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Populisme et démocratie

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Par   •  18 Septembre 2018  •  Cours  •  2 004 Mots (9 Pages)  •  1 309 Vues

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Populisme et démocratie

  • Plan
  • Introduction
  • I.les caractéristiques du discours populiste :
  • A.les contextes historiques et politiques de discours populiste :
  • B. Les modes de manipulation discursive de discours populiste
  • Ii. Le discours populiste et la démocratie
  • A.le populisme n'est pas étranger à la démocratie :
  • B. Le retour de l'autoritarisme
  • Conclusion

C’est une technique de mobilisation qui vise à critiquer ouvertement les institutions, le gouvernement en place, et des groupes d’intérêt particuliers qui seraient sources des maux de la société

La notion de populisme date du XIXème siècle, mais est fortement reprise dans les discours politiques depuis les années 1980 en France. Elle est synonyme de démagogie ou d’opportunisme politique

  • Ils exacerbent les frustrations, les déceptions et les défiances du peuple vis-à-vis du pouvoir, réveillent les préjugés populaires comme la xénophobie ou l’antisémitisme.
  • le populisme se manifeste avec vigueur dans les moments de crises politiques économiques et sociales .
  •  du débat démocratique dans un cadre électoral se réduisant in fine à un choix binaire

  • Le populisme peut ainsi être entendu comme disposition de l’action politique à faire clivage, à simplifier et emphatiser les antagonismes.
  • la première forme du populisme met certes fin à la deuxième république par un coup d’État mais sous couvert de deux référendums

