LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Est-il encore pertinent d’analyser la structure sociale française en termes de classes sociales ?

Dissertation : Est-il encore pertinent d’analyser la structure sociale française en termes de classes sociales ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Novembre 2019  •  Dissertation  •  1 981 Mots (8 Pages)  •  1 134 Vues

Page 1 sur 8

Sujet : Est-il encore pertinent d’analyser la structure sociale française en termes de classes sociales ?

Introduction :

  « L’histoire de toute société est l’histoire de la lutte des classes », avait affirmé Marx dans Le Manifeste du Parti Communiste, alors que les sociétés les plus développées étaient en plein essor industriel. Il analysait la structure sociale comme divisée en deux classes sociales majeures : le prolétariat et la bourgeoisie, aux intérêts antagonistes, et ainsi nécessairement en conflit. La structure sociale, c’est la répartition des individus en différents groupes sociaux au sein d’une société. Ces individus peuvent appartenir à plusieurs groupes sociaux. Quant aux classes sociales, selon la pensée réaliste de Marx, les individus seraient classés et hiérarchisés selon leur place dans le processus de production, leurs intérêts. La conscience de cette classe amènerait à la lutte des classes. Puis divers économistes et sociologues lui ont succédé au cours du XXème siècle et ont nuancé, voire contredit la théorie marxiste. Des sociologues comme Chauvel, Mendras et surtout Weber et son analyse en stratification sociale qui s’oppose directement à Marx, et prend en compte trois dimensions, pas toujours complémentaires : l’ordre social, économique et politique. Ils avaient observé que, de par la modernisation de la société, la structure sociale française s’était nécessairement modifiée. Ainsi, afin de comprendre cette structure sociale française, est-il encore pertinent à l’ère postindustrielle de l’analyser en termes de classes sociales, selon une pensée marxiste datant de la Révolution industrielle ? Afin de répondre à cette problématique, nous allons dans un premier temps démontrer le fait que dans notre société actuelle les frontières entre classes sociales sont plus floues, ce qui rend ce concept moins approprié. Dans un second temps, nous verrons que ces propos sont à nuancer : l’analyse en termes de classes sociales reste intéressante afin de comprendre la structure sociale en France.

I/  Tout d’abord, depuis les Trente Glorieuses -de la fin de la Seconde Guerre Mondiale au premier choc pétrolier en 1973- la structure sociale française a beaucoup évolué.

A) En effet, la structure française de notre époque s’est moyennée après 1945, notamment de par la démocratisation de l’école ainsi qu’une hausse des salaires de la part des entreprises afin qu’un plus grand nombre consomme : c’est l’avènement de la société de consommation, permise par la mondialisation. Le fait qu’un plus grand nombre accède aux produits de consommation a également été possible grâce à la féminisation du monde du travail, apportant un salaire supplémentaire non négligeable aux ménages. Ces salaires plus conséquents par ménage ont permis un accès plus aisé à un capital culturel, humain et économique, ce qui, comme l’a avancé Bourdieu, a permis aux individus de changer de position sociale : c’est la mobilité sociale. Ainsi, une grande partie des salariés ont pu être regroupés dans une vaste classe moyenne, où les individus ne partagent pas forcément les mêmes intérêts.  Entre ces individus, les écarts se sont raffermis, il est alors complexe de les rassembler dans une classe sociale bien définie.                                                                                      

B) De plus, on peut également s’apercevoir que le sentiment d’appartenance à une classe sociale est bien moins présent de nos jours, de par cette moyennisation de la société. Le document 2 intitulé « L’évolution du sentiment d’appartenance à une classe sociale en France de 1982 à 201à » en témoigne. Cette enquête a été menée en 2010 par TNS-SOFRES, et regroupe dans un tableau les réponses au sondage en pourcentage. On peut ainsi observer que 33% des personnes interrogées se disaient appartenir à la classe ouvrière en 1982 contre seulement 9% en 2010. Le déclin est alors net : d’une part la classe ouvrière en tant que pauvre est désormais minoritaire et d’autre part il n’y a aujourd’hui aucune fierté d’appartenir à cette classe sociale, cela est plutôt une honte. On peut également voir cette baisse de la classe ouvrières et des plus pauvres de par le document 1, intitulé « Evolution de la composition de l’emploi selon les catégories socioprofessionnelles ». Ce document fait en 2014 par l’INSEE présente six courbes de CPS et leur évolution de 1982 à 2012 en pourcentage. On s’aperçoit ainsi que les employés sont majoritaires avec 25%, et que les ouvriers non qualifiés et agriculteurs ont baissé de 4% environ. Cela rend compte de la moyennisation de la structure sociale, et de la disparition de la classe la moins aisée. On ne peut ainsi plus parler de classe « en soi » puisqu’il n’y a pas la conscience d’une appartenance commune, ni de classe « pour soi » puisque, s’il n’y a pas deux classes sociales différentes, il n’y a pas de lutte des classes. Et selon le schéma marxiste, il n’y a alors pas de classes sociales en tant que telles.              

C) Enfin, les critères de différenciation sociale se sont multipliés, l’analyse de la structure sociale actuelle doit prendre en compte divers facteurs qui ont leur importance afin de permettre une meilleure compréhension. Ces facteurs sont par exemple le genre, l’âge, le niveau de diplôme… C’est notamment ce que l’on peut observer dans le troisième document, intitulé « Temps hebdomadaire consacré aux écrans selon le sexe, l’âge, le niveau de diplôme et le milieu social en France en 2008 » réalisé en 2009 par le Ministère de la Culture et de la Communication. Il est composé de deux diagrammes en bâtons, l’un présentant le temps passé devant une télévision et l’autre devant les « nouveaux écrans » tels que le téléphone portable. On remarque alors que l’activité et le temps consacré n’est pas le même selon que l’on soit un ouvrier, une femme, que l’on ait 25ans… Par exemple, les 15-24 ans passent en moyenne 19h de plus que les 65 et plus sur les écrans, cependant ces 15-24 ans peuvent faire partie de ceux qui ont un CAP et passent 10h en moyenne sur les écrans et 22h sur la télévision. La structure sociale est alors bien plus complexe et complète lorsque l’on prend en compte tous ces facteurs. D’autant plus qu’aujourd’hui des conflits découlent de ces différents facteurs : pour l’égalité des genres, l’environnement (dont les jeunes générations sont plus conscientes), où la lutte des classes n’est pas appropriée en tant qu’outil d’analyse.                                          

...

Télécharger au format  txt (11.8 Kb)   pdf (91.7 Kb)   docx (10.9 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com