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Handbalisme et études comparative avec quelques écoles Islamiques

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Par   •  27 Janvier 2019  •  Dissertation  •  3 095 Mots (13 Pages)  •  844 Vues

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HANBALISME

Edmond OUEDRAOGO

ouedmundo@yahoo.fr

+243971635240

INTRODUCTION

Le hanbalisme est, avec le malikisme, le hanafisme et le chaféisme (ou chafiisme) l'un des quatre madhhabs (écoles de pensée religieuse formant le droit musulman) de l'islam sunnite[1]. En termes de courants ou d’écoles théologiques de la jurisprudence du Sunnisme, le hanbalisme forme, avec le mutazilisme et le chaféisme, les différentes tendances d’interprétation de la loi. En effet, le hanbalisme, dans l’exercice de cette responsabilité, se montre très conservatif et ultra-traditionaliste tandis que le mutazilisme est beaucoup rationaliste et le chaféisme, quant à lui, est beaucoup plus modéré, jouant sur la question du libre arbitre.

Nous allons étudier le hanbalisme sous 5 aspects à savoir les origines historiques, les personnalités, ses écrits ou documents, ses positions théologiques et finalement une appréciation critique du hanbalisme vis-à-vis du chaféisme et du mu’atazilisme.

  1. ORIGINE HISTORIQUE

Prônant l'origine divine du droit en réaction au mu’atazilisme inspiré par la philosophie grecque du VIIIe siècle, le hanbalisme doit son nom à son théoricien, l'imam Ahmed bin Hanbal (780-855). Il fut l'élève de l'imam Ach-Châfi`î, juriste fondateur du madhab chaféite dont il se démarque.

I-1 Le fondateur et le début de l’école

Ibn Hanbal est né en 780 et étudia les sciences religieuses à Bagdad. Il approfondit ses connaissances et recueillit les traditions prophétiques à travers plusieurs voyages en Syrie et en Arabie. Il était particulièrement attiré par la science du hadîth. Il fut disciple de l’imâm Ach-Châfi’i (m. 820), un autre grand jurisconsulte, qui lui enseigna la loi islamique et dit à son sujet : « je suis parti de Bagdad, et je n’ai pas laissé derrière moi d’homme aussi bon, avec autant de science, ou une aussi bonne compréhension, et autant de piété qu’Ahmad ibn Hanbal ». Après quarante années d’étude, Ahmad devint un célèbre Mufti qui ne resta pas seulement un traditionaliste de renom puisqu’il se spécialisa également dans d’autres matières dont la jurisprudence. Il eut l’avantage de bénéficier de l’enseignement ou de l’héritage de célèbres juristes tels que Ach-Châfi’i (m. 820), Malik ibn Anas (m. 795) ou encore Abou Hanîfa (m. 767)[2].

I-2 Evolution ultérieure de l’école

Ahmad préféra suivre sa propre voie et développa un fiqh plus orthodoxe, qui est plus conforme au coran et à la tradition à ses yeux. « La plus dogmatique et la plus puriste des mādhhābs (écoles d'interprétation) de jurisprudence de l'islām sunnite »[3]. En effet, elle est pratiquement née du conflit qui a opposé Ibn Hanbal aux mu'atazilites (rationalistes hellénisants passablement intolérants) et aux autorités politiques qui soutenaient alors les mu’atazilites. La réputation d'Ibn Hanbal s'est forgée durant ces événements au cours desquels il fut persécuté et emprisonné sans jamais se renier. L'imâm Ibn Hanbal est considéré par un grand nombre d’ouléma (savants de la loi) comme un traditionaliste (homme de hadîth) plutôt qu’un juriste[4].

Sa méthode d'enseignement était de dicter les hadiths de son immense recueil de hadith, le Musnad (recueil de hadith), qui contient plus de 30 000 hadiths avec les opinions de compagnons du Prophète (Sahaba) concernant leurs interprétations. Il mettait ensuite en pratique les hadiths ou les règles y découlant pour résoudre un problème. Il donnait aussi sa propre opinion tout en interdisant à ses élèves de noter ses déductions personnelles. Ainsi, son madhhab a été rapporté non pas par ses élèves, mais par les élèves de ces derniers[5].

 Il fut non seulement emprisonné mais aussi torturé par les deux califes Al-Ma’moun (m. 833) et Al-Wâthiq (m. 847), car ceux-ci voulurent imposer le dogme de la création du coran, une croyance issue du mu’atazilisme. « Ahmad décéda des suites d’une maladie en 855, on rapporte que des centaines de milliers de personnes assistèrent à ses funérailles »[6].

L'approche juridique hanbalite a repris vie, au XVIIIe siècle, avec le wahhâbisme d'Arabie centrale, qui s'est beaucoup inspiré du hanbalite Ibn Taymiyya (1263-1328)[7].

En 2016, un concile, présidé par le grand imam de l'Azhar, Ahmed al-Tayeb, rassembla 200 personnalités sunnites du monde entier. L’identité du sunnisme y fut définie par opposition aux autres groupes considérés égarés. A l'issue de cette assise, les dignitaires sunnites ont convenu qu'au niveau du droit, les hanbalites sont bien des gens du sunnisme[8]. Il est présent en Syrie, en Irak, en Palestine et au Liban, et compte environ 30 millions d’adhérents et se propage rapidement, en occident, de par un prosélytisme religieux intensif mené par le mouvement salafiste, d’où une radicalisation des musulmans à travers le monde Afrique de l’ouest »[9].

  1. PERSONNALITES

Après la mort du fondateur, ses deux fils, Sâlih (m. 873) et ‘Abdullah (m. 903), faisaient partie de ses élèves ainsi que les traditionalistes Al-Boukhâri (m. 870) et Moslim ibn al-Hajjâj (m. 875)[10]. Cette école se développa et ses missionnaires apportèrent leur madhhab dans des contrées lointaines, notamment dans le nord de l'Iran où allait naître le Sheikh Abd al-Qâdir al Jilânî (m 1166 ap. J.-C.). Un siècle plus tard naissait le théologien Ibn Taymiyya (mort en 1328 ap. J.-C.). Ibn Taymiyya et son disciple Ibn Al-Qayyim étaient les principaux défenseurs de cette école[11].

En bref, ses élèves et juristes célèbres sont : Abd al Qadir al-Jilani, fondateur de la tarîqa soufie Qadiriyya, Al Khiraqi, Al Qâdî Abû Ya'lâ, Ibn Al Qayyim Al Jawziyya, Ibn Qudama, Ibn Rajab Al Hanbali , Ibn Taymiyya (mort en 1328), Sibt ibn al-Jawzi dont quelques contemporains connus comme Abû Ja'far Al Hanbalî, Mûsâ Furber, Mohammed Abdel Wahid Al Hanbali Al Azhari, Ahmad Al Qu'eymi, Mutlaq Al Jaser, Amer Al Bahjat, Abdessalam Al Chuey'ir[12]

  1. ECRITS

Ibn Hanbal, quand il devint une autorité en matière de hadîth, et ses critiques très prisées, il rédigea un recueil colossal de traditions qu’il appela « Mosnad Ahmad », et qui fait aujourd’hui partie des six corpus canoniques[13]. Les traditionalistes, Al-Boukhâri (m. 870) et Moslim ibn al-Hajjâj (m. 875) sont les auteurs des deux sahih (des recueils de hadiths éponymes)[14].

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