  • le populisme s’inaugure en France comme le lien direct entre le peuple et le pouvoir politique avec Louis Napoléon contre la république des notables, avec Boulanger, contre « la dictature du Parlement », avec De Gaulle enfin contre la politique des politiciens.
  • En Amérique latine, après les premières avancées démocratiques le populisme apparaîtra dans les années 30, en s’affirmant à la fois comme luttant contre la résistance oligarchique au changement et comme l’alternative à la mobilisation de classe.
  • contrairement au fascisme qui est cependant ici sa principale source d’inspiration, le populisme ne sera pas une alternative radicalement autoritaire et composera toujours avec la démocratie à partir de 1945
  • « antipopulistes » défendent le système représentatif et admettent ses dérives, mais jugent inefficaces et non-démocratiques les méthodes des populistes pour atteindre le pouvoir. Le sens terme « antipopuliste » indique que le populisme serait mauvais pour la démocratie
  • I.les caractéristiques du discours populiste :
  • A.les contextes historiques et politiques de discours populiste
  • des différentes tentatives de théorisation, car celles-ci évoluent entre les anathèmes des juristes et psychologues néo-darwiniens du XIX° siècle pour qui le populisme est une sorte de nationalisme dénaturé, voire l'antichambre du totalitarisme, et des positionnements modernes pour lesquels le populisme doit être intégré dans la démocratie comme l'un des types de gouvernement
  • Historiquement, c'est vers la fin du XIX° siècle qu'apparaît un mouvement socialiste progressiste en Russie, et, de façon parallèle, un mouvement rural conduit par les fermiers de l'Ouest et du Sud des États-Unis d'Amérique, mouvements qui s'accompagnent, l'un et l'autre, d'un discours critique contre le capitalisme. Mais c'est surtout au XX° siècle qu'apparaissent des mouvements plus revendicatifs et violents, tous taxés de populisme
  • le populisme raciste et fascisant de l'Allemagne nazie instauré par l'appareil d'État.
  • des régimes politiques naissent en Amérique latine dans les années cinquante ont le plus souvent employée l'expression «régime populiste» : le «péronisme» de Juan Domingo Perón en Argentine, le «gétulisme» de Getulio Vargas au Brésil, et, plus tard, le «caudillisme» de Menem en Argentine, le populisme dit libéral de Color de Melo au Brésil (1989-1992), celui d'Alberto Fujimori au Pérou (1990-2000), et maintenant celui, dit socialiste, de Chávez au Venezuela
  • on ne peut donner une définition unique de cette notion car les contextes historiques et politiques l'infléchissent de façon variable. Il y aurait des populismes «classistes», voire «ethniciste» (raciste) ; des populismes «nationalistes», plus ou moins autoritaires, jouant sur l'identité nationale et la ségrégation ; des populismes «néolibéraux» : des populismes de circonstance qui s'expriment dans les campagnes électorales à l'aide d'expressions démagogiques, afin de séduire les masses populaires.
  • Malgré cette diversité, il est possible, du moins au regard des discours qui sont produits par les grands leaders populistes, de trouver quelques points communs permettant de délimiter les contours du populisme
  • Le populisme naît toujours dans une situation de crise sociale, celle-ci pouvant être différente d'un pays à l'autre, d'une époque à l'autre : crise économique , comme ce fut le cas en Amérique latine et en Europe occidentale (France, Autriche, PayBas) ; crise identitaire et morale (sociétés qui refusent la multi culturalité au nom d'une ; crise de changement de régime politique comme c'est le cas de nombreux pays de l'Est, après la chute du mur de Berlin, lesquels doivent s'ajuster à une nouvelle économie de marché et découvrent l'ultranationalisme.
  • dans tous les cas de populisme, la présence d'un leader charismatique fort
  • B. les modes de manipulation discursive de discours populiste
  • le discours populiste ne peut être vu que comme un avatar du contrat politique, comme une stratégie de manipulation, dans la mesure où il manie les mêmes catégories que le discours politique, mais dans l'excès, un excès jouant sur l'émotion au détriment de la raison politique, émotion susceptible de tromper le peuple à son insu. Il s'emploie à mettre en scène : une description catastrophique de la situation sociale dont est victime le peuple ; une dénonciation des coupables,
  • les modes de manipulation discursive dépendent du contexte culturelle et des circonstances historiques dans lesquels se déploie ce discours
  • Le populiste a besoin que les classes populaires soient disponibles, c'est-à-dire dans un état de forte insatisfaction. Pour ce faire, il va tenter d'exploiter leur «ressentiment»
  • Parle-t-il de la situation économique en insistant sur les situations de précarité des travailleurs et sur la disparité entre les riches et les pauvres
  • Parle-t-il de la décadence morale de la nation, de la perte des repères identitaires, particulièrement de l'identité nationale  
  •  Le discours populiste doit faire croire aux gens que tout serait simple
  • La source du mal peut être aussi représentée par des personnes ou des groupes qui apparaissent comme des adversaires à combattre, en tant qu'ils appartiennent à un groupe, un parti, une idéologie : C'est là un ennemi intérieur.
  • Mais il y a aussi un ennemi extérieur qui est souvent présenté comme une entité abstraite afin de provoquer la peur face à une menace réelle ou potentielle, dans une présence-absence de force occulte.  des hégémonies étrangères, de l'immigration, de la dénatalité, de l'insécurité de l'étatisme dirigiste et de la bureaucratie fiscaliste . Il est rare que le discours populiste ne joue pas sur la xénophobie, suggérant menace et conflit des civilisations, et l'on se demandera quel est le groupe étranger qui jouera ce rôle de bouc émissaire.
