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Cas En Psychologie

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Par   •  27 Janvier 2014  •  554 Mots (3 Pages)  •  836 Vues

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Il y a une dizaine d’années, dans son Manifeste pour une psychopathologie scientifique, Tobie Nathan écrivait :

« Avant d’établir des « lois générales » sur la nature des affections, la psychopathologie doit d’abord se livrer, et cela dans chaque culture, à la description systématique des activités d’une certaine catégorie de personnes chargées par leur groupe culturel de modifier le fonctionnement intérieur d’autres personnes. Ces personnes, qu’avec condescendance nous nommons « guérisseurs », alors que nous nous réservons le noble terme de « docteurs »,

1. sont en fait nos confrères ;

2. sont dépositaires des connaissances que nous devons d’abord acquérir avant de prétendre à un peu de scientificité. » [3]

Cette proposition dessine les contours d’un programme de recherche de grande envergure que nous nous efforçons de mettre en œuvre au Centre Georges Devereux (dans les limites de nos modestes moyens bien sûr et surtout en dépit de tentatives acharnées de la part de certains de nos collègues de l’Université de nous faire disparaître au plus vite… ).

Mais cette proposition nous invite aussi, en tant que cliniciens, à considérer sous un autre jour que celui de la disqualification ou de la simple tolérance les parcours thérapeutiques de nos patients et l’inscription de ces derniers dans des réseaux de soins autres que ceux que nous leur proposons. Elle nous invite à leur faire crédit d’une expertise qui nous dépasse et dont nous pouvons éventuellement apprendre quelque chose. Encore faut-il être en mesure de convoquer cette expertise, de lui fournir un espace où elle peut se déployer.

C’est là un des principaux objectifs du dispositif technique de la consultation d’ethnopsychiatrie qui réunit une équipe de co-thérapeutes (psychologues, psychiatres, anthropologues…) en présence d’un médiateur (souvent aussi psychologue ou ethnologue) issu du même monde que la famille et parlant la langue, d’un (ou plusieurs) patient accompagné de ses proches (parents, amis, voisins…) et des professionnels d’autres institutions qui suivent déjà la situation (éducateurs, assistants sociaux, psychologues, médecins de PMI, etc…).

Si les « guérisseurs » en tant que tels ne sont jamais invités à participer aux séances comme co-thérapeutes (pour des raisons que je n’ai pas le temps d’expliciter ici mais sur lesquelles nous pourrons revenir pendant la discussion), il nous est arrivé fréquemment, en revanche, au fil des années, que nos patients ou leur proches (souvent leur père) occupent eux-mêmes une place active au sein d’un réseau traditionnel de soin.

Je voudrais vous parler d’une telle situation rencontrée non pas au Centre Georges Devereux, mais dans un centre de soins spécialisé aux toxicomanes où j’ai occupé pendant huit ans mon premier poste de psychologue clinicienne [4]. Si je reviens sur ce cas aujourd’hui, c’est qu’il s’agit là pour moi d’une expérience clinique paradigmatique pour penser les usagers de la « psy » et notamment la question de leur expertise face à celle des cliniciens.

Pour resituer rapidement le contexte de la prise en charge, je travaillais depuis quatre ans dans

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