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Doit-on Abolir L'Etat?

Commentaire de texte : Doit-on Abolir L'Etat?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Juin 2013  •  Commentaire de texte  •  1 575 Mots (7 Pages)  •  954 Vues

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Doit-on abolir L’Etat

L’histoire a été marquée par des interrogations sur la place de l’Etat, sur son rôle politique et social. L’Etat se définit par un ensemble d’administration, d’institutions censées régler la vie en société par l’instauration de lois pour éviter que les hommes ne se nuisent entre eux. L’Etat est donc certes un bienfait pour l’homme mais il constitue également une contraint. Est-ce à dire que l’Etat est un mal nécessaire ?

Il s’agit donc ici d’articuler les notions de moralité, que l’on peut définir comme science du bien, et de la politique qui est l’art de gouverner la cité antique ou l’Etat moderne aujourd’hui. L’Etat est-il nécessaire ? En quoi peut-il constituer un mal pour l’homme ? De là, peut-on en déduire que c’est cette part " mauvaise " de l’Etat qui est nécessaire, ou n’est-ce pas plutôt un autre de ses aspects qui l’est ? Nous sommes donc amenés à nous interroger sur la " légitimité " de l’accomplissement du mal par l’Etat. Ne peut-on pas concevoir un type d’Etat qui répondrait à cette nécessité tout en évitant le mal ?

Il faudra donc, dans un premier temps, s’interroger sur ce qui peut rendre la mise en place d’un Etat nécessaire ; puis, dans un second temps, nous verrons dans quelle mesure l’Etat peut être jugé bon ou mauvais et quelle est alors sa légitimité. Enfin, nous nous pencherons sur les conditions de possibilité d’un Etat sans mal, ou du moins d’un Etat qui s’éloignerait du mal.

L’analyse de la nature humaine permet de justifier ou non la mise en place d’un Etat. Toutefois, les caractéristiques de l’homme à l’état de nature diffèrent selon les philosophes qui les étudient. Cela aboutit-il pour autant à des conceptions différentes quant à la mise en place d’un Etat ou quant à la forme prise par celui-ci ?

Pour Aristote, L’homme est un animal politique, autrement dit, l’homme ne peut se concevoir que dans le cadre de la société. Pour les Anciens, le monde suit une hiérarchie, un ordre naturel. L’essence précède l’existence et chacun a une place dans le monde qui lui revient selon sa nature. Le mal, la violence procède par conséquent d’une atteinte à cet ordre. L’Etat apparaît alors nécessaire pour faire respecter cet ordre naturel qui garantit la paix. Bossuet, un peu plus tard, propose une vision analogue de l’Etat à ceci près que cet ordre naturel est d’origine divine. Dans les deux cas, l’Etat est légitimé par une transcendance : la nature ou Dieu, ce qui s’oppose aux théoriciens du " contrat social " selon lesquels l’Etat tire sa légitimité de la société elle-même, de la nature de l’homme. Il relève donc d’une décision des hommes, il est institué.

En effet, Rousseau explique dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755) que l’homme est à l’état de nature un être amoral qui vit seul. La non-satisfaction de ses besoins par la nature l’amène alors à constituer une société. Ainsi, la société serait une provocation et non une vocation comme le sous-entend Aristote. Avec cette société apparaissent les passions, les rivalités et les conflits entre les hommes. L’instauration d’un Etat législateur devient alors nécessaire.

Pour Hobbes (Le Léviathan), l’homme est un loup pour l’homme. En effet, l’homme a selon lui une propension naturelle à faire le mal et l’état de nature est un état de guerre permanente. L’Eta apparaît alors comme autorité pour régler cette société, corriger l’homme et l’empêcher d’accomplir la violence.

Enfin, Locke, pour sa part, considère la liberté et l’égalité comme des attributs, pré-politiques de l’homme. L’Etat est alors là pour les préserver.

L’instauration d’un Etat semble donc être une étape indispensable à l’évolution de toute société, ce qui est confirmé par les utopies que constituent les sociétés sans Etat. En effet, les apologistes de l’anarchie que sont Proudhon et Bakounine considèrent l’Etat comme un mal en lui-même qui n’est pas nécessaires. De même la " dictature du prolétariat " prônée par Karl Marx est une transition vers une société sans classes, donc sans Etat. Or l’expérience a montré que les conceptions anarchistes de la société aboutissaient à un monde de violence où la loi du plus fort serait de mise. Tout comme dans les sociétés communistes, l’Etat finit par apparaître sous la forme d’un pouvoir autoritaire.

A ce stade, la présence de l’Etat apparaît donc comme une évidence. Toutefois, comme le soulignent aussi bien les anarchistes que les communistes, l’Etat ne va pas toujours dans le sens du bien ; il est un instrument de domination de classe et c’est pour cela qu’il doit être aboli. L’exercice de l’Etat peut-il en effet toujours s’accorder avec la morale ?

L’actualité montre fréquemment que l’absence d’un Etat, sa faiblesse concourait

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