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Hannah Arendt parle d'une "société de travailleurs". Expliquez ce que cela signifie pour elle, et appuyez son idée d'exemples actuels et quotidiens.

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Par   •  20 Décembre 2022  •  Résumé  •  2 505 Mots (11 Pages)  •  373 Vues

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DEVOIR MAISON : TRAVAIL

Question 1) Hannah Arendt parle d'une "société de travailleurs". Expliquez ce que cela signifie pour elle, et appuyez son idée d'exemples actuels et quotidiens.

        La « société de travailleurs » de Hannah Arendt se résume au fait que dans nos sociétés modernes les hommes se caractérisent par leur travail et que la libération de ce dernier est vue comme une menace. En effet, les nouvelles technologies ainsi que les nouvelles découvertes peuvent réduire le travail des hommes et peut-être même les en « délivrer », dans le cas où le travail est perçue comme un fardeau. Or nous constatons que nul homme n’est prêt à se libérer complètement et faire de son temps de travail, entièrement un temps libre. Cela peut s’expliquer par le travail devenu un besoin lui-même. Nous pouvons observer que la profession d’un homme fait partie de sa personne. Effectivement, lors qu’une personne se présente, après avoir dit son nom et son prénom, elle nous informe sur son métier. D’autre part, la fonction sociale d’une personnalité devient même sa représentation. Par exemple, nous appelons Charles de Gaule, « Général ». De plus, la majorité d’entre nous veut se distinguer par son travail. C’est ainsi, que nous avons de nouvelles innovations ; sans travail, nous n’avons pas de découvertes or ces dernières représentent une quête sans fin pour l’homme. Ainsi, le travail devient un besoin en lui-même. C’est ce qu’explique Hannah Arendt dans Condition de l’homme moderne : l’homme ne sait plus se définir autrement qu’en tant que travailleur, le travail serait réellement devenu un besoin.  

Question 2) En quoi la distinction entre temps de travail et temps libre est problématique ? Expliquez avec des exemples quotidiens.

        

        La distinction entre le temps de travail et le temps libre peut paraître problématique. En effet, il s’agit tout d’abord de définir ce qu’est le temps de travail et le temps libre. Si nous prenons le temps comme étant le temps passé lors de notre activité professionnelle et le temps de libre, le reste de la journée, alors il y a une distinction très nette entre les deux. Néanmoins, lorsque l’activité professionnelle d’une personne devient le passe-temps d’une autre, la distinction s’estompe. Par exemple, le travail d’un écrivain consiste à écrire des livres pour gagner sa vie or dans notre quotidien, nous pouvons rencontrer des personnes qui lors de leur temps libre, de repos, écrivent des livres ou des journaux intimes. L’activité en soi est la même et pourtant dans une situation, c’est une tâche alors que dans l’autre c’est une distraction. Ainsi, nous constatons que ce qui différencie le temps de travail et le temps libre, est la rémunération. Effectivement, un écrivain est payé pour son oeuvre alors que le voisin qui écrit son journal intime tous les soirs ne l’est pas. Cependant, l’écrivain considère son activité comme contraignant, épuisant, comme une tâche dont il devrait s’en défaire au plus tôt alors que le voisin trouve du plaisir lorsqu’il écrit son journal. Encore une fois, il ne s’agit pas d’un total absolu, c’est ainsi que nous pouvons énumérer de nombreux cas où une personne travaille non pour subvenir à ses besoins mais plutôt pour satisfaire ses désirs. Les peintres tel que Vincent Van Gogh ne parvenaient pas à subsister avec l’argent que leur récoltaient leurs oeuvres mais ils n’ont pas cessé de peindre et ont maintenu leur profession d’artiste. De là, la question se pose à nouveau, bien qu’il ne soit pas rémunéré, a-t-il passé un temps de travail ou un temps libre à peindre ? Cela dépend donc de l’auteur. La distinction entre temps de travail et temps libre est une chose tout à fait subjectif. Si je décide que faire du sport est un travail, une corvée et que cela nécessite un temps de travail, j’ai raison ; de la même façon, si je dis faire du sport durant mon temps libre, j’ai raison aussi. C’est à la personne en question de départager le temps de travail et le temps libre. C’est pourquoi la distinction est problématique, comment répondre à une question sans prendre parti lorsqu’elle implique une subjectivité ?

        

Question 3) En quoi pouvons-nous dire, avec Marx, que le travailleur moderne est tout autant aliéné dans le travail (quoique différemment) que ceux qui l'ont précédé à travers les âges ? Proposez plusieurs pistes de réflexion.

        Nous pouvons dire que le travailleur moderne est tout autant aliéné dans le travail que ceux qui l’ont précédé à travers les âges. Être aliéné, c’est être étranger à soi-même. Dans le monde du travail actuel, nous pouvons observer qu’un homme est aliéné dès lorsqu’il n’œuvre plus sur les modalités de son travail telles que le rythme et l’organisation et est dépossédé de son travail. En effet, depuis la révolution industrielle, le travailleur ne représente qu’un rouage dans l’organisation d’une entreprise de la même manière que les machines et le capital. De plus, contrairement aux artisans qui étaient au centre de leur activité, les ouvriers ne possèdent pas le fruit de leur travail. Cela s’explique par le fait qu’ils travaillent dans une entreprise, ils ne sont ni propriétaires des moyens de productions, ni de leur force de travail. Ainsi, ce qu’ils produisent est la possession d’autrui et ce sera vendu par ce dernier. D’autre part, l’aliénation se manifeste lorsque le travail intellectuel se distingue du travail physique. Effectivement, nous observons un grand espace entre celui qui dessine un modèle et celui qui l’exécute. De là, nous pouvons dire que la personne qui effectue la tâche physique n’a aucun lien avec son intellectuel et ne fera donc aucune preuve de subjectivité. Le travailleur est donc déshumanisé car il n’a pas eu l’occasion, lors de la fabrication d’un vase par exemple, d’y mettre du sien, il n’exécute qu’un modèle, le vase ressemble à tous les autres. D’autant plus, de nos jours, la fabrication des objets s’effectue au moyen de machines qui sont des systèmes d’uniformisation mécanique. Pour en revenir au travailleur, il est étranger à sa propre production, son travail n’est donc pas volontaire mais contraint. Il ne travail plus que dans le but de satisfaire ses besoins autres que celui du travail-même. Lors du temps passé au travail, il n’est pas lui-même, c’est pourquoi la plupart d’entre eux souhaitent vivement de ne plus s’abstenir à ces contraintes et attendent la fin de leur journée, les vacances, etc. En somme, le travailleur moderne de la même manière que les ouvriers de l’époque est un être aliéné dans le monde du travail. Cependant, nous remarquons que le travailleur moderne a de nombreuses différences avec les artisans car ces derniers regroupaient le travail intellectuel et physique, permettant de mettre en avant leur subjectivité. De plus, ils étaient maître de leurs moyens comme de leur production.

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