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Que Gagne-t-on En Travaillant ?

Dissertation : Que Gagne-t-on En Travaillant ?. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  5 Avril 2013  •  3 062 Mots (13 Pages)  •  1 546 Vues

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En principe, ce que l’on gagne en travaillant c’est un salaire, ou une reconnaissance ou les deux à la fois dans le

meilleur des cas. Si l’on devait s’arrêter à cette interrogation, la question serait simple. Le sujet nous impose donc

d’aller plus loin. Il nous demande de nous interroger sur la raison d’être du travail. Que gagnons-nous à travailler ?

Pourquoi travaillons-nous et qu’est ce qui nous pousse ? Qu’est ce que les hommes gagnent à travailler ? Ne

pourraient-ils pas opter pour la paresse et arrêter de travailler ? Après tout si l’on perd plus que l’on gagne à

travailler n’est-il pas préférable de choisir cette option plutôt que n’importe quelle autre ?

Cette interrogation est importante car elle nous demande de nous interroger sur la raison d’être du travail. Elle nous

demande de nous pencher sur ce qui fait que nous travaillons et sur nos motivations au travail. Cette question ne

doit pas être ignorée : l’homme travaille mieux lorsqu’il sait pourquoi il travaille alors quelle est sa motivation

première ? Quel gain le travail procure-t-il ? Pour répondre à cette question, il convient sans doute de partir des

croyances communes.

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Le travail donne un salaire. Il permet aussi d’exister dans la société. On sait en effet les souffrances de ceux qui sont

au chômage. Ils souffrent parce qu’ils n’ont pas de quoi vivre mais ils souffrent également car ils ne bénéficient pas

de la reconnaissance sociale que le travail peut offrir. En effet, lorsque les hommes se rencontrent souvent, la

première question qu’ils se posent tourne autour de leur travail. Ce dernier permet en effet de nouer des relations,

d’exister socialement et pour soi-même.

Une grande part de la souffrance, dans nos sociétés vient en effet beaucoup du travail. Nombre de nos concitoyens

souffrent car ils estiment que leur travail ne leur donne pas le bonheur et le plaisir qu’il devrait leur apporter. Au

contraire, le travail les appauvrit intellectuellement et moralement.

C’est cette appropriation qu’autorise le travail et dont Locke voulait nous parler dans le traité de gouvernement civil.

Pour lui, les choses sont indifférenciées dans la nature et elles appartiennent à chacun d’entre nous. Le travail

permet de devenir propriétaire de ces choses. En travaillant nous gagnons un bien. Nous devenons propriétaires.

Nous ne sommes pas seulement propriétaires de nos maisons, de nos voitures. Nous devenons également

propriétaires d’un certain statut.

Comme le sociologue R. Castel l’a d’ailleurs remarqué, de plus en plus désormais d’ailleurs le gain du travail s’est

dématérialisé pour devenir immatériel. Aujourd’hui de nombreuses personnes travaillent pour acquérir de biens

immatériels : diplômes, statut administratif, entrée dans un monde particulier, etc.

Mais on peut aussi perdre sa vie à vouloir trop la gagner comme le dit un proverbe. Certains en effet ne perdent-ils

parfois pas tout à vouloir travailler ? N’y a-t-il pas souvent des cas où le travail ne nous fait rien gagner et au

contraire tout perdre ? Quelles sont ces situations et comment les mettre en évidence ? C’est ici la deuxième

question qu’il nous faut nous poser.

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Certains s’aliènent en travaillant et d’autres se perdent. Comme le dit la chanson populaire, le travail c’est la santé,

rien faire c’est la conserver. Le travail aujourd’hui est analysé comme étant un espace de souffrance profonde pour

les salariés des grandes entreprises. Un système appelé l’open space notamment crée des stress terribles à

l’intérieur des entreprises car désormais chacun surveille tout le monde et certains salariés en viennent à ne plus

pouvoir même avoir de vie intime tant le travail a pénétré leur existence.

Nous paraissons entrés dans ce que Michel Foucault, dans Surveiller et punir, appelait la société du panoptique

inspirée de J. Bentham. Le travail semble être désormais le lieu de la surveillance et de la punition permanente.

Chacun doit observer tout le monde et celui qui ne « marche » pas dans les règles risque l’exclusion. D’où, comme le

notent aujourd’hui le resserrement qui s’opère aux deux bouts de la chaîne du travail : on travaille de plus en plus

tard dans les sociétés occidentales et on quitte le travail de plus en plus tôt. Certains expliquent cette situation par la

nécessité de « formater » plus aisément les jeunes esprits pour les rendre employables pour ensuite les exclure du

système lorsqu’ils sont trop dangereux pour lui et connaitraient trop de choses.

Une certaine conception du travail, telle qu’elle se développerait dans les sociétés post-industrielles conduirait nos

sociétés à faire en sorte que le travail conduirait à ce que nous perdrions de plus en plus notre santé psychique et

morale et même notre âme. Le droit et son évolution récente le montrent. Que de nouveaux délits qui apparaissent

et qui entendent sanctionner le harcèlement moral, les atteintes même d’ordre sexuel.

Mais cette perte, nous indique les psychologues ne

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