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APP Semestre 4

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Par   •  12 Avril 2020  •  Dissertation  •  2 458 Mots (10 Pages)  •  474 Vues

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I.R.F.S.S. Croix-rouge française

Institut de Formation en Soins Infirmiers

71 chemin des Capelles

31300 TOULOUSE        

U.E. 5.8 S4

Stage professionnel

Analyse de pratique professionnelle

L’entretien d’accueil des patient-détenus au sein d’une maison d’arrêt : première entrée dans la relation soignant-soigné.

CARNAZZA Hélène

Promotion 2014-2017

15 avril 2016

Mon stage, en tant qu’étudiante en soins infirmiers, s’est déroulé dans l’unité de consultation et de soins ambulatoire (UCSA) au sein d’une maison d’arrêt.

  1. La situation vécue.
  1. Le contexte.

La maison d’arrêt accueille des personnes prévenues (en attente de leur jugement)[1] ou condamnées. La maison d’arrêt est composée de 6 bâtiments : le quartier des arrivants (QA), deux maisons d’arrêt pour les hommes (MAH1 et MAH2), le quartier d’isolement et le quartier disciplinaire (QIQD), le quartier des sortants (QS), la maison d’arrêt des femmes (MAF), le quartier des courtes peines (QCP)[2].

L’UCSA est un service hospitalier dédié à la prise en charge sanitaire (somatique) des détenus au sein des maisons d'arrêt et des centres pénitentiaires.

L´équipe soignante assure la continuité de la prise en charge sanitaire au sein de l´UCSA du tous les jours de l’année de 7h à 19h. Elle se compose de quatorze infirmiers (quatre de 7h à 14h42 ; un de 8h à 15h42 ; trois de 11h18 à 19h), d’une aide-soignante qui fait fonction d’assistante dentaire, de deux agents des services hospitaliers, d’une préparatrice en pharmacie, de deux secrétaires médicales, d’une cadre de santé, de plusieurs médecins généralistes et légistes, de deux chirurgiens-dentistes. Des spécialistes (gastroentérologue, traumatologue, oto-rhino-laryngologiste, neurologue, pneumologue, urologue, gynécologue, ophtalmologue, spécialiste en maladies infectieuses et tropicales, podologue, kinésithérapeute) consultent les patients lors de rendez-vous programmés.

L’UCSA travaille en collaboration avec le service médico-psychologique régional (SMPR). Le SMPR assure une prise en charge psychologique du lundi au samedi (13h). Le week-end, une prise en charge globale est assurée par l’UCSA. L’équipe du SMPR est composée d’infirmières, de psychiatres, de psychologues, d’une cadre de santé, d’ASH, d’assistantes sociales.

Chaque infirmier est affecté à un des quatre postes pour la semaine (arrivants, soins, consultation médicale, programmation des extractions médicales des détenus à l’hôpital). Ils prodiguent des soins dépendants du rôle propre ou prescrit. En tant que stagiaire, je suis toujours accompagnée d’un infirmier.

  1. Le déroulement du soin.

Lundi 28 mars 2016, à 7h30, je reçois les détenus qui sont arrivés  la veille. Ce jour, il y a cinq personnes qui sont en détention pour la première fois. Chaque détenu est reçu individuellement dans un bureau médical. L’entretien est protocolisé.

Avant de débuter le recueil de données, j’explique le fonctionnement de l’UCSA au détenu. Je lui explique que lorsqu’il est en notre présence, c’est comme s’il est à l’hôpital. Nous ne pouvons répondre qu’aux questions relevant du domaine sanitaire. Si le détenu a un problème de santé, il écrit un mot qui sera mis dans la boite aux lettres de l’UCSA et l’infirmier le convoquera dans les jours qui suivent. Puis, j’explique l’intérêt de l’entretien. J’informe que le seul examen obligatoire est la radiographie pulmonaire (dépistage de la tuberculose).

Je recueille les données administratives : nom, prénom, numéro d’écrou, date et lieu de naissance et situation familiale. Je lui demande ensuite son statut, s’il est prévenu ou condamné. Je note les difficultés de communication. Certains détenus ne comprennent pas et ne parlent pas le français, le dialogue est alors compliqué. Aujourd’hui, les cinq hommes parlent français.

Puis, je procède au recueil de données médicales en lui demandant de préciser ses antécédents médicaux (asthme, diabète, hypertension par exemple), chirurgicaux (opération suite à une fracture par exemple) et familiaux (diabète, cancer par exemple). Je lui demande s’il a des allergies et s’il prend un traitement quotidien.

Je demande au détenu s’il souffre de maux dentaires, si ses gencives saignent quand il se brosse les dents et s’il porte un appareil dentaire. Pour indiquer l’état de ses dents, je demande au détenu de me faire un sourire. J’informe le détenu que s’il souffre de problème dentaire, l’attente pour être consulté par un dentiste est d’environ trois mois.

Pour finir, après avoir recueilli le consentement du détenu, je lui prends la tension artérielle et la fréquence cardiaque. Je lui demande sa taille. S’il ne la connaît pas, je le mesure. Puis je lui demande de monter sur la balance afin de relever son poids.

A la fin de cet entretien, je remercie les détenus d’avoir répondu aux questions et ils regagnent la salle d’attente. Le médecin, présent ce jour, les auscultera un par un et leur posera davantage de questions (consommation de cigarettes, de drogues et alcool, proposition de dépistage sérologiques du virus de l’immunodéficience, du virus de l’hépatite B et C). Cela permettra d’approfondir le recueil de données.

Lors de la relève avec l’équipe soignante, j’indique le nombre d’arrivants et présente les personnes qui ont des problèmes de santé nécessitant une prise en charge immédiate (préparation des traitements médicamenteux, réfection d’un pansement par exemple).

  1. Les liens avec la théorie.

Le recueil de données est un guide pour collecter de façon ordonnée les informations significatives nécessaires pour la bonne prise en charge du patient. Il faut expliquer le but de ce recueil afin que le patient ne le vive pas comme une intrusion ou un interrogatoire supplémentaire (le détenu est interrogé plusieurs fois par les professionnels judiciaires).

Il est nécessaire de respecter les règles professionnelles (secret professionnel). Le recueil de données permet de faire connaissance avec la personne (identité, âge, situation familiale, etc…), de découvrir les besoins et les attentes de la personne. Il permet de déterminer les modifications de l’état de santé de la personne (perte de sommeil, perte de poids par exemple) et les facteurs de risque pouvant constituer une menace pour elle (consommation de tabac, de drogue ou d’alcool par exemple). Il permet de présenter clairement et pertinemment une personne à un autre professionnel de santé. L’infirmier recueille des informations permettant d’élaborer un jugement clinique. Au cours d’un soin, l’information recueillie sera approfondie afin de préciser une hypothèse de problème, le projet de soin sera mis à jour régulièrement. A la fin de l’incarcération, l’infirmier prépare le départ de la personne et assure une action préventive en lui rappelant de ne pas oublier d’aller voir son médecin traitant pour faire le dernier rappel d’un vaccin par exemple.

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