Peut-on résister à la vérité ?

DM : peut-on résister à la vérité ?                    

        « Peut-on résister à la vérité ? » ; peut-on s’opposer à la vérité ? la vérité, définit comme l’adéquation entre la pensé et le réel, peut être nuancé entre vérité objective et subjective. Elle est une finalité de la quête philosophique, ici elle semble atteignable et connue. L’Homme doit-il chercher cette vérité ? ou est-elle synonyme de soumission ? la liberté justifierait elle d’y résister ? « Peut-on » signifie deux choses : premièrement est-ce possible... ? la vérité permet-elle qu’on s’y oppose, qu’on lui résiste, ou bien s’impose-t-elle sans condition ? la vérité est-elle naturelle ? si oui, dans ce cas serait-il surnaturel d’y résister ? la vérité est-elle indispensable et nécessaire à l’Humain ?  Deuxièmement a-t-on le droit de... ?  Est-ce légitime de lui résister ? Y a-t-il quelque chose qui nous l’interdise ? Cette opposition a-t-elle une valeur morale, ou bien donne-t-elle de la valeur à la vérité ? Le pronom « on » est générique il désigne les Hommes en globalité. Le verbe « résister » a plusieurs sens, ou degrés, par exemple de rejet, d’opposition stricte, d’esprit critique ou de doute ou encore, de remise en question, de réfutation. Résister, du latin « resistere » signifie se tenir en faisant face. Il y a un processus de lutte et de refus. Au nom de quoi pouvons-nous résister à la vérité ? la liberté ? les sentiments ? la raison ?  On peut ainsi se demander s’il est possible de vivre une vie équilibrée en ignorant volontairement toute vérité. Nous verrons d’abord que l’Homme peut résister à la vérité puis dans un second temps qu’il est difficile de vivre et de s’élever socialement et spirituellement en résistant à la vérité et enfin, nous nuancerons ces propos.

Premièrement, la vérité est toujours établie par un esprit humain parfois erroné et imparfait. L’humain s’accroche à ses illusions, aux idées acquises, et donc refuse la vérité, parce qu’elle bouscule toutes les vérités qu’il a construit dans le passé. Les vérités scientifiques nouvelles en particulier sont confrontés à des résistances. (Par exemple, aujourd’hui, certaines personnes pensent que la terre est plate, ils refusent et résistent à une vérité). La persévérance dans l’erreur existe. Au-delà d’un certain seuil, le refus d’admettre des réalités nouvelles est une faute morale, et traduit bêtise et malveillance. Parce qu’elle est un bien, la refuser est un mal. Mais elle peut être refusée par ignorance. En ce cas, peut-on voir la vérité et cependant la refuser ? Il semble que oui. Certains parlerons de mauvaise foi et dénoncerons cette résistance. Si on part du principe que la vérité est relative, y résister est aussi une forme de force et l’aspiration à une vérité plus haute. « Quand la vérité n'est pas libre, la liberté n'est pas vraie. » Jacques Prévert

De plus, le refus et l’envie de résister à la vérité est parfois un état d’esprit, les vérités peuvent blesser ou décevoir c’est pourquoi on veut y résister. C’est inconsciemment, dans un mouvement protecteur que l’Homme reste dans l’ignorance des faits réel, en dehors de toute réalité et comme protégé mentalement par l’illusion et le mensonge. La vérité est aussi étroitement liée à la réalité, ces réalités nous restreignent dans nos libertés par exemple le réchauffement climatique est une vérité et par correspondance, la réalité, cette vérité devrait nous empêcher de conduire des voitures qui polluent mais on peut réfuter cette vérité car elle nous déplait et restreint nos libertés.

D’autre part, on peut s’intéresser à l’allégorie de la Caverne de Platon qui nous dépeint un tableau de la vérité au sens de la connaissance. La Caverne désigne le monde de l'opinion, alors que l'extérieur désigne le monde de la connaissance. Platon affirme que le lieu naturel des hommes est l'ignorance. Bercés par les sens et les préjugés, la plupart des hommes vivent sous l’influence de l’opinion. L’allégorie de la caverne est une métaphore du chemin qu’empruntent les hommes pour accéder à la connaissance, au monde des Idées. D’abord, ils sont prisonniers de leur ignorance, puis, même si le chemin est difficile et douloureux, grâce à l’apprentissage ils accèdent à la connaissance. C’est le travail du philosophe de libérer les prisonniers et de les amener vers la lumière.

Deuxièmement, La vérité implique un désir. Elle engage l’être humain dans sa destinée, pour vivre en cohérence. Le désir de vouloir la vérité peut être confronté à des forces inconscientes et au mensonge. Ce désir peut varier d’un être à l’autre d’une civilisation même à l’autre. Par-delà, les vérités objectives et scientifiques, il y a les vérités humaines, comme exprimé par Blaise Pascal, « Vérité en de sa des Pyrénées, erreurs au-delà ». Certaines vérités sont relatives et diffèrent en fonction du lieu et du temps. Est-ce alors un refus de la vérité, ou un refus de certitudes différentes, venues de traditions différences. Si la vérité est relative, la refuser n’a aucune implication.

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