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La politique peut-elle sauver la planète ?

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Par   •  24 Octobre 2019  •  Dissertation  •  1 976 Mots (8 Pages)  •  458 Vues

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La politique vient de l’étymologie grec, Politikos, qui désigne ce qui est relatif à l'organisation et à l'exercice du pouvoir dans une société organisée. Depuis quelques temps, elle est de plus en plus remise en question en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, en mars, selon le dernier relevé de l’observatoire du Mauna Loa, la concentration de CO2 dans l'atmosphère a atteint un niveau jamais vu depuis deux millions d’année. Et d’après le GIEC (Groupe d'Experts intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), il ne nous reste plus que onze ans pour reprendre le contrôle des émissions de gaz à effet de serre et éviter un réchauffement de plus de 2°C qui détruirait la planète. Ça, de nombreux pays l’ont compris et nous assistons de plus en plus à des protestations contre le réchauffement climatique, dans le but de « bousculer » les gouvernements pour qu’ils agissent.

   La politique peut-elle sauver la planète ?

   Pour répondre au problème posé, nous allons d’abord voir que la politique est aujourd’hui très liée à l’économie. Ensuite, nous analyserons les tentatives qui sont faites pour y répondre. Enfin, nous pourrons nous interroger sur la nécessité d’une nouvelle politique.

   Michel Serres avance le fait que la politique, bien qu’elle soit présente, reste en arrière par rapport à l’économie lorsqu’il s’agit de questions environnementales. En effet, si certains pays arrivent tant bien que mal à faire aboutir des lois, celles-ci se trouvent entravées par le pouvoir économique. Ainsi, après que le glyphosate soit déclarer comme génotoxique et cancérogène probable pour l'homme, des lobbies et des ONG ont tenté d’influencer des capitales et les opinions publiques. Mais après les les fameux « Monsanto Papers » (courriers internes de la firme américaine qui dévoilent que Monsanto s'emploie depuis des années à influencer la rédaction d'articles scientifiques sur son produit phare), le doute s’installe et c’est finalement avec 355 voix pour et 204 contre, les élus votent une résolution non contraignante réclamant l'interdiction du glyphosate dans 5 ans. Néanmoins, on ne peut ignorer l’influence qu’on les lobbies et certaines ONG sur les décisions politiques.

   Toutefois, si on s’intéresse tout de même à notre économie, on remarque qu’elle est basée sur un concept de croissance économique. De nos jours, tous les pays poursuivent un même objectif, à savoir produire chaque année plus de richesses que l’année précédente pour favoriser la croissance. En effet, plus un pays a de richesse à partager, plus il peut augmenter le niveau de vie de ses habitants. Cependant, la production génère de la pollution et l’épuisement des ressources naturelles (gaz, charbon, sable, eau…). Ces ressources étant limitées et la population ne cessant d’augmenter, le pays est voué à des pénuries pouvant entraîner des crises gouvernementales, géopolitiques voire même l’extinction de l’espèce humaine.

   C’est pourquoi, depuis les années 1980, certains prônent la décroissance. “La croissance ne peut être infinie dans un monde fini”, comme le dit Kenneth Boulding. Il suppose de rompre avec une société consumériste pour s’orienter vers une "société de décroissance". Ce concept est donc aux antipodes de celui de la croissance économique. Il remet en cause l’idée selon laquelle l’augmentation des richesses conduit au bien-être social. Cette théorie vise donc à réduire la production de biens et de services dans l’objectif de préserver l’environnement. Elle est née suite à la publication du rapport Meadows remis par le Club de Rome affirmant que le système va s’effondrer sous la pression de la croissance démographique industrielle, à moins que chacun ne décide de stabiliser sa population et sa production. Nonobstant, les choses se compliquent car cela suppose de s’accorder sur les besoins essentiels alors que les sociétés sont de plus en plus connectées. On ne peut pas demander cela à des pays en développement lorsque les pays développés utilisent largement le potentiel des ressources naturelles depuis plusieurs générations. De plus, c’est sans compter le problème de l’épuisement des ressources naturelles. Les théoriciens s’étendent sur le fait qu’il faut partir d’initiatives locales pour atteindre l’échelon national puis international. Mais cette montée en généralité est difficilement envisageable compte tenu de la divergence d’intérêts des Etats et de la lutte engagée pour le contrôle des futures ressources clés du système planétaire. Les nombreux conflits actuels liés à l’eau en témoignent.

   La théorie de la décroissance soulève alors de véritables questions sur la pérennité de notre système de gouvernance actuel et les changements culturels et la solidarité nationale qu'elle requiert nous amènent à la qualifier d’utopiste.

   Après avoir déterré notre problème de fond, nous devons analyser les tentatives qui ont été faîte pour y répondre.

   Selon Alain Lipietz, dans un débat avec Serge Latouche conduit par François De Ravignan, il existe trois manières de réguler : par la vertu, la loi et le marché. En premier lieu, il y a la vertu. La vertu, nous disait Montesquieu, est la base de la démocratie. On peut faire toutes les lois que l’on veut, si les gens ne considèrent pas qu’ils faut être prudents et sobres, cela ne marchera pas. En second lieu, il y a la loi. Il devra y avoir des choses interdites, tel que l’usage du 4x4 en ville, et un système de sanctions sera nécessaire, car tous les citoyens ne sont pas vertueux. En cela, le système pourra être jugé comme despotique. Mais il sera en réalité issu d’un long processus de formation d’une opinion publique à l’échelle locale et internationale et de négociations entre les Etats. Il y a enfin le marché, qui permettra d’atténuer les rigueurs de la vertu. Cependant, comme le dit Naomi Klein, « une véritable politique climatique est incompatible avec un programme d’austérité, de déréglementation, de privatisation ». En effet, transformer radicalement les modes de transports, de vie urbaine, de production d’énergie requiert de très larges investissements dans la sphère publique. Or, la politique d’austérité dans certaines grandes villes provoque une réduction des services publiques et une augmentation du prix des transports en commun. Alors selon Naomi Klein, « prendre au sérieux le changement climatique exige de tirer un trait sur l’austérité ».

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