Éduquer Un Enfant, Est-ce Le dénaturer?

Éduquer un enfant, est-ce le dénaturer ?

Introduction :

Selon l'opinion commune, le droit à l’éducation est un droit fondamental de l'homme reconnu par la Déclaration universelle des Droits de l'Homme en 1948. Ce droit permet à chacun de recevoir une instruction et de s'épanouir dans sa vie sociale. De ce fait, l'éducation est reconnue comme nécessaire à la vie et au développement de l'être humain. A défaut d'éducation, l'homme demeurerait sauvage et incapable d'avoir des relations humaines. L'éducation permettrait à l'homme de devenir véritablement humain, en modifiant sa nature première. Mais éduquer un enfant, est-ce vraiment le dénaturer ?

Ainsi, éduquer, est-ce permettre à l'enfant de perdre sa nature première, son animalité, afin d'être apte à vivre en société ou bien est-ce lui permettre de devenir adulte, humain et lui-même ?L'éducation est-elle formation ou au contraire dénaturation ?

Dans un premier temps, nous parlerons du fait qu'éduquer, c'est faire sortir l'homme de son animalité. Puis, dans un second temps, nous défendrons l'idée qu'éduquer, c'est permettre de donner à l'homme une humanité.

Première partie :

Il semble à première vue qu'éduquer, c'est faire sortir l'homme de son animalité. De ce point de vue, l'éducation serait un moyen de le dénaturer.

Tout d'abord, on considère qu'au départ, l'homme est un animal comme les autres, issu de l'évolution des espèces. En effet, l'homme, tout comme l'animal, cherche à subvenir à ses besoins vitaux. Aussi, il possède comme l'animal, un système de communication et d'expression qui lui permet de se faire comprendre à sa manière. Il peut également se reproduire et évoluer comme celui-ci. En revanche, l'homme, contrairement à l'animal, possède la maîtrise du langage par la parole et le discours. De plus, la nature l'a doté de l'usage de la raison, c'est-à-dire qu'il a la capacité de pouvoir se donner des fins, des buts pour son bonheur et le bien commun. L'homme est alors un animal ayant un langage articulé et doué de raison. En philosophie, depuis Platon et Aristote, c'est ce que l'on appelle le logos.

De plus, il existe une double négation de la nature par l'homme. D'une part, l'homme nie la nature hors de lui par la transformation de son milieu, et d'autre part, il la nie en lui : il refuse son animalité. Dans son livre L'Erotisme, publié en 1957, le philosophe français George Bataille explique qu'il existe une première négation de la nature, celle où l'homme change le monde extérieur naturel en monde humain par le travail et la technique. Il nie alors la nature hors de lui en transformant son milieu. Ensuite, George Bataille énonce une deuxième forme de négation de la nature. En effet, selon lui, l'homme se nie lui-même en s'éduquant et en refusant de laisser ses besoins animaux le contrôler. Pour cela, premièrement, il met à distance les dimensions animales de son corps grâce aux soins hygiéniques, aux vêtements, mais aussi grâce à l'occultation de certaines pratiques qui renvoient à l'intimité ; comme par exemple le fait d'aller aux toilettes. Puis, grâce à la transformation esthétique du corps, allant de l'initiation à l'esthétisation quotidienne.Deuxièmement, l'homme maîtrise ses instincts et ses pulsions par l'intériorisation de règles et de valeurs instaurées par l'éducation. Par exemple, lorsqu'il a faim et qu'il n'est pas l'heure de manger, l'homme attend qu'il soit l'heure. Ici, il contrôle donc ses pulsions. Par ailleurs, comme le dit Emmanuel Kant, un philosophe allemand du XVIIIe siècle dans le Traité de pédagogie : par son instinct, un animal est tout ce qu'il peut être, une raison étrangère qui a pris soin de tout pour lui. Au contraire, l'homme doit user de sa propre raison puisqu'il n'a pas d’instinct. Il doit donc faire preuve d'autonomie en s'imposant à lui-même des règles. Aussi, l'homme refuse son animalité en pratiquant par exemple une religion, une activité artistique, ou encore en participant à des fêtes et des jeux.

En outre, l'homme est un animal cultivé. En effet, par définition la culture s'oppose à la nature, ce n'est pas qu'elle peut dénaturer l'homme, mais qu'elle le fait nécessairement, puisque la culture se définit comme la transformation de la nature ; celle-ci se définissant par «  l'ensemble des caractéristiques essentielles de l'homme, qu'il porte de façon innée et qui se transmet par hérédité biologique (par les gènes) ». De plus, la société joue aussi un rôle fondamentale sur l'éducation d'un enfant, et sur sa manière de se comporter à l'âge adulte. Effectivement, la société dans laquelle vit un enfant est différente selon la culture. Par conséquent, les règles et les valeurs que l'on doit imposer et apprendre à un enfant ne sont pas les mêmes. Le but principal de l'éducation est d'apprendre à vivre en société. Autrement dit, c'est apprendre à vivre selon les lois et des règles établies.

Transition (1ère partie) :

L'éducation semble être une dénaturation de l'homme dans le sens où celui-ci nie sa nature première en refusant son animalité et en s'imposant des règles et des valeurs pour contrôler ses pulsions et ses instincts pour ainsi pouvoir être apte à vivre en société. De plus, lorsqu'on parle de l'homme comme d'un animal dénaturé, on sous-entend qu'en ayant quitté sa nature première, ce dernier s'est perverti, et on fait donc de la culture un processus de dénaturation. Tout comme la société puisqu'elle diffère selon la culture.

Mais est-ce si évident ? Avons-nous la possibilité de devenir humain ? Ne pouvons-nous pas dire que l'éducation est un moyen de se rapprocher de sa nature humaine ? L'éducation permet-elle à un enfant de devenir humain et soi-même ?

Deuxième partie :

Cependant, l'évolution a doté l'homme d'une capacité naturelle d'apprendre et de développer de nouvelles capacités. L'éducation permettrait donc de devenir adulte et humain. De ce point de vue, l'éducation ne peut être comprise comme

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