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Dans quelle mesure la démocratie américaine est-elle faible face aux attaques de Donald Trump?

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Par   •  11 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 963 Mots (12 Pages)  •  372 Vues

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        La démocratie américaine connaît, pour la première fois, une attaque sans-précédent remettant en cause toutes ses institutions. L’élection présidentielle américaine de 2020 est marquée par la pandémie de COVID-19 et donc l’explosion des votes par correspondance qui sont l’objet de la contestation entreprise par Donald Trump. C’est surtout cette contestation qui est inédite. Jamais un président n’avait remis en question les institutions américaines, appelé à la fraude, mis des pressions sur des gouverneurs ou encore fait des demandes incessantes à la Cour Suprême des Etats-Unis pour annuler les résultats dans les «swings states» (États pivots). Le président sortant est même suivi dans ses nombreuses attaques par ses militants, milices d’extrême-droite et des membres du GOP (Grand Old Party). Certains gardes-fous ont résisté à Donald Trump. Certains gardes-fous ont résisté à Donald Trump. Ainsi, cette contestation fragilise la démocratie américaine en difficulté et inadéquate à son essence même. Les 8 articles du dossier de presse sont de sources variées: nationale (Le Monde, La Croix et Libération), américaine (The Washinghton Post et The Denver Post) et  anglaise (The Guardian). C’est donc sur la base de ces 8 articles que nous répondrons à la problématique suivante: Dans quelle mesure la démocratie américaine est-elle faible face aux attaques de Donald Trump?

        Nous commencerons par rappeler comment Donald Trump a atteint par ses attaques la crédibilité de la démocratie. Ensuite, nous montrerons la résilience de l’esprit démocratique des médias et institutions américaines.  Pour finir, nous mettrons en évidence les points faibles de la démocratie et les propositions de réformes constitutionnelles ou institutionnelles que l’élection américaine suscite.

I

        Donald Trump a entrepris une grande stratégie de destabilisation électorale bien avant l’élection du nouveau président des Etats-Unis. Son objectif est d’instiller dans les esprits que les démocrates s’apprêtent à «voler l’élection». Dès le 1er mai 2020, soit 6 mois plus tôt, Donald Trump commençait déjà son offensive avec le partage d’un article qui remettait en cause le vote par correspondance. Donald Trump s’appuie donc sur le réseau social Twitter pour haranguer ses partisans et répéter à outrance ses allégations «de fraudes massives» du fait du vote par correspondance. Twitter a du se résoudre à mettre des avertissements sous ses tweets. Le 29 septembre 2020, Donald Trump a aussi profité du premier débat pour propager ses théories du complot. A la question, reconnaitrez-vous le résultat du scrutin, le président sortant a voulu se focaliser sur les fraudes qu’engendre le vote par correspondance esquivant donc la question. Si il tient à contester le vote par correspondance, c’est que ce système favorise les démocrates. Contrairement à Donald Trump, Joe Biden a voulu mettre en garde ses électeurs contre la dangerosité du coronavirus. Il inscite donc ses électeurs a préféré le vote par correspondance plutôt que de se rendre dans les bureaux de vote. Les observateurs craignent donc le scénario suivant: Donald Trump est provisoirement en tête des estimations puisque seul les bureaux de vote sont dépouillés puis Joe Biden, avec le vote massif des démocrates par correspondance, se voit propulser en tête des sondages. (article 1, Le Monde, 08/12/2020). Ses thèses disant que les démocrates vont «voler l’élection» avec le vote par correspondance sont donc toutes trouvées. Cependant, le 4 novembre 2020, date du jour de l’élection, les premieres estimations donnent Joe Biden gagnant avec seulement le dépouillement des premiers bulletins receuillis dans les bureaux de vote. Le milliardaire est donc forcé de revoir sa stratégie de contestation pour poursuivre son objectif de s’accrocher au pouvoir.      

