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La Spécificité Du Psychologue

Mémoire : La Spécificité Du Psychologue. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Décembre 2012  •  1 492 Mots (6 Pages)  •  658 Vues

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Être psychologue clinicienne est à la fois une vocation, un art, une compétence, une éthique, une philosophie de vie, etc. qui ne sont jamais aboutis. Réfléchir à sa pratique, la mettre en lien avec les théories et s’interroger sur la justesse de celles-ci, leur pertinence, en bref penser la clinique est le fil conducteur implicite du métier de psychologue. Être psychologue, c’est douter sans se dérober et cheminer toujours. C’est une perpétuelle recherche, une aventure sans fin, aussi passionnante que les voyages. Être psychologue suppose de conduire en suivant, c’est-à-dire de mener la personne là où elle désire aller.

Être psychologue implique d’avoir des assises suffisamment solides pour être en empathie, sans être ni submergé(e) par les affects négatifs, ni catastrophé(e) par les propos alarmistes de la personne qui consulte. Il s’agit d’être à la bonne distance, ni dans la contagion émotionnelle, ni dans la froideur affective. Parfois en proie à un mal-être intense, il importe que le patient, quelques fois désespéré, retrouve la confiance en l’avenir grâce à l’optimisme qui se dégage de l’attitude du (de la) psychologue, au travers du langage verbal et infra-verbal. Cela exige de croire en l’Homme et en tous ses possibles. Déjà cette conviction fondamentale est une source d’apaisement et de réassurance. Être psychologue, c’est recueillir et penser la souffrance, c’est avoir la capacité de rêver le changement et de construire l’intervention qui soulage. En ce sens, la parole du (de la) psychologue est un acte thérapeutique.

Être psychologue est aussi une des facettes de l’identité, à définir et à créer constamment au sein d’un espace/temps précis et face à une personne à chaque fois différente. A chaque consultation, il s’agit d’articuler objectivité et subjectivité, de pointer la confrontation entre utopies directrices et réalités de terrain, d’être pragmatique. A titre d’illustration, une demande de rendez-vous en urgence recouvre plusieurs aspects dont il faut tenir compte. Tout d’abord, cela révèle que, aux yeux du plaignant, le problème est devenu tellement difficile à vivre qu’il n’est plus possible d’attendre plus longtemps. Sur ce point déjà le (la) psychologue peut avoir une action de temporisation. En retraçant avec le patient l’historique de ses difficultés, une distinction entre les notions d’urgence et de crise s’établit implicitement.

S’occuper du psychisme nécessite d’y consacrer du temps. Au cours de l’entretien, la démarche du (de la) psychologue amène la personne à comprendre que tout, tout de suite, est rarement réalisable. Appréhender l’individu en tant qu’être unique, dans la globalité de sa situation témoigne qu’il n’y a pas de solution universelle et de la nécessité de partager les informations pour obtenir l’aide adéquate. La personne est aussi amenée à prendre quelques distances vis-à-vis de sa problématique. Dans la mise en mots, il y a déjà un travail d’élaboration psychique qui favorise un dégagement émotionnel a minima.

Ensuite, en aidant la personne à préciser ses attentes, le (la) psychologue, bien souvent, met en lumière une demande d’intervention magique. De fait, confier sa plainte à un(e) « soignant(e) », voire de la déposer entre ses mains, sous-entend, d’une part, l’espoir de trouver la recette miraculeuse et, d’autre part, la possibilité de se délester d’un poids en confiant la responsabilité de la guérison à autrui. Ici aussi, le rôle du (de la) psychologue est important. Il s’agit que la personne, d’objet de soins, redevienne sujet de soins.

Le recadrage peut s’effectuer de différentes manières et essentiellement par la collaboration qui est demandée au patient. Les questions ouvertes du (de la) psychologue sont de nature à induire un positionnement de soi en tant que sujet de désir. Par exemple, en examinant avec le consultant les tentatives de solution qu’il a essayées ou envisagées, même si elles se sont soldées par un échec, il (elle) souligne à celui-ci qu’il est un acteur et non un spectateur dans le dénouement de son problème. En évaluant le potentiel étayant ou nuisible de son environnement, il (elle) suscite également des remises en cause et, surtout souligne que c’est au sein d’un système que l’individu fonctionne ou dysfonctionne.

Au cours de cette intervention, au travers de l’explicitation des attentes sous-jacentes du patient, le (la) psychologue a l’opportunité de récolter des éléments significatifs quant à la dynamique psychique telles que les capacités du sujet pour concilier le principe de réalité, qui permet de postposer la réalisation d’un désir, et le principe de plaisir, qui exige une décharge de la tension immédiate mais également les bénéfices secondaires escomptés par le patient. Régulièrement, on constate que la demande initiale de consultation émanait véritablement de l’entourage ou alors

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