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Situation Relationnelle En SSM

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Par   •  11 Mars 2015  •  2 200 Mots (9 Pages)  •  911 Vues

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Durant mon stage en Soins de Suites Médicalisées (SSM) en suivant l’infirmière le mardi midi de ma troisième et dernière semaine de stage, j’ai été confrontée à une situation qui m’a marqué. J’ai donc décidé de la choisir pour mon analyse.

Madame A, âgé de 82 ans, présente dans le service depuis plusieurs mois, est une femme qui souffre de troubles cognitifs avérés et n'est pas du tout autonome. Elle est, de plus, dépendante pour tous les soins de la vie quotidienne comme la toilette, les repas, les transferts... Madame A est entrée dans l'unité de soins suite à un transfert interne car elle était hospitalisée en chirurgie. Elle a chuté à domicile, ce qui a provoqué une fracture du col chirurgical de l’humérus. Un maintien à domicile étant impossible, elle a été accueillie dans le service pour sa convalescence. Dans son passé, Madame A souffrait d’alcoolisme et était très agressive. Madame A a un diabète de type 1 et est insulino-dépendante. Elle est, de plus, très incohérente, elle souffre de grave troubles cognitifs ce qui la rend parfois très agressive auprès de ceux qui l’entourent. Madame A souffre de démence.

Ce jour là, le repas arrivait, j'allais donc pour réaliser une glycémie capillaire et une injection d'insuline à Madame A. Je suis entrée dans la chambre en lui annonçant mon arrivée et en me présentant à elle. Madame A était couchée dans son lit. Je lui explique ma démarche et le soin que j'allais réaliser. Madame A, stoïque, ne répond pas mais sait que je suis présente. Je m'approche d’elle en posant ma main sur son épaule tout en lui répétant ma démarche, ce qui ne l'a toujours pas fait réagir. Cependant, quand j'ai pris sa main pour réaliser le prélèvement capillaire, Madame A a commencé à se débattre et dire "laissez moi tranquille". Je lui répète alors que ce prélèvement est nécessaire à son bien-être mais elle continue à refuser le soin et dit "encore, tous les jours des piqûres, j'en ai marre". C'est alors que Madame A, énervée, commença à donner des coups de poing, j'ai réussi à les éviter sauf un qui me frôla le menton. C'est alors que j'ai décidé d'annuler le soin pour le moment et d'aller prévenir l'infirmière présente ce jour là. L’infirmière a donc pris la décision d’avancer le traitement de Madame A pour la calmer car elle était sous TERCIAN et SERESTA (neuroleptiques). De plus, sous l'ordre du médecin, une dose de VALIUM® lui a été administrée avec l'aide d'un autre soignant pour le contenir et éviter un autre incident.

J’ai choisi cette situation car le refus et l’agitation de cette dame m’ont beaucoup questionné. Pourquoi était-elle agitée? Aurais-je dû continuer le soin malgré tout ? Ne connaissant que très peu la patiente, était-ce une femme habituellement agressive lors des soins ? Son agressivité venait-elle du fait d’être couchée dans son lit et donc elle s’est sentit vulnérable du fait de sa posture ? En tant que soignante, ma réaction a-t-elle été adéquate ? Face à un refus de soin comment réagir pour le bien du patient ?

J Le fait de voir la patiente très agitée m’a beaucoup interpellé. Pour moi, la vision du soignant est celle d'une personne qui cherche à nous aider à guérir, à nous sentir mieux, le mot soignant vient du latin "sonare" qui signifie "s'occuper de", alors pourquoi Madame A refuse malgré tout d'être soignée ? Pourquoi était-elle agressive? Cela vient peut-être de sa maladie. En effet, d'après l'équipe soignante, lorsque Madame A est en hyperglycémie, celle-ci devient agressive, alors que faire sachant que son diabète est difficile à réguler ? De plus, Madame A souffre d’importants troubles cognitifs, la cognition étant, d'après le dictionnaire Larousse, ce "qui se rapporte à la faculté de connaître". Cependant, Madame A est incapable de donner son avis, elle a des difficultés à se situer et surtout à reconnaître son propre mari. Pour ma part, le fait d'avoir annulé le soin m’a paru tout à fait normal. Tout d'abord parce que la patiente ne voulait pas être touchée et surtout son agressivité me mettait en danger. Le fait d'être stagiaire et seul face à ce profil de patient était-ce normal ? Aurais-je dû être secondée par un autre professionnel qui aurait pu m'aider à le contenir lors du soin ? Le fait de contenir la personne est, selon moi, une approche très agressive et cette solution est en inadéquation avec ma façon de penser car le soin n'était pas urgent, il aurait bien pu être réalisé lorsque que le patient aurait été plus calme. Le mot agressivité « est une modalité du comportement des êtres vivants et particulièrement de l'être humain, qui se reconnaît à des actions où la violence est dominante ». Cependant, la contention peut être légitimée par le "droit à la sécurité", le principal argument mis en avant lors de la pose de contention est la sécurité du patient afin de prévenir tous risques de chute ou blessures (mise en danger) aux conséquences dommageables et importantes pour un patient âgé. Il ne faut aussi pas oublier la sécurité des soignants qui sont, eux, les victimes des patients mécontents. Doit-on réellement se mettre en danger afin de venir en aide à une tierce personne ?

D'après les témoignages, dans le livre Le travail émotionnel des soignants à l'hôpital de Catherine Mercadier, "face à la violence d'un patient, certains soignants fuient, d'autres aimeraient répondre par un geste de colère mais la réaction émotionnelle adéquate est : ne jamais répondre à la violence par la violence, les soignants s'efforcent de la contenir, de rester maîtres d'eux-mêmes. Il faut parler calmement et doucement en expliquant au patient que ça réaction est inacceptable sans pour autant adopter une attitude froide et trop distante ce qui amènerait le soignant à ressentir une sensation d'écrasement. Aussi, le risque est que certains soignants se "blindent" face à la violence et l'agressivité rencontrées. Ils acceptent certains gestes ou réactions inacceptables et qu'ils n'accepteraient pas dans leur vie privée. Mais à force de se "blinder" ils ne ressentent plus rien face aux malades, ils ne sont plus investis dans leur métier. Cela donne lieu alors au "burn-out" qui est le fait de ne plus supporter son métier, ne plus voir que les côtés négatifs et avoir un besoin de renouveau, de changer de métier.

Au niveau législatif, face au refus de soin, comment réagir ? Le soignant peut-il réaliser

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