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Dissertation de philosophie: Devons-nous Faire Le Bonheur Des Autres?

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Par   •  8 Janvier 2014  •  2 067 Mots (9 Pages)  •  1 428 Vues

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Devons-nous faire le bonheur des autres ?

Devons-nous faire le bonheur des autres ? La question n’aborde pas le sujet du bonheur d’une manière habituelle. En règle générale, quand on s’interroge sur celui-ci, c’est pour se demander si nous pouvons faire notre propre bonheur car c’est une question fondamentale qui préoccupe beaucoup les êtres humains. Mais là, il faut que nous réfléchissions au bonheur d’autrui pour savoir s’il faut le faire ou non. C’est donc notre rapport avec les autres qu’il va falloir observer et analyser. Par conséquent, la question est d’ordre morale : comme la règle entre les hommes interdit de mentir, de voler, et de tuer mais oblige à respecter et à secourir, sommes-nous aussi moralement contraint à faire le bonheur des autres ? De même, n’y a-t-il pas une nécessité d’une autre nature, physique ou psychologique, qui nous pousserait à faire le bonheur des autres ?

A cette question correspond cependant un problème. A l’égard des autres, nous pouvons tisser de nombreux liens, multiplier des rapports de toutes sortes, bon ou mauvais. Nous pouvons nous intéresser à eux, s’en approcher et les fréquenter nous pouvons aussi demeurer indifférent, s’en éloigner ou bien entrer en conflit, les combattre. Toutes ces attitudes semblent naturelles car elles sont fréquentes, répandues ; elles font parties de la vie, elles sont spontanées. Mais faire le bonheur des autres est un objectif très ambitieux qui dépasse peut-être la volonté humaine. En même temps, ce devoir est moralement très beau et s’il était appliqué, l’humanité ne pourrait que s’en réjouir et en tirer profit. A quelles conditions devons-nous faire le bonheur des autres ?

Pour faire le bonheur des autres, nous devons en avoir les moyens. Sinon, notre intention et notre action seront inutiles. Est-il donc possible de faire le bonheur des autres ? Pour réaliser cet objectif, il faut savoir exactement ce qu’est le bonheur, il faut le pratiquer, le vivre. Est-ce le cas ? Nous avons beaucoup de mal à définir le bonheur, nous ne sommes pas sûrs qu’il existe. Même lorsque nous croyons savoir ce qu’est le bonheur, nous n’arrivons pas toujours à l’appliquer dans notre existence, il est donc bien difficile de prétendre faire le bonheur des autres alors qu’on n’est pas nécessairement soi-même heureux. C’est pourquoi faire le bonheur des autres peut être éventuellement un souhait, un désir, une tentative mais pas un devoir.

Cependant, être heureux est aussi une expérience que nous connaissons bien, qui ne nous est pas complètement étrangère puisque nous éprouvons des sentiments de bonheur. Est-il possible d’en faire profiter à leur tour les autres ? La nouvelle difficulté que nous rencontrons, c’est que le bonheur est une affaire très personnelle avec une grande part de subjectivité. Ce qui rend heureux les uns ne rend pas forcément heureux les autres. Le bonheur est une expérience intime qui n’est pas facile à communiquer et à faire partager. Certains sont heureux grâce à l’argent, d’autres avec l’amour. Pour faire le bonheur des autres, il faudrait que tout le monde ait en tête la même idée du bonheur Or, nous n’avons pas de description universelle. Le devoir de faire le bonheur des autres n’est donc pas défendable.

Le bonheur n’est pas non plus un état strictement personnel sur lequel nous ne pourrions rien dire du tout, qui serait laissé à l’appréciation de chacun. Les êtres humains savent bien, avec certitude, ce qui rend les autres heureux. Faire le bonheur des autres n’est pas un mystère absolu. Dans la vie, nous constatons à de nombreuses occasions que nous faisons le bonheur des autres. Mais faut-il en faire une règle générale, un devoir permanent, une contrainte sur soi-même ? Nous serions en effet tenter de faire le bonheur des autres puisque c’est pour leur bien, puisque ça leur permet d’être heureux. En même temps, cette excellente intention a un gros défaut : elle supprime la liberté des autres puisque je fais leur bonheur qu’ils le veuillent ou non, qu’ils soient d’accords ou pas. Bien sûr, on peut penser que le bonheur ne se refuse pas, que la seule chose qui compte c’est d’être heureux, qu’on soit forcé ou pas. Cependant, la liberté n’est pas une petite chose pour les êtres humains : c’est une grande aspiration, un bien très précieux qu’on réclame quand on ne l’a pas ou qu’on l’a perdu, pour lequel il arrive que les hommes se battent jusqu’à aller parfois à en mourir. Dans ces conditions, est-il concevable que le bonheur puisse exister sans la liberté de choisir son bonheur ? Cette hypothèse est difficilement imaginable. En réalité, la liberté fait partie de la définition du bonheur, elle ne peut pas être dissociée de lui. Faire le bonheur des autres est donc contradictoire avec l’idée de bonheur.

Admettons tout de même que le bonheur soit supérieur à la liberté, qu’on accepte de sacrifier la liberté au nom et au profit d’un bonheur beaucoup plus grand qu’elle. Alors, devons-nous faire dans cette nouvelle situation le bonheur des autres ? Dans ce cas, il faut faire le bonheur de tout le monde car il serait injuste de penser aux uns et d’exclure les autres. Ce bonheur-là est un bonheur collectif : c’est le bonheur du peuple et c’est la société, le pouvoir, l’Etat qui ont le devoir de le réaliser en essayant de rendre heureux les citoyens. Cet idéal est pourtant extrêmement dangereux puisque c’est le rêve de bien des dictateurs qui prétendent faire le bonheur de la population et qui en réalité l’opprime et l’exploite. Les régimes totalitaires au XX° siècle confirment le danger politique d’un bonheur imposé à tous. L’écrivain Aldous Huxley nous donne une description moderne et technologique d’un pouvoir qui veut faire le bonheur des autres dans son roman Le meilleur des mondes. Ce monde-là est en réalité le pire des mondes, un véritable enfer.

Jusqu’à présent, notre réflexion a tenté de répondre à la question en prenant le bonheur en son sens le plus commun, le plus général : rendre les autres heureux. Mais comme il y a probablement plusieurs et différentes formes de bonheur, nous sommes obligés de nous demander maintenant quel bonheur des

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