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En quoi la politique monétaire peut-elle stimuler la croissance économique ?

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Par   •  5 Mai 2017  •  Dissertation  •  2 084 Mots (9 Pages)  •  1 737 Vues

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Sujet – En quoi la politique monétaire peut-elle stimuler la

croissance économique ?

Introduction

La faillite de Lehmann Brother en septembre 2008 marque le début d’une crise bancaire qui a déstabilisé les économies étatsunienne et européenne. Alors que selon Eurostat, en France, en 2013, la dette publique française s’élevait à 93.5% du PIB, la

zone euro est sujette à des tensions déflationnistes qui risquent de la plonger dans une situation de récession économique

profonde, voire de dépression économique. Dès lors, la mise en place de politiques monétaires expansionnistes devient

nécessaire, c’est pourquoi en mars 2015, Mario Draghi, gouverneur de la Banque Centrale européenne, annonce le lancement du quantitative easing, à savoir une politique monétaire expansionniste.

Ainsi, on définit une politique monétaire comme l’action par laquelle la banque centrale agit sur l'offre de monnaie en circulation dans l’économie et donc sur la création monétaire ; lorsque la politique monétaire est expansionniste, il s’agit de favoriser la croissance, c’est-à-dire l’augmentation du PIB réel.

Le retour de la croissance est de fait l’un des principaux objectifs des pays en crise car elle est source d’emploi et

d’augmentation des revenus. L’enjeu est d’autant plus important que les pays en crise sont en situation de déficit public du fait

de la dette. Les politiques monétaires expansionnistes telles que le quantitative easing (ou assouplissement quantitatif) ont pour

objectif le retour durable de la croissance. Ainsi, comment le quantitative easing peut-il influer sur le retour de la croissance

alors que la zone euro connaît une récession économique forte depuis la crise économique de 2008 ?

Après avoir analysé comment le quantitative easing peut relancer la croissance (I), nous mettrons en évidence les

conséquences de cette politique monétaire expansionniste (II).

I. D’une politique d’austérité défaillante à une politique monétaire expansionniste

Chapeau - Après avoir démontré comment les politiques de compétitivité-coût ont entraîné une tendance déflationniste dans la

zone euro, nous analyserons les différents canaux d’action de la Banque Centrale Européenne pour un retour de la croissance

dans le cadre du quantitative easing.

A. Les politiques de compétitivité-coûts, causes de tensions déflationnistes.

(AEI 1) - Face à la crise de 2008, de nombreux pays de la zone euro, notamment la Grèce, l’Italie, la France, l’Allemagne ou

encore le Portugal et l’Irlande se sont lancés dans une politique de compétitivité-coût, politique de rigueur dont le but était de

relancer l’investissement étranger ainsi que les exportations par une baisse des coûts salariaux. De fait, selon Alternative

Économique, en Grèce sur la même période, le coût du travail d’un salarié grec a diminué de 15,4% entre 2010 et 2013

(Document 4). En effet, avec la crise, le PIB de nombreux pays a fortement diminué, nécessitant la mise en place de cette

politique d’austérité pour faire repartir l’investissement et rééquilibrer la balance commerciale, composants de la demande :

selon la commission européenne, sur une base d’indice 100 en 2009, l’indice du PIB des pays en crise (Espagne, Grèce,

Portugal et Irlande notamment) s’élève à 94 en 2008, ce qui traduit une diminution de 6% (I-100=TV) (Document 2). De fait,

selon Alternative Économique, en Espagne, entre 2010 et 2013, le coût du travail d’un salarié espagnol a diminué de 4%.

(AEI 2) - Toutefois, ces politiques n’ont pas permis un retour de la croissance (c’est-à-dire l’augmentation du PIB) et ont

engendré une spirale déflationniste. En effet, la majorité des pays européens ont appliqué la politique de compétitivité-coût,

amoindrissant son effet, sauf dans le cas de l’Allemagne qui bénéficie de son statut de premier exportateur européen. De fait, la

politique d’austérité s’est maintenue, gelant, voire baissant les salaires. Or, si le salaire est un coût salarial, il est aussi un

revenu pour les ménages, source de pouvoir d’achat et donc de consommation, qui est l’une des principales composante de la

demande et donc moteur de croissance. En effet, le PIB est égal à la consommation à laquelle s’ajoute l’investissement et le

solde de la balance commerciale (PIB = C + FBCF + (X-M) + variations de stocks : une baisse de la consommation des

ménages est donc un frein majeur à la croissance). Par suite, les entreprises se retrouvent en situation d’excédent de stocks,

ou autrement dit de surproduction. Elles sont alors tentées de faire cavalier seul et de «défendre leur part de marché en

baissant leurs prix» (Document 4) créant ainsi des tensions déflationnistes (c’est-à-dire une situation conduisant à une

diminution des prix), appelant au quantitative easing pour relancer la croissance.

B. Le quantitative easing : une augmentation de la masse monétaire grâce à la Banque

Centrale

(AEI 1) - La Banque Centrale tient le rôle le plus important dans la mise en place du quantitative easing, politique monétaire

expansionniste, puisque qu’elle contrôle l’augmentation de la masse monétaire M3 (quantité de monnaie en circulation à un

moment donné dans une économie) par son taux directeur. En effet, ayant le monopole d’émission de monnaie Banque

centrale, la Banque centrale assure le refinancement des banques de second rang en situation de sous liquidités en prenant en

pension les titres et les créances des banques commerciales (à son actif) contre de la monnaie Banque centrale (à son passif).

Ainsi, la Banque centrale prête de la monnaie Banque centrale aux banques de second rang, mais en moyennant un taux

d’intérêt, le taux directeur. Ainsi, en révisant son taux directeur à la baisse, la Banque centrale incite les banques commerciales

à créer de la monnaie scripturale et donc à rendre leurs crédits moins coûteux, puisque celles-ci n’ont plus à craindre de se

retrouver en situation de sous liquidité. Ainsi «La création monétaire augmente» (Document 1). Selon France inflation, en

Europe, fin 2008, le taux directeur de la banque centrale européenne s’élevait à 4%, alors qu’il n’était plus que de 1% fin 2009,

soit une division par 4, en réaction à la crise (Document 3).

(AEI 2) - Par suite, la monnaie injectée dans l’économie va relancer la croissance. En effet, les banques de second rang vont

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