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Crise du Libéralisme en Europe

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Par   •  16 Décembre 2020  •  Dissertation  •  5 560 Mots (23 Pages)  •  467 Vues

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Alix Perrette Essai Final

Gouvernement et Démocratie entre les nations, l’Europe et le monde

Essai Final – La crise des démocraties libérales en Europe

Introduction

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les pays européens se trouvent dans une situation critique. L’économie est à reconstruire et les relations diplomatiques sont à orienter en direction d’une paix durable. Un des grands objectifs de cette réconciliation semble être celui de la construction européenne. Winston Churchill dans un discours donné à Zurich le 19 septembre 1946 montrera la nécessité de créer ce qu’il appellera des « Etats Unis d’Europe », un cadre nécessaire pour le développement de la paix, de la sécurité et de la liberté. En annonçant que « le premier pas vers une nouvelle formation de la famille européenne doit consister à faire de la France et de l'Allemagne des partenaires », le Premier Ministre surprend mais prédit ce qui viendra à devenir le fameuse « amitié franco-allemande » célébrée par le Traité de l’Elysée en 1963. Avec ce discours, les bases de la construction européenne sont posées. Le traité introduisant la Communauté du charbon et de l’Acier en 1951, signé par la France, l’Allemagne de l’Ouest, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Italie, sera la première étape dans une succession de traités, communautés et élargissements. Le traité de Maastricht, entré en vigueur en 1993, crée officiellement l’Union Européenne et établit une citoyenneté européenne, marquant une nouvelle étape dans le processus d’union entre les pays européens. C’est le triomphe de la « démocratie libérale » qui promeut les droits des individus.

Aujourd’hui, d’une Europe des 6 nous sommes passés à une Europe des 28 et les enjeux ne sont plus les mêmes. Face à une succession de crises et de transformations, l’Union Européenne et l’idée du libéralisme qu’elle soutient sont de plus en plus contestées pour leur manque de légitimité et d’efficacité.

Ainsi, nous pouvons nous demander : En quoi les crises et transformations qui affectent les démocraties européennes aujourd’hui, ont-elles un impact durable sur la légitimité de l’Union Européenne et ses institutions ?

Dans cet essai, nous nous efforcerons de réfléchir aux transformations et crises qui se succèdent dans les démocraties libérales européennes d’aujourd’hui et en quoi elles semblent apporter une impression de déficit démocratique au sein de ces pays. L’avènement du nationalisme et du populisme dans toute l’Europe et le triomphe des « démocraties illibérales » particulièrement en Europe de l’Est soufflent un vent de changement au sein de l’Union Européenne. Celle-ci et les valeurs et institutions qu’elle défend se trouvent contestées et critiquées à la fois sur la scène nationale, régionale et internationale.

Notre thèse sera donc que la crise à laquelle font face les démocraties libérales européennes met en danger la légitimé et le futur de l’Union Européenne sur la scène internationale.

  1. La crise des démocraties européennes
  1. Transformation des démocraties

Pour comprendre le phénomène de crise au sein de l’Europe et ses institutions, il s’agit d’abord de comprendre les mutations internes des démocraties. Celles-ci, liées au processus de mondialisation vont voir naitre en grande partie les accusations de déficit démocratique et d’incompréhension des citoyens des démocraties européennes. Pierre Rosanvallon dans son analyse sur la démocratie en Europe[1], va énumérer les quatre grandes mutations qui, selon lui, sont liées à ce sentiment de crise qui se propage en Europe au cours de ces dernières années.

La première de ces transformations est celle de la différenciation du politique. Celle-ci se résume par la distinction croissante entre les deux fonctions principales du politique : la régulation et l'institution. Cette différenciation va notamment se retrouver sur la transformation des modes d’exercices de la démocratie avec notamment une multiplication des formes de représentation et des formes d’action de la société sur elle-même. Pour Rosanvallon, il y a une double différenciation des fonctions et des formes d’exercices de la souveraineté qui va impliquer une transformation des institutions elles-mêmes.

        Le seconde transformation est celle de la pluralisation des acteurs du politique. Pour l’auteur, le mode de production de la généralité s’est transformé. Il décrit une différenciation croissante des formes de représentation qui prennent des aspects parfois fonctionnels (avec la place de l’expertise qui devient processus de reconnaissance) ou moraux (place des institutions caritatives). Ceci va contribuer à cette multiplication des acteurs. Ainsi, la société civile va devenir une des figures possibles de la société politique et va pouvoir influencer les revendications.

        La troisième transformation est celle de la dissémination du politique. Pour cela, Rosanvallon va argumenter que les objets de l'émancipation de l’individu deviennent de plus en plus indifférenciés. Les deux types d’émancipation qu’il identifie, l’émancipation puissance et l’émancipation autonomie vont, selon lui, se superposer dans un registre unique. Cela va notamment se traduire par une superposition de la politique intérieure et extérieure.

        Finalement, la dernière transformation est celle de la sécularisation croissante du politique. Pour l’auteur, nous assistons à la fin d’une démocratie de la volonté et donc à une déthéâtralisation de la volonté générale. Ceci est lié à l’accroissement de la capacité d’auto organisation de la société civile et provoque un type de régulation plus disséminé. Ainsi, la société civile mène une politique discrète et il n’y aura donc pas de théâtralisation possible.

Ainsi, en présentant ces quatre grandes mutations de la société, Pierre Rosanvallon explique le ressenti de crise de la démocratie en Europe et justifie les accusations de déficit démocratique européen, lié à la montée du populisme au cours de ces dernières années.

  1. Accumulation de crises 

Les dix dernières années en Europe ont vu s’enchainer une succession de crises. Luuk von Middelaar dans son analyse[2] sur la situation qu’on observe aujourd’hui en Europe, énumère les différentes crises qui, selon lui, ont mené à la crise politique actuelle de l’Union Européenne.

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