.

III. Résumé synthétique

CHAPITRE I : COMMENT DEVIENT-ON DEALEUR ? CARRIERE ET GENERATION

Dans ce chapitre l’auteur dégage 2 notions centrales, qui permettent de comprendre son analyse.

- La carrière, qui est entre trajectoire de vie et singularité de la vie, mais le fait est que la déviance n’est pas une carrière et que ce terme implique une certaine idée de la réussite professionnelle ce qui pousse alors l’auteur à utiliser la notion de cheminement.

- L’effet de génération implique une diffusion verticale de l’usage des drogues et l’extension des produits consommés modifiant leur représentation sociale.

Comment devient-on dealer ? Dans les années 1980, Patricia Bouhnik évoque l’idée de l’alcoolisme du père et la toxicomanie du fils, comme effet de génération. Mais dans les 1990, la donne change, la mort de nombreux héroïnomane refroidit les potentiels consommateurs et parallèlement les dealers se professionnalismes, ils ne sont plus des consommateurs. Pour la génération de dealer qui suit, le processus de marginalisation sociale et urbaine se sont superposés à une transformation de la composition ethnique et raciale des cités, ce qui a contribué à un engagement plus prononcé en particulier des jeunes descendants de l’immigration post coloniale, dans les trafics illicites considérés comme une économie du dernier recours.

Au final on peut dire que devenir dealer réside dans un cheminement complexe. Les dealers sont en fait le produit d’un effet de génération, ils ont tout appris de leurs grands frères toxicomanes. Enfin, leur faiblesse biographique, cumulée au besoin de survivre dans le quartier ne fait qu’entrainer ces derniers dans le trafic de drogues.

CHAPITRE II : L’INCERTITUDE DES POLITIQUES PENALES EN FRANCE

En France il y a un lien incontestable entre justice pénale et Etat de droit, mais parallèlement on assiste à une réédition du périmètre d’action de l’Etat, ce qui pose la question de la cohérence et de l’action des acteurs du pénal en France.

La loi du 31 décembre 1970 pose le socle juridique en matière de législation de la drogue. Elle contient un volet sanitaire, mais aussi pénal, qui lui est basé sur la loi de 1916 prônant le délit de l’usage en société. Mais l’auteur pose la question, parle-t-on de politiques ou de logiques pénales ? Alors que la logique pénale représente l’action entreprise par les parquets soumis à la hiérarchie de la Justice, la politique pénale est en fait l’action de la police.

Au final on assiste à la mise en place de politique implicite voire par défaut concernant la drogue, du fait des disparités des pratiques au niveau national, impliquant de surcroit des problèmes d’équité des traitements en matière pénale.

CHAPITRE III : LES MISES EN SCENE PENALES DES CARRIERES DANS LE TRAFIC

L’auteur souligne le fait qu’on puisse parler d’une surcriminalisation des étrangers dans ce domaine d’étude dans la mesure où les configurations se reproduisent de façon répétitive ce qui génèrent une typologie de prise en charge statistiquement repérable. En d’autres termes, les étrangers sont plus souvent impliqués dans des trafics de drogues.

Il montre de plus à travers l’observation

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