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Peut-on Rire De Tout ?

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Par   •  2 Février 2012  •  2 371 Mots (10 Pages)  •  3 389 Vues

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Introduction :

Le mot rire vient du latin ridere. « Le rire est le propre de l’homme » disait Aristote repris par Rabelais. Autrement dit dès qu'il y a de l'humain, il y a possibilité de rire. Le rire constitue son essence et ne pourrait donc ainsi lui être refusé. Le rire est quelque chose qui se passe dans le corps et pourtant qui n’est pas du corps. Il est la manifestation même d’un sentiment de gaité. C’est également une forme d’exutoire permettant d’évacuer toutes sortes de tensions, ou encore de dédramatiser une situation.

Le rire est une démarche, un moyen d’expression qui, comme tous les autres, peut être humanisant ou déshumanisant. L’intérêt de notre sujet n’est donc pas réellement de déterminé ce dont on peut ou ne peut pas rire. Mais plutôt de discerner que dans l’activité de l’humour, comme dans tous nos actes, nous sommes renvoyés à notre liberté et notre discernement. De ce fait, n’y aurait il pas l’idée de droiture, c'est-à-dire l’intention qui anime celui qui fait usage de l’humour, avec les risques d’erreurs, de maladresse, de mauvaises interprétations qu’il comporte. Ainsi cela reviendrait à se demander si ; dans la mesure d’une liberté d’expression, tous les sujets peuvent être abordés avec légèreté, humour et raillerie tout en respectant autrui? Nous verrons dans un premier temps l’idée de liberté. Puis nous montrerons que le rire doit avoir certaines limites pour ne pas empiéter sur le respect de la personne. Enfin nous tenterons de démontrer que l’humour dépend essentiellement de l’intention que nous y mettons et de la pensée que nous voulons transmettre.

1. L'idée de liberté

Dans l’antiquité grecque, la liberté est définie par le mot « éleuthéria ». Ce terme essentiellement politique à l’époque, désigne l’homme libre par rapport à l’esclave. La liberté antique est donc l’attribut du citoyen. En revanche la liberté moderne ne se réduit pas uniquement à la politique, et va s’attaquer également à la liberté morale (le libre-arbitre) ou métaphysique (condition existentielle). Avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, elle dépasse le citoyen pour concerner l’Homme dans sa totalité.

La liberté exprime sans aucun doute la plus importante des aspirations humaines à s’avoir le désir d’échapper à toutes contraintes, voir à toutes obligations. Notre sujet fait référence à deux types de liberté : d’une part la liberté morale et d’autre part la liberté d’expression.

Au sens moral, la liberté présume une responsabilité de ses actes et la capacité de choisir entre le « bien » et le « mal ». Avec le christianisme, la liberté morale est édifiée sur le libre arbitre. Ainsi l’homme est capable de choisir une chose ou son contraire. A cette condition l’homme va pouvoir utilisé le rire comme simple plaisanterie ou l’utiliser à fin de se moquer, dénoncer. Descartes, lui, va parler de « liberté d’indifférence ». De ce fait même face à l’évidence du bien l’homme a encore la possibilité de faire le mal. En l’appliquant à notre sujet nous pouvons dire que le rire est au départ synonyme de légèreté, de gaité… mais certain peuvent s’en servir comme une arme qui permettrait de tourner au ridicule une personne ou un système, de provoquer, de blaiser … Ce qui conduit chez Gide à « l’acte gratuit» c'est-à-dire à faire le mal gratuitement pour prouver sa liberté, ou sa supériorité.

Kant relève la nécessité du libre arbitre pour fonder la morale. Cette liberté d’élire le bien ou le mal doit dépendre de la volonté, soit obéir à la loi que nous nous donnons rationnellement donc universellement. De ce fait l’être humain va pouvoir rire de tout à condition d’être raisonnable c'est-à-dire resté conforme à ce que la raison prescrit universellement à tout homme. Autrement dit l’humour peut toucher à tous les sujets dans la mesure où il reste dans des conditions de respect d’autrui.

La liberté d'expression ou d’opinion est considérée comme une liberté fondamentale à l'Homme. La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen y fait référence dans de nombreux articles. Comme s’en suit l’article 19 : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. ». Ainsi à la base, l’homme a la possibilité de rire de n’importe quel sujet.

Mais quand le rire devient injure ou sollicite des sentiments anti-démocratiques tels que l'antisémitisme, le racisme, il devient alors pénalement répréhensible. De ce fait le rire s'arrête où débute le délit. Autrement dit cette liberté n’est pas entière et va réprimander les propos incitant à la haine raciale, nationale ou religieuse. Cette idée est reprise dans l’article 10-2 de la Déclaration des droits de l’homme : « L'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent […] à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui ». La liberté d'expression est bien souvent la première des libertés éliminées dans les régimes totalitaires. Ainsi nous pouvons observer que l’Afghanistan, sous le régime du talibanisme, connait une formelle interdiction de rire.

Ceci nous amène à exprimer l’idée selon laquelle le rire, bien que pouvant théoriquement être adapté à n’importe quel sujet, possède certaines limites qui permettent de distinguer le bien du mal, l'acceptable de l'inacceptable, la dérision du mauvais goût

2. Le rire doit avoir certaines limites pour ne pas empiéter sur le respect de la personne

L’humour est une qualité, mais jusqu’où peut-on aller dans l’ironie ? Quand faut-il arrêter de plaisanter ? A la question Peut on rire de tout, le regretté Desproges répondait « On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui ». Rappelons qu'Aristote prônait la théorie de la modération dans son « Ethique à Nicomaque ». Le juste milieu est ce qui s’impose à la morale et permet d’enserrer le rire dans des règles faisant référence aux circonstances. En effet toute personne s’est façonné un caractère qui lui est propre reposant sur un système de valeur. De ce

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