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La conscience

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Par   •  20 Novembre 2021  •  Dissertation  •  4 026 Mots (17 Pages)  •  353 Vues

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SUJET : « SUIS JE RESPONSABLE DE CE DONT JE N’AI PAS CONSCIENCE »

D’après l’article 1240 du Code civil qui définit le fondement de la responsabilité du fait personnel : « tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». Ainsi d’après la loi française tout homme doit répondre de ces actes.

Être responsable cela signifie rendre compte et répondre de ses actes ou de ceux des personnes dont on est à la garde ou à la charge. Selon le code civil la responsabilité renvoie au fait de devoir réparer les dommages causés volontairement ou non. Cette notion de responsabilité renvoie à la notion de culpabilité, qui est bien différente. On estime qu’un coupable à commis une faute, un crime, un mal. La culpabilité est également associée avec un sentiment de regret et de mal être quant à une de nos actions, là où la responsabilité serait plutôt une vertu et même une sorte de sagesse puisque celui qui est responsable fait preuve du nécessité morale. La conscience, elle, est la connaissance qu’un homme a de ses pensées, de ses actes et de lui-même, en être démuni c’est donc ignorer ses pensées, ses actes et s’ignorer soi-même ; agir inconsciemment revient à agir involontairement. Le « je », égo en latin, traduit le moi, or le moi repose grandement sur la conscience qu’il a de lui-même. Cela revient donc à se demander si est-il possible d’affirmer que je suis responsable, et donc de me punir, d’actes qui échappent à ma volonté.

D’un côté, on peut affirmer que chacun est responsable de ses actes puisque nous sommes les seuls acteurs de nos propres actions mais si cette conscience d’agir nous échappe il est alors possible d’en affirmer le contraire, puisque si ces actes ne nous appartiennent plus comment peut-on en être responsable. Et dans ces deux cas pourquoi punir ? La punition est régie selon des règles, si l’on n’a pas conscience de ces règles ou de nos actes ; est-il alors juste de punir ?

On en tire donc la problématique suivante ; sommes-nous toujours responsables et ainsi punissables de nos actes ou en sommes-nous de simples victimes ?

Pour y répondre il faut dans un premier temps s’interroger sur les fondements qui à priori rendent l’homme responsable, et dans un deuxième temps sur ceux qui annulent toutes responsabilité. Pour finir il est nécessaire d’établir ce qui rend un homme punissable.

On estime souvent que l’homme, une fois adulte doit prendre entière responsabilité de ses actes ; puisque celui-ci est doté d’une conscience. En effet, d’après le philosophe Leibniz « tout homme a le pouvoir de prendre conscience des choses et d’agir pour éviter un malheur ». En effet l’auteur affirme que ce qui nous arrive n’est pas écrit, et que donc un événement ne se produit, que si on n’agit en sa faveur. On peut donc être maitre total de sa destinée en agissant vertueusement. Dans les essais de « Essai de Théodicée », celui-ci avance l’idée absurde que : « le poison me tuera à présent, ou me fera du mal, cela arrivera, quand je ne prendrais point ce breuvage ; et si cela n’est point écrit, il n’arrivera point, quand même je prendrais ce même breuvage ; et par conséquent je pourrai suivre impunément mon penchant à prendre ce qui est agréable, quelque pernicieux qu’il soit : ce qui renferme une absurdité manifeste. » pour prouver que l’on a toujours le choix. Le philosophe affirme donc qu’ « il est faux que l’événement arrive quoi qu’on fasse ; il arrivera, parce qu’on fait ce qui y mène ; et si l’événement est écrit, la cause qui le fera arriver est écrite aussi. Ainsi la liaison des effets et des causes, bien loin d’établir la doctrine d’une nécessité préjudiciable à la pratique, sert à la détruire. » ; ainsi nous sommes responsables de notre destinés puisque nous en sommes les acteurs. Prenons un simple exemple ; en me baladant dans la rue je décide de traverser la route par un passage piéton sans, au préalable, vérifier que la voