Anthropologie et Contrat Social

Dissertation – Anthropologie et Contrat Social

        L’ « état de nature », découlant de l’anthropologie de l’Homme a conduit l’humanité a contracté volontairement un contrat social pour garantir leurs droits et libertés.

        L’étude anthropologique repose d’abord sur l’étude de la situation dans laquelle l’humanité se serait trouvée avant l’émergence de la société. Le contrat social est ainsi la source de l’institution de l’Etat, de son organisation et par conséquent l’origine-même du droit positif public et privé.

        L’anthropologie, science qui étudie l’Homme dans son individualité, se détache donc de la notion de société qui, elle, est un état particulier à certains être, qui vivent en groupes plus ou moins nombreux et organisés, des groupes sujet et support d’un intérêt collectif. La société née d’un contrat social qui est une union des Hommes par le contrat, une convention entre différentes personnes qui formeront ainsi les membres de la société. Ce besoin de créer un lien social donne lui-même naissance à l’Etat qui peut être défini par ces trois composantes : son territoire, sa population et son pouvoir. Mais le critère qui définit l’Etat, c’est le droit. L’Etat est une association ordonnée de normes, imposée par le pouvoir, sur un territoire et la population est l’entité destinatrice de ces normes. L’instauration de la société c’est donc également l’instauration du droit positif, celui qui est en vigueur, applicable au moment considéré. Le droit public, celui qui régit les actes accomplis par l’Etat, la collectivité mais aussi qui régit l’Etat lui-même, son organisation et son fonctionnement, apparait donc par le contrat social. Mais cette convention des Hommes entre eux fait également voir le jour au droit privé qui régit les actes accomplis par les particuliers en leur propre nom et pour leurs intérêts individuels.

        En tant que science non-normative, l’anthropologie fait le constat de faits, plus précisément elle constate la nature de l’Homme dont elle postule l’existence. L’anthropologie est donc un ensemble de description qui indique ce qui est et non ce qui doit être. Cependant, cette science est un outil qui permet de comprendre les facteurs relationnels entre les individus et un outil pour faire évoluer la société selon des besoins qu’elle constate. On peut donc la qualifier comme un outil incontournable pour expliquer le contrat social, identifier des blocages et illustrer des solutions en recherchant des propriétés communes à toutes les organisations sociétales. Ces propriétés communes se reflètent dans le contrat social, cette association d’Hommes volontaire qui se traduit par une convention et qui met en exergue le besoin des Hommes de créer un lien social. Ce contrat social permet ainsi l’émergence de la société, l’organisation de cette société à travers l’institution de l’Etat : les individus pourront jouir pleinement de leurs libertés et de leurs droits en ayant conscience d’appartenir à une communauté qui sera leur propre limite.

        C’est pourquoi l’anthropologie parait à la fois nécessaire pour comprendre et faire évoluer la société (I) et justifiée par la recherche de l’établissement d’une société organisée garantissent les droits individuels (II).

1. L’Anthropologique au service du Contrat Social

        L’anthropologie apparait indispensable car, bien qu’étant une science non-normative qui révèle les caractéristiques, les besoins de l’Homme et ses droits naturels (A), elle permet de comprendre le contrat social établi entre les Hommes et a une influence certaine sur l’évolution de la société (B).

1. L’anthropologie, une science d’interprétation des droits naturels

        L’anthropologie en tant que science non-normative, par définition pose des constats, des faits sur la nature de l’Homme (1) et permet de dégager, de comprendre un besoin vital de l’Homme qui est de vivre avec les autres, de créer des liens avec ses semblables (2).

1. L’anthropologie, une science non-normative

        Par définition, anthropologie du grec anthrôpos « l’Homme, l’être humain » et logos « la science, le discours » est avant le XIXème siècle relevée au sens général d’étude de l’homme, du grec anthrôpologos « qui parle de l’Homme ». En effet, à la fin du XIXème siècle, Aristote est reconnu en qualité de fondateur de cette science étudiant la nature de l’Homme, par Paul Topinard. L’anthropologie est une science, qui de fait, constate et déclare des éléments préexistants de la nature de l’Homme. Elle n’est donc pas normative dans le sens où elle n’est pas constituée par des jugements de valeurs, et ne donne pas des règles, des préceptes.

        Cependant, ce constat diffère selon les auteurs car aucun fondement n’est prépondérant à un autre. Aristote, dans son œuvre Les Politiques datant de 330 avant J-C, déclare « l’Homme est par nature un animal politique » sous-entendu que naturellement l’Homme est disposé à la sociabilité grâce à sa faculté propre qu’est le langage. Au contraire, Thomas Hobbes énonce dans le Léviathan, 1651, « l’Homme est loup pour l’Homme » donc que l’Homme est doté par nature d’une asociabilité puisqu’il est enclin à nuire à autrui.

        Mais ces deux constats établis, presque contraires, mettent en exergue un besoin vital pour l’Homme de créer un lien social.

1. Un constat, le besoin de créer un lien social

        L’anthropologie s’est développée dans diverses branches comme dans l’histoire ou la religion mais on peut également parler d’anthropologie sociale et culturelle. Cette dernière est finalement le résultat de l’étude de l’anthropologie physique de l’Homme dans les sociétés et ses changements. En effet, si cette science de l’étude de l’Homme s’est étendue c’est en raison de la nécessité des Hommes par nature de vivre ensemble. L’Homme ne peut vivre à côté de son semblable sans lien, que son anthropologie établie soit celle d’Aristote ou celle de Hobbes. Il est contraint par nature sociable ou violente d’avoir une interaction avec les autres.

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