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Cognitive / Rôle des modèles dans l’approche psychologique de la cognition

Cours : Cognitive / Rôle des modèles dans l’approche psychologique de la cognition. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2022  •  Cours  •  10 019 Mots (41 Pages)  •  320 Vues

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psychologie cognitive_ROUSSET

  1. Introduction

  1.  Rôle des modèles dans l’approche psychologique de la cognition

Comprendre permet d’agir sur une personne ; comprendre les mécanismes et processus cognitifs permet de modifier ces processus ou leur utilisation de sorte à ce qu’elle soit adaptée pour la sujet et son environnement.

Comment peut-on comprendre ? L’une des principales possibilités est l’observation. Sur cette base on génère ensuite des hypothèses, elles peuvent venir de notre intuition ou des modèles antérieurs (et en comparaison avec d’autres modèles). En effet, car l’humain est un inconnu et qu’on veut le comprendre alors qu’on n’est pas capable de penser quelque chose qui nous est inconnu, nous devons recourir aux analogies avec d’autres modèles. On fait alors le pari que notre sujet « est comme », ce pari est ensuite mis à l’épreuve.

L’une des analogies premières, en psychologie cognitive, à propos de la mémoire, est la tablette de cire. La tablette de cire a des propriétés : elle s’efface quand on la chauffe, elle s’épuise à mesure qu’elle vieillit, des traces des écritures passées sont conservées malgré la chauffe… On pense alors « par analogie » que la mémoire humaine est similaire. Notre objectif est alors de prouver que c’est faux, si tel est le cas, l’analogie est invalidée et notre objet d’étude n’a pas les même propriétés, cela nous permet d’avancer, si ce n’est pas le cas, notre analogie « peut être » conservée. C’est la méthode de la falsification.

Mais attention, notre analogie, puis notre modèle, n’est pas « vrai », il n’est simplement pas faux, dans ces conditions d’études. Peut-être qu’un jour il sera remis en cause, mais pour l’instant, sauf preuve du contraire, il est admis de le conserver. D’autres modèles peuvent naître ou expliquer aussi bien, voire mieux, dans ce cas, le nôtre sera oublié à ce profit.

Concernant l’intuition, elle apparait lorsqu’il s’agit de choisir les modèles, elle fait intervenir nos réflexions, nos représentations, nos idées, et nous guide alors vers le « choix premier », socle de nos hypothèses et observations.

L’intuition partagée par beaucoup, concernant la mémoire, aujourd’hui, est une métaphore spatiale : notre mémoire serait un espace où 3 fonctions siègent :

  • Encoder : intégrer l’objet/l’information en mémoire suivant un « code » mnésique correspondant à notre fonctionnement mémoriel
  • Stocker : le code assigné est conservé dans une zone
  • Récupérer : récupération du code et de l’information qu’il porte

Notre modèle utilisé sera alors celui-ci, il servira de base pour le cours.

  1. Atkinson et Shiffrin, 1969 : La mémoire humaine comme un ordinateur

Analogie de la mémoire humaine comme un ordinateur :

  • Périphérique d’entrée, de type clavier, souris = système sensoriel
  • Qui projettent sur une RAM après l’encodage = Mémoire à court terme
  • L’encodage se fait par le processeur central = processus exécutif / de contrôle
  • Le processeur central peut aussi traiter ce qu’il y a dans la RAM et peut aussi produire des résultats sur les périphériques de sorties = système de production / moteur
  • Les informations en RAM peuvent être envoyée vers la mémoire morte, où, sous la commande du processeur central peuvent transiter les informations depuis la RAM vers la mémoire morte ou depuis la mémoire morte vers la RAM = mémoire à long terme

[pic 1]

Atkinson et Shiffrin

Problème de la capacité en mémoire à court terme comparativement à la mémoire à long terme qui peut stocker un grand nombre d’information. Par ailleurs, pour qu’une information soit stockée en mémoire à long terme, elle doit nécessairement passer par la mémoire à court terme. Enfin, pour les périphériques sensoriels, il faut aussi une mémoire, une mémoire de très bas niveau qui retient la stimulation reçue le temps qu’elle soit encodée. On parle alors de la mémoire des registres sensoriels. Pour le système visuel, cette mémoire est une mémoire iconique, pour le système auditif, elle est une mémoire échoïque (= retient le flux sonore complexe).

  1. Les mémoires non-permanentes

  1.  Une mémoire sensorielle : les registres sensoriels

  1.  Caractérisation des différents registres sensoriels

4 caractéristiques des registres sensoriels :

  • Retiennent fidèlement les stimulations perçues, théoriquement même quand elles n’existent plus ; le maintien est une « copie brute » du monde, il n’y a pas de traitement de la stimulation ; à partir de ce miroir peut résulter une infinité d’informations encodées ; on considère qu’il n’y a pas de limite en terme de capacité de maintien (= pas de place restreinte)
  • La durée du maintien est brève afin de permettre l’adaptation en cas d’absence de stimulation
  • Les stimulations maintenues sont sensibles à l’écrasement par les nouvelles stimulations (= remplacement)
  • Le maintien est indépendant de nos processus de contrôle, il est donc automatique, irrépressible, non-modifiable et ne peut pas subir d’action des processus volontaires
  1.  Contraintes pour le paradigme expérimental destiné à les explorer

Paradigme de Sterling (années 60) : on présente un tableau avec des lettre à un sujet pendant 50ms grâce à un tachistoscope (évite la rémanence de l’écran). Le but du sujet est de lire un maximum de lettre : c’est une tâche de report des lettres vues. En moyenne, les sujets reportent 4,5 lettres. Le postulat est qu’en 50ms c’est impossible, on infère donc sur le fait que « quelque chose » a maintenu le tableau en mémoire au-delà des 50ms afin de permettre l’encodage puis la restitution des 4,5 lettres. Cela semble être une preuve des registres sensoriels et leur mémoire.

Le problème est le suivant : on a fait le postulat qu’en 50ms c’était impossible, car pas assez long pour encoder 4,5 lettres, sauf que dans l’expérience, on ne le contrôle pas, donc, en fait, rien ne prouve effectivement que ce temps est trop court pour l’encodage. Cette tâche est donc finalement insuffisante pour prouver l’existence des registres sensoriels.

Pour corriger ce soucis, on va décider de faire varier le temps de présentation : on suppose que si le temps était suffisant à 50ms pour encoder 4,5 lettres, alors si le temps est plus grand, il devrait y avoir plus de report. Le temps oscille alors entre 50 et 450ms. Mais le report est encore de 4,5 lettres. On suggère alors qu’il s’agit de la limite de report global = on n’est pas capable d’encoder plus de 4,5 lettres en parallèle sur une stimulation courte.

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