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La Conscience

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Par   •  25 Octobre 2014  •  1 679 Mots (7 Pages)  •  782 Vues

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La conscience

L’une des étymologies du mot conscience désigne d’abord le fait d’etre « acompagné de savoir ». On distingue une conscience psychologique, qui désigne la connaissance intérieure que le sujet a de lui-même et de ses actes, et une conscience morale, qui désigne la connaissance du bien et du mal. La question est de savoir quelle est la valeur de la conscience humaine, mais aussi quelles en sont les limites.

Conscience et souveraineté du sujet

La conscience comme « miroir » de soi-même et de la pensée

Au sens le plus simple, être conscient, c’est être éveillé, attentif (on parle de conscience spontanée). Mais dans son sens le plus accompli, la conscience désigne ce qui rend possible le fait de se penser soi-même, comme face à un miroir. Elle est ce qui permet un dédoublement de soi, par lequel nous pensons et savons que nous pensons (on parle alors de conscience réfléchie). Elle s’apparente en ce sens à la notion d’ « âme » ou de « psychisme ». La conscience devient par là même un lieu de vie intérieure dans lequel l’homme se penserait et se parlerait à lui-même. De même, notre conscience serait l’expression de notre Moi, marque de notre identité.

La conscience comme spécificité humaine

Seul l’être humain semble capable d’un tel dédoublement allant jusqu’à l’introspection : lui seul peut se contempler en se questionnant sur ce qu’il est en cherchant à se connaître, en se posant à lui-même la question : Qui suis-je ?

En effet, certains animaux peuvent se reconnaître dans un miroir, mais la conscience qu’ils ont d’eux-mêmes reste souvent extérieure (contemplation physique) et est incapable d’atteindre un niveau d’identification, qui, chez l’Homme, suppose le langage et l’utilisation de mots tels que je, moi, ma, mon.

La conscience de soi comme modèle de vérité et d’objectivité

Une telle coïncidence possible avec soi-même, dans un regard intérieur sur soi capable de nous faire découvrir notre Moi, représente alors un modèle de connaissance et de vérité. Dans son Discours de la méthode, Descartes, cherchant à fonder la science sur des certitudes absolues, découvre ainsi l’évidence du sujet, conscient de lui-même et dès lors certain de sa propre existence. La conscience qui accompagne nos pensées nous livre du même coup notre propre existence : dès lors que nous avons conscience, nous avons conscience de nous-même. « Je pense » et « Je suis » se confondent, suggérant une possible transparence du sujet à lui-même, capable de saisir ce qu’il est par la conscience. Celle-ci ferait du sujet humain un sujet souverain, maître de ses pensées et garant de la connaissance.

Dans les Méditations métaphysiques, Descartes ne s’interroge plus sur le rapport entre nos idées et la réalité, mais sur le fondement de la réalité même. Le cogito apparaît dans une autre formulation : « Cette proposition : je suis, j’existe est nécessairement vraie toutes les fois que je la prononce, ou que je la conçois en mon esprit. » Ici, le cogito est « le » moment essentiel et fondamental de la réflexion : il vient de garantir la certitude d’une réalité, celle du sujet pensant.

La nature de la conscience

Une telle conception de la conscience fait de celle-ci une chose, une « substance pensante » (Descartes). La conscience peut en effet être conçue comme une réalité (immatérielle) en laquelle viendraient s’imprimer nos différents états, comme sur une pâte à modeler. Toutefois, concevoir la conscience comme une chose peut être discuté.

Pour Kant, la conscience est une activité, un pouvoir, une fonction de synthèse. Kant explique que cette conscience suppose toutefois la possibilité de dire « je », que n’apparaît que progressivement chez l’enfant. Ainsi l’enfant qui parle de lui à la 3ème personne ne possède pas encore tout à fait la conscience de lui-même. C’est seulement avec l’emploi du « je » que l’on peut accompagner ses états d’âmes d’un « je pense », lequel témoigne de la conscience de soi.

Pour Husserl, la conscience n’est pas une chose en laquelle les objets viendraient d’imprimer, mais un rapport au monde, une visée, un projet, permettant l’apparition et la constitution d’un monde. Husserl présente la conscience comme intentionnalité. Dans ses Méditations cartésiennes, il montre ainsi que la conscience ne peut se saisir elle-même, ni être son propre objet. Même en faisant un effort, il semble impossible de vider en quelque sorte la conscience pour saisir le sujet lui-même, telle une chose. En posant que « toute conscience est conscience de quelque chose », Husserl veut signifier que la conscience est toujours porteuse d’un objet qu’elle vise et qui l’empêche de saisir le sujet lui-même : en regardant l’objet de mon désir, ce n’est pas « moi » que je vise. Et inversement, ma conscience ne saisit pas l’objet non plus, puisque, en le visant, elle lui donne un sens et un point de vue que le modifient.

Pour Bergson, la mémoire fait que nous avons une histoire ; avoir une histoire, c’est vivre. La mémoire est donc le fait fondamental du vivant ; car le vivant dure. Sa conscience s’étend sur une infinité de plans, qui vont du plan du rêve au plan de l’action ; rêver, c’est se plonger

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