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Texte De Platon

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Par   •  8 Février 2014  •  1 450 Mots (6 Pages)  •  827 Vues

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a connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.

Corrigé

Introduction

Dans ce texte à maints égards canonique, Platon pose la question suivante : la tempérance permet-elle, oui ou non, d'atteindre la vie heureuse ? En d'autres termes, la modération de nos désirs ne vaut-elle pas mieux que le dérèglement ? Après tout, la réponse à cette question ne va pas de soi, et c'est précisément ce que va montrer ce dialogue, qui se terminera sans que les deux protagonistes, Socrate et Calliclès, aient pu trouver un accord.

Notre extrait s'ouvre donc sur la parole de Socrate, qui tient la tempérance pour une vertu (alors que, selon Calliclès, elle n'est qu'une impuissance qui ne dit pas son nom). Mais comme Calliclès prétend que la recherche du plaisir doit guider l'homme en toute chose, c'est sur ce terrain que Socrate porte la question. Ainsi, une vie tempérante n'est-elle pas plus heureuse, finalement, qu'une vie déréglée, qui court sans fin après les désirs dans le but illusoire de les voir enfin tous satisfaits ? Pour répondre à cette interrogation, Socrate incarne ces deux « genres de vie » par deux personnages qui ont chacun dans leur cave des tonneaux remplis de délices. Le premier les a comblés après bien des efforts et les tient en réserve. Le second a fait de même, mais « ses récipients sont percés », en sorte qu'ils se vident plus vite qu'il ne les remplit. Il n'est ainsi jamais au bout de ses peines.

Entendons par là : le premier homme, l'homme tempérant, se méfie des désirs et ne se préoccupe pas de leur donner trop prompte satisfaction : il jouit de ce qu'il a déjà, sans s'occuper de ce qu'il pourrait avoir, parce qu'il sait qu'un désir satisfait est aussitôt remplacé par un autre. Le second, en revanche, est en permanence guidé par ses appétits : quoi qu'il ait, ce n'est jamais assez, précisément à cause de l'illimitation des désirs. Plus il leur cède et moins il est capable de leur résister, en sorte que sa vie devient une course sans fin où il ne rencontre finalement que du malheur. Calliclès cependant n'est pas convaincu. Il ne conteste pas la description que fait Socrate, mais la conclusion que ce dernier en tire : après tout, c'est le désir qui donne son mouvement même à la vie, c'est lui qui procure du plaisir lorsqu'on le satisfait. Tant mieux alors si, sitôt comblé, il fait place à un autre ! Car enfin, une vie sans désirs est une vie morte, une vie de pierre. Non seulement donc la tempérance n'est pas une vertu, mais elle serait bien incapable de nous donner le bonheur que d'après Socrate elle nous promet.

Ainsi donc, les deux protagonistes s'accordent au moins sur un point : la structure du désir, c'est l'illimitation (c'est sur les conséquences de cette illimitation sur notre bonheur que leurs affirmations divergent). Toutefois, cette structure elle-même n'est ici que constatée, sans avoir été expliquée. Aussi faudra-t-il nous demander pourquoi le désir se renouvelle à mesure qu'il est satisfait.

I. Analyse détaillée du texte

1. La thèse socratique : la tempérance permet d'atteindre la vie heureuse

a) Deux genres de vie s'opposent

Deux « genres de vie » semblent devoir être distingués, auxquels se ramènent finalement toutes les possibilités de l'existence humaine : soit l'homme mène une « vie d'ordre », soit il choisit une « vie de dérèglement », sans qu'il y ait de solution tierce ou de position intermédiaire. Il y a en effet deux parties dans l'âme selon Platon : la partie supérieure est constituée par la raison ; la partie inférieure, c'est l'âme désirante. D'une part donc il n'y a que des désirs de l'âme (le corps ne désire pas et ne désire rien) ; d'autre part, l'homme tempérant, c'est celui qui a refusé que la partie appétitive de son âme domine sa part rationnelle : cet homme est maître de lui-même, c'est-à-dire capable de résister à ses désirs et de choisir ceux auxquels il donnera satisfaction. L'homme déréglé en revanche, à cause « d'une mauvaise éducation » ou de « mauvaises fréquentations » (comme le dira Platon dans La République, IV), est peu à peu devenu

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