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Rousseau: "Je le sais parce-que je le sens."

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Par   •  10 Novembre 2016  •  Dissertation  •  1 519 Mots (7 Pages)  •  932 Vues

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Rousseau : « Je le sais parce que je le sens ».

Cette déclaration du Vicaire savoyard est le lieu d’un problème triple :

*problème d’abord de la certitude immédiate, problème d’un savoir qui s’impose de lui-même au sujet pour autant que celui-ci veuille au moins y prête attention. Seule condition que le sujet écarte tout intermédiaire, toute médiation parasitaire obscurcissante.

*problème de certitude sentimentale : on raisonne dans ce passage de Rousseau en sentiments. Certitude qui n’est pas immédiate comme celle du cogito cartésien. Certitude qui n’est pas de l’ordre de la raison ni de la révélation. C’est une sorte d’évidence mais une évidence du sentiment.

*problème de certitude immédiate morale. Profession de foi d’un certain nombre d’articles qui ont pour but de régler une fois pour toutes à la fois les convictions mais les conduites. Ce dont il s’agit, c’est de fournir une morale minimale qui permet une fois pour toutes quoi penser de problèmes jugés essentiels. Savoir quoi penser et comment agir dans la vie quotidienne. Vicaire savoyard : conduite conforme à ces discours. Profession de foi a donc pour objet de fournir une morale : un certain nb de propositions sur ce qu’il faut croire. Discours qui s’adresse aux lecteurs en lui demandant son approbation active. C’est un discours qui trouve sa garantie, son fil directeur, sa boussole. C’est par rapport à ce que je sens, Rousseau appelle cela « lumière intérieure » que j’élabore ces propositions, destinées à devenir des convictions. Validité du discours, c’est le sentiment.

Un savoir moral peut-il s’inférer de ce que nous sentons ?

Peut vouloir dire :

1° Pouvons-nous construire un savoir moral sur le sentiment de telle sorte que celui-ci joue le rôle d’un fondement, d’un principe. De ce que je sens j’infère toute une série de propositions morales décisives.

2° Ne doit-on pas s’engager dans une critique du sentiment qui le traite comme un symptôme, comme devant donner lieu à une interprétation ?

Sentiment = rôle de principe / rôle de symptôme.

1° Le sentiment comme principe de la morale, le sentiment comme gage de la morale. Proposition est une thèse très particulière : principe de méthode. « Je le sais parce que je le sens » : le savoir moral ne peut se trouver, ne peut se formuler qu’en référence au sentiment. C’est donc véritablement un principe de méthode. Morale va se prononcer sur l’existence du libre arbitre, sur l’existence de Dieu, … Texte va résoudre un problème que Rousseau avait formulé bien avant en disant qu’il en reparlerait plus tard. Texte du libre-arbitre : Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Rousseau décrit dans la première partie l’état de nature. Ce qui distingue l’homme de l’animal pour Rousseau : 1° l’animal est juste une machine ingénieuse. Raison permet de comparer des sensations, la raison juge, c’est à dire compare. Ce n’est donc pas tant l’entendement qui fait la distinction spécifique de l’homme parmi les animaux que sa qualité d’agent libre. Animal est une simple machine qui obéit à la nature alors que l’homme est un agent libre. Il se sent libre d’acquiescer ou non à la nature. Libre-arbitre : critère de distinction qualitatif entre l’homme et l’animal. Faculté de se perfectionner, la perfectibilité distingue l’homme et animal. On a donc deux réponses. Rousseau met en avant la réponse par la perfectibilité : il ne peut y avoir de contestation. Personne ne peut contester que l’homme se perfectionne et que l’homme ne se perfectionne pas. Personne ne peut contester que l’homme ne se perfectionne pas. La réponse par le libre-arbitre, c’est une réponse, certes vraie, mais elle donne lieu à discussion. Réponse par le libre-arbitre à la fois avancée comme juste et écartée comme étant litigieuse. Problème posé est celui du matérialisme : l’homme est-il bien pourvu d’un libre-arbitre ou bien n’est-il rien d’autre que de la matière en mouvement comme tout ce qui est ? Rousseau : le libre-arbitre est un problème mais cela demande une démonstration. Il va utiliser un autre chemin : la perfectibilité. Problème du libre-arbitre est différé. Profession de foi du vicaire savoyard : Rousseau va y traiter question qu’il avait suspendu en 1755. Il prétend y démontrer l’existence du libre-arbitre et en même temps l’immortalité de l’âme. Texte de 1762 : reprise et résolution du problème différé en 1755.

Pour résoudre le problème du libre-arbitre, il faut se référer immédiatement à la nature. Écarter toutes les médiations, tous les intermédiaires. Revenir continuellement à la nature en court-circuitant toute espèce de médiation. Rousseau = philosophe de l’immédiat, médiation = falsification. Profession du vicaire savoyard : rapport immédiat entre le croyant et Dieu. Immédiateté qui doit justifier le discours implique la condamnation de la médiation religieuse, la condamnation des livres sacrés. Court-circuiter tout l’appareil de légitimation ecclésiastique. Rousseau : il faut se fier à la raison et non à l’autorité. La raison elle-même est postérieure au sentiment, elle vaut contre l’autorité, le sentiment vaut contre la raison. La religion ne peut me commander de renoncer à raisonner. La raison nue est insuffisante. Rousseau combat sur deux fronts différents : d’un côté avec les philosophes des Lumières contre l’Église, contre la superstition mais singularité de Rousseau : c’est aussi celui qui combat contre la raison et contre les philosophes des Lumières. Époque des Lumières = époque clivée en deux camps. Solitude = issue fatale de ce combat. Conflit avec tout le monde = refus de prendre parti unilatéralement. Double front est constitutif de la Profession de foi du vicaire savoyard. Première partie : critique des philosophes matérialistes. Deuxième partie : critique de l’Église catholique. Singularité, lieu propre d’où Rousseau écrit. Philosophes des Lumières identifiés aux matérialistes, dangereux car détruisent toutes nos croyances les plus importantes (croyance en l’immortalité de l’âme, en Dieu, en notre libre arbitre). Le sentiment, c’est ce qu’on fait valoir contre toute espèce de révélation et contre la raison des philosophes. Idée de Rousseau : la raison, si elle est déconnectée du sentiment, elle tourne à vide. La raison trouve son guide dans le sentiment. La raison, coupée du sentiment : sorte de rationalité qui est dépourvue de guide, de fondement.

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