        Le président de la première puissance mondiale a durci sa stratégie en la rendant plus menacante vis-à-vis des institutions américaines. Quelques jours avant l’élection, Donald Trump a consitué une equipe d’avocats réputés pour pouvoir passer ses menaces médiatiques dans une dimension juridique. Mais il n’a fallu que très peu de temps pour s’apercevoir que sa stratégie ne sera qu’un cuisant échec. Trois jours après le scrutin, sa «dream team» n’était qu’un mirage. Plusieurs avocats sont portés disparus. Les plaintes déposées sont toutes rejetées et fantaisistes. L’une s’étonne que des votes par correspondances de militaires puissent être en faveur de Joe Biden, d’autres estiment que le port d’un tee-shirt Black Lives Matter par une personne chargée de comptabiliser les scrutins constitue une preuve de complot démocrate. (article 1, Le Monde, 08/12/2020) Donald Trump se tourne donc vers les gouverneurs et représentants des Etats fédérés. En effet, Donald Trump met des pressions sur les gouverneurs et notamment sur celui de Géorgie, l’État le plus important pour les républicains. Le gouverneur de la Géorgie, Brian Kemp, a réçu des appels de Donald Trump dans le but d’œuvrer pour l’annulation de la victoire de Joe Biden dans son Etat. En outre, dans la stratégie de contestation, les représentants républicains ont comme but de prolonger les allégations de Donald Trump contre le logiciel Dominion dans les chambres de représentants d’Etat. Ce logiciel est le deuxième objet de la contestation de Trump. Ses allégations contre le logiciel garant du bon fonctionnement du système electoral ont commencé par le tweet suivant: «Saviez-vous que nos votes étaient comptabilisés en Allemagne et en Espagne par une compagnie possédée par les affiliés de [l’ancien président vénézuélien Hugo] Chavez et de [l’actuel président Nicolas] Maduro ?». Le logiciel Dominion serait donc au coeur d’un complot impliquant «l’argent communiste» et la famille Clinton. (article 1, Le Monde, 08/12/2020) Les élus républicains dans le Colorado, par exemple, vont demander des enquêtes sur le logiciel Dominion. Pour fonder leur demande, ils vont s’appuyer sur les théories du chef qui sont pourtant fausses et diffamatoires. Ces demandes vont être rejetées. (article 3, The Denver Post, 07/12/2020) Ainsi voyant le revers de ses plaintes dans les tribunaux et chambres des représentants, Trump se résoud à se qu’il sait faire de mieux: haranguer ses fanatiques à coups de tweets.

        Après un revers juridique et politique, Donald Trump va haranguer ses fanatiques et ces derniers vont répondre à ses appels par des manifestations. En effet, les Trumpistes vont prendre d’assaut les Capitoles d’État comme celui du Michigan avec des slogans et pancartes tout aussi dénonciatrices que les tweets du grand chef: «We won! Stop the steal!» ou encore «l'élection n'est pas finie». Avec un président conspirationniste, tout n’est qu’une question de croyance. Le groupe Qanon, crée dans la foulée de l’élection de Donald Trump, est le plus grand groupe qui soutient Donald Trump. Les adeptes de Qanon croient en l’existence d’un «Deep State», un Etat dans l’État, une élite de gauche pédophile et sataniste, incarnée par Hillary Clinton, qui dirigerait le monde en secret. Pour les Qanon, Donald Trump fait figure de sauveur, lui-seul serait en lutte contre cette élite malfaisante. Le président, de son côté, entretient le mystère par le partage de certains théories Qanon. Quand il s’agit donc de la question de la présidence de Donald Trump, les Qanons déscendent rapidement dans la rue et vont même envahir le Capitole, le 6 janvier. L’apogée de la violence des radicaux, principaux soutiens de Donald Trump, mais aussi l’apogée de la honte pour les etats-uniens. Le Capitole, haut lieu du pouvoir politique américain regroupent le Sénat et la Chambre des Représentants, a été pris d’assaut par les trumpistes. Maculant ainsi le bureau de Nancy Pelosi, chef de l’opposition politique, et l’assemblée de la Chambre des Représentants. (article 2, Libération, 08/01/2020)

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