  • Que cet ennemi soit interne ou externe, le discours populiste le décrit de façon floue, comme s'il était caché, comme une bête tapis dans l'ombre prête à bondir. Il s'agit de suggérer que se prépare un complot et que ces ennemis sont des conspirateurs. Le thème du complot est présent dans presque tous les discours populistes
  • II. le discours populiste et la démocratie
  • A.le populisme n'est pas étranger à la démocratie
  • on constate qu’aujourd’hui, le populisme présente une tonalité démocratique encore plus affirmée que dans les populismes qu’on appellera « historiques »
  • le populisme comme un archétype politique : un mouvement composite de contestation de l’ordre établi, un leader qui en prend la tête et crée le peuple en se revendiquant de lui, un type de pouvoir centralisé, relativement répressif mais conservant des éléments de démocratie politique, un réformisme clientéliste et étato-centré. Ces éléments sont présents dans les phénomènes populistes d’aujourd’hui
  • la démocratie existante tendait à rejeter ou négliger sa dimension politique pour privilégier les dimensions économiques et sociales de la révolution nationale, la démocratie politique est valorisée dans les discours populistes
  • Le populisme démocratomorphe  appelle à la « vraie » démocratie contre son simulacre mis en œuvre à travers un parlementarisme où droite et gauche se ressemblent et organisent une complicité délétère. La dénonciation de la connivence des politiques institutionnels est, comme par le passé, un cheval de bataille bien connu de la droite populiste européenne. aujourd’hui le populisme se présenter comme le meilleur défenseur de la démocratie
  • Le populisme exalte l’aspiration à une démocratie accomplie en lieu. Le populisme annonce un changement radical, rapide face aux atermoiements. joue également une réaction contre la pensée dominante, contre le politiquement correct. D’une certaine façon, à travers le populisme s’exprime une volonté radicale de démocratie et d’autonomie, une démocratie directe, un pouvoir total et immédiat du peuple, un rejet de la dimension « aristocratique » de la politique, caractéristique de ce que Bernard Manin appelle la démocratie du public
  • Le populisme réintroduit la politique dans un monde technocratique affadi. Face à « un thumos plat », le populisme invite à retrouver la passion politique. le populisme dans une veine schmittienne insiste sur la polarisation, la distinction radicale de l’ami et de l’ennemi que réalise la mobilisation populiste  
  • pour Laclau  le populisme se reconnaît à sa capacité à combiner des demandes démocratiques éparses
  •  le populisme du point de vue du discours qu'il met en scène dans l'espace public, on voit qu'il remplit une triple fonction : d'illégitimation des adversaires, de religitimation du peuple et de légitimation de l'acteur politique qui en est le porteur
  • il utilise des stratégies discursives qui sont celles de tout discours politique mais dans la dérive et dans l'excès. C'est pourquoi on dira que le populisme n'est pas étranger à la démocratie. C'est, au contraire, le principe démocratique de débat public pour constituer une représentation majoritaire qui ouvre le champ au discours populiste comme moyen de séduction des masses. Il n'est donc pas un régime politique mais une stratégie de conquête ou d'exercice du pouvoir sur fond de démocratie, mais de façon exacerbée
  • La stratégie à tendance populiste est constitutive de la démocratie dans la mesure où elle implique un positionnement qui conduit à s'opposer à un adversaire, à exalter des valeurs d'idéalité démocratique et à se poser en leader incontestable, sans que cette stratégie soit portée à ses extrêmes pathémiques. Si le discours populiste consiste à «faire peuple», sa version non cynique s'ouvre vers une démocratie davantage de participation citoyenne
  • B. Le retour de l'autoritarisme
  • Face au désarroi identitaire, l'apparition d'un discours prônant discipline et autorité le discours populiste commence par mettre en avant l'insécurité des individus, puis promet, complémentairement, la fin du «laxisme» politique et la mise en œuvre d'une politique de sécurité dans tous les secteurs de la société. Dans les dernières campagnes électorales de la plupart des pays européens on a pu constater que les thèmes de «sécurité» et d'«autorité ferme» sont plus forts que ceux de «surveillance démocratique» et d'injustice. Ce fut en tout cas l'une des raisons du succès de Nicolas Sarkozy, lors des présidentielles de 2007 en France
  • Le populisme trouble les clivages partisans habituelles, car sociologiquement se produit un mouvement d'adhésion aux promesses de la part de secteurs de la population favorables à des partis politiques opposés. Le populisme-là entretient un fort antagonisme entre les partisans du «travail à tout prix» et les partisans du «travail juste»
  • Conclusion
  • Le populisme ne peut être qualifié de « maladie infantile de la démocratie » (Alain Touraine) que dans une seconde partie de l’histoire, lorsque le peuple est en mal de représentativité, lorsque la démocratie représentative est en panne
  • On accuse alors les populistes de prendre le pouvoir par des discours axés sur le peuple en « réveillant leurs plus bas instincts ». Ce type de populisme comprendrait un danger pour les démocraties, comme l’illustre l’arrivée d’Hitler au pouvoir
  • le populisme n’est que transitoire, mais il est utilisé à des fins électoralistes et opportunistes par les hommes politiques. Il acquiert donc un sens plus péjoratif. Depuis les années 1980, c’est de cette sorte de populisme dont les hommes politiques se méfient et s’accusent tour à tour
  • L’anti-populisme se présenterait alors comme un remède à la « maladie populiste », un antidote nécessaire à la dérive des démocraties. Pourtant, l’anti-populisme en lui-même ne porte-il pas la marque du populisme ?

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