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Discours du Général De Gaulle, 20 septembre 1962

Dissertation : Discours du Général De Gaulle, 20 septembre 1962. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2017  •  Dissertation  •  1 644 Mots (7 Pages)  •  3 805 Vues

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Charles de Gaulle, né le 22 novembre 1890 à Lille et mort le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises en Haute-Marne, est un général et homme d'État français. Au début de l'année 1962, la guerre d'Algérie étant proche de sa fin, les dirigeants des principaux partis non communistes s'accordent pour préparer l'après-de Gaulle. Ils prennent pour cible les sévères critiques de l'intégration économique européenne et de l'intégration militaire atlantique par le Général et ils bénéficient du soutien de plusieurs gouvernements alliés. Le 20 septembre, il explique son projet lors d'une allocution télévisée. Ainsi dans son discours, Charles de Gaulle tente de légitimer son pouvoir de révision constitutionnelle en amadouant le peuple français.

Ainsi on pourrait se demander : Comment Charles De Gaulle convint-il le peuple français à voter le référendum concernant l’élection présidentielle au suffrage universel direct par son allocution du 20 septembre 1962 ?

Son allocution est convaincante par sa mise en avant du pouvoir de souveraineté du peuple français (I), mais sa demande de révision de la constitution constitue tout de même une violation de cette dernière (II).

Un discours convaincant, par une mise en avant du pouvoir de souveraineté du peuple français

L’élection présidentielle au suffrage universel direct, un principe démocratique selon De Gaulle

Le 20 septembre, le général de Gaulle annonce « sans que doivent être modifiés les droits respectifs, ni les rapports réciproques des pouvoirs, exécutif, législatif, judiciaire (…), mais en vue de maintenir et d’affermir à l’avenir nos institutions (…) je crois donc devoir faire au pays la proposition que voici : quand sera achevé mon propre septennat, ou si la mort ou la maladie l’interrompait avant le terme, le Président de la République serait dorénavant élu au suffrage universel. Sur ce sujet, qui touche tous les Français, par quelle voie convient-il que le pays exprime sa décision ? Je réponds : par la plus démocratique, la voie du référendum ». Ainsi il tente de toucher le peuple français, en lui permettant de s’exprimer au suffrage universel direct pour élire son président. La démocratie évoquée interpelle le peuple, puisque ce terme se définit comme étant « le régime politique dans lequel le pouvoir suprême est attribué au peuple qui l’exerce lui-même, ou par l’intermédiaire des représentants qu’il élit ». Il sait qu’en instituant ce suffrage universel direct, il a une forte chance d’être élu comme président aux élections présidentielles de 1965. Le système étant original avec l’élection au suffrage universel indirect, De Gaulle souhaitait renforcer l’exécutif et la 1ère condition était de modifier sa modalité d’élection : sous la IIIème et la VIème République, le président était élu par les parlements. Le président est désormais élu par un cortège électoral élargi (députés, parlementaires…) d’environ 80 000 grands électeurs. Ce collège électoral est quasiment le même que ceux qui élisent les sénateurs. De Gaulle a été élu 1er président de la République par 78 % des suffrages, mais de Gaulle est conscient d’une chose : le nouveau système permet de libérer le président de l’emprise du parlement, de tirer sa légitimité d’un organe distinct du parlement, mais demeure un déséquilibre pour les députés élus au suffrage universel direct. Pour de Gaulle cette lacune est compensée après par sa légitimité historique, mais le problème allait se poser à ses successeurs. La question de ses successeurs s’est posée à l’été 1962 avec un attentat contre de Gaulle qui le pousse à souhaiter d’engager cette réforme de l’élection au suffrage universel direct. En effet, il souhaite que le président soit élu au suffrage universel direct. Il faut donc réviser la constitution, mais il faut demander aux 2 chambres (qui ne seront pas d’accord).

La voie du référendum, validant le principe de souveraineté nationale du peuple

En 1958, 79,25 % des votes approuvent la Constitution proposée par De Gaulle. Ce dernier n’est pas le constituant, c’est le peuple qui l’est. Ceux qui l’ont rédigé ne sont que les rédacteurs du texte. Ainsi, dans son discours, De Gaulle évoque la voie du référendum, en rappelant qu’en 1958, le peuple avait voté la Constitution et qu’ainsi, « la souveraineté nationale appartenait au peuple, d’abord dans le domaine constituant » permettant de satisfaire le peuple, en lui accordant le droit de jouer un rôle. De Gaulle fait ainsi croire au peuple qu’en obtenant ce droit de vote, il aura la main mise sur le président de la République. Cette voie du référendum va ainsi lui permettre de légitimer son pouvoir et donc de violer la constitution car, si le peuple vote ce référendum, le parlement ne pourra s’y opposer puisqu’il est censé représenter le peuple. Cependant, De Gaulle décide de dissoudre l’Assemblée nationale juste avant ce référendum qui en temps normal doit être voté par les deux chambres du parlement. De Gaulle va ainsi légitimer son pouvoir en donnant des exemples s’inspirant du texte constitutionnel voté par le peuple, et va donc maintenir son idée de mise en place de l’élection présidentielle au suffrage universel par la voie du référendum disposé à l’article 11 de la Constitution, validant ainsi le principe de souveraineté nationale du peuple. En effet, en

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