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Est-il possible se libérer de la morale

Dissertation : Est-il possible se libérer de la morale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Janvier 2016  •  Dissertation  •  2 098 Mots (9 Pages)  •  801 Vues

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Peut-on ne pas être soi-même ?

On utilise souvent l’expression « je suis moi-même ». Je ne peux pas être autre que moi-même - cela ne veut rien dire- c’est ce qu’on pense quand on nous pose la question « peut-on ne pas être soi-même ? ». Or cette expression, au premier abord, anodine et évidente, peut nous faire réfléchir sur qui nous sommes en réalité. Qui suis-je ? Et qui est « moi » ?  Etre soi-même signifie avoir donc une identité personnelle et une connaissance de soi. Signifie aussi, être un sujet authentique et unique qui ne serait donc pas influencé par la société et l’environnement qui l’entoure. Cependant, il y a parfois des situations qu’on ne maîtrise pas, dans lesquelles on dit « je n’étais pas moi-même ». Ainsi, on n’aura pas toujours connaissance de nous, vu qu’on ne peut pas maîtriser certaines situations. On n’aurait donc pas conscience de soi. Mais le problème soulevé nous renvoie à une possibilité, et non pas à devoir (« peut-on »), cela veut donc dire il y aurait l’occasion que nous serions quelqu’un d’autre parfois dans la vie. Alors, est-il possible de ne pas avoir conscience de soi volontairement ? Est-il possible qu’on soit capables d’être maîtres de nous-même, c’est-à-dire, avoir conscience de soi, tout le temps ?

Ainsi, il serait intéressant de s’interroger, en premier lieu, sur l’impossibilité de ne pas être soi-même. Puis, au contraire nous pouvons nous demander dans quelles situations on peut dire qu’on n’est plus nous-même, que « je » soit donc un autre. Enfin, on se demandera si on peut être totalement nous-même ou si, au contraire, nous ne sommes pas des êtres en pleine transformation. On se posera donc la question : devenir soi-même, est-ce possible ?

  1. Impossibilité de ne pas être soi-même.

« Je suis moi » : cela renvoie à l’idée de conscience de soi spontanée, c’est-à-dire, que même si à un moment donné nous voudrions être quelqu’un d’autre, cela n’est pas possible puisqu’on n’arrive pas à s’échapper de soi-même. Cet échappement est impossible car il suffit un simple regard dans le miroir pour comprendre que « moi » existe et il est juste devant mes yeux. Même si ce regard dans le miroir n’existait pas, on est tout à fait capable de savoir comment on est physiquement à travers un plan mental, c’est-à-dire, on a conscience que notre visage à une telle structure, que notre corps est dessiné d’une telle façon… Cette conscience de soi spontanée nous renvoie à l’introspection, c’est-à-dire, non seulement l’Homme a une connaissance et conscience du monde mais aussi de lui-même.  Il suffirait donc que je m'observe moi-même pour pouvoir m'analyser et me comprendre. De plus, en effectuant un retour réflexif sur ce que la conscience vit, par introspection, la conscience s’analyse au présent et peut repérer ce qui la compose (mémoire, attention…), ce qui nous rend donc un sujet unique ayant la capacité de se différencier de tout ce qui n’est pas lui.

Prenons donc appui sur le philosophe Descartes sur ses méditations métaphysiques, qui a décidé volontairement mettre en doute toutes ses connaissances et opinions. Ainsi il s’est interrogé sur « Qui est lui, sujet qui doute ? » Ensuite, il a mis en place un enchainement de logiques : pour douter, il faut penser. Et pour penser il faut exister. L’expérience du doute le conduit alors à un isolement de l’identité. Ce qu’il appelle cogito (terme latin qui signifie « je pense ») est l’expression directe de la conscience de soi revendiquant à la fois la pensée (sa nature) et l’existence (la condition). De ce fait, l’individu rapporte directement ce qu’il ressent ou pense à lui-même en tant que sujet. Mais, qu’est-ce que la pensée ? La pensée est le fait de savoir ce que l’on est et ce que l’on fait. On a donc une connaissance de soi. Cette existence dont parle Descartes est la condition dans laquelle nous affirmons dans la société. Exister, c’est s’ouvrir au monde, c’est extérioriser son identité pour l’imprimer dans le monde social. Il y a donc une affirmation de soi à l’égard des autres.

Qu’est-ce alors être soi-même ? « Etre soi-même » n’est simplement une conscience qui se saisit comme unité et entité, c’est-à-dire, que l’Homme se croit au centre du monde et rien n’est important qui s’il peut rattacher un aspect de lui-même aux choses et les situations de la vie quotidienne. Par exemple, le décès de quelqu’un qui nous est proche nous touche beaucoup plus que, par exemple, une catastrophe naturelle qui a tué centaines de personnes. On parle d’unité car il y a quelque chose en nous qui nous fait exister et qui nous détermine comme un sujet, rien ne peut changer ce qu’on est et ce qu’on a été dans le passé. Même quand on subit des changements dans la vie (vieillesse, rencontres…) il y a une partie de nous qui reste la même et c’est cela qui nous identifie et qui nous fait affirmer que « moi » existe et personne ne peut me remplacer. Mais, qu’est-ce que nous rend unique ? C’est peut-être dû à notre personnalité, c’est-à-dire, l’ensemble des traits physiques et moraux par lesquels une personne est différente des autres, ou encore à notre caractère, c’est-à-dire, les caractéristiques individuelles qui nous sont transmises par nos parents et qui celles-ci on était déjà transmises par les ancêtres de nos parents. Selon Kant, la capacité de dire « je » c’est ce qui distingue l’Homme des animaux et des choses.

Or, en affirmant la présence, dans le psychisme humain, d’un inconscient qui peut en grande partie déterminer nos conduites et nos affects, Freud a certainement bouleversé la conception même de l’Homme. Il remet donc en cause notre conscience comme source de vérité et donc comme connaissance de nous-même. Or, l’inconscient tel que Freud le conçoit détermine, en grande partie, nos désirs et nos comportements : une telle détermination n’est-elle pas en contradiction flagrante avec ce qu’on appelle ordinairement liberté ?

  1. Théorie de Freud sur l’inconscient.

Notre psychisme est libéré vis-à-vis de la base biologique mais nous ne sommes pas libres de notre propre psychisme. Nietzsche souligne une idée importante : les idées neuves surgisse en nous sans qu’on en soi les maîtres. En conséquence, on a une contradiction sur l’idée de Descartes car au lieu de dire « je pense », dans lequel je suis positionné comme le maître de moi-même et donc de mes pensées et idées, on devrait dire « ça pense » car on ne maîtrise pas ce que surgit dans notre inconscient (images, idées, mémoires…). De ce fait, il y aurait une force dynamique en moi qui me détermine à agir et échappe à ma conscience. Ainsi, il y a des situations dans lesquelles on n’est plus nous-même, c’est-à-dire, on n’est plus maîtres de notre pensée. Qui sera donc cette force ? L’inconscient cherche en permanence à se manifester par des phénomènes qui perturbent notre comportement et qui nous font donc être différents de ce qu’on est normalement, tels les actes manqués, les lapsus ou encore l’oubli. Pourtant, qu’est-ce qu’un lapsus ? Par exemple, un président d'une assemblée, au lieu de déclarer "la séance est ouverte", peut manifester son ennui (donc inconscient) en disant : "la séance est close". Ainsi, un lapsus n’est simplement une erreur qu’on peut commettre en parlant sans se rendre compte. Il représente les désirs de notre inconscient qui sont automatiquement refoulés par le conscient car ce sont des désirs censurés. L’inconscient se manifeste aussi par des représentations dont nous n’avons pas le contrôle, tels que le rêve, les désirs ou encore les névroses. Ainsi, l’affirmation de l’inconscient modifie radicalement la compréhension de nombreux phénomènes concernant la vie humaine. Freud a donc conçu des théories comme celle de l’existence dans la vie psychique de l’Homme d’une partie consciente, le moi, et une partie inconsciente, le ça (les pulsions) et le surmoi (les normes et les valeurs que l’on nous a éduquées). Ainsi  il a pu montrer que « moi n’est pas maître dans sa propre maison» car «ça pense en moi» et l’homme n’est donc pas entièrement lui-même, c’est-à-dire, qu’on n’est pas maîtres de toutes nos actions et pensées, cela veut donc dire qu’il y aurait des moments où on ne se considère pas nous-mêmes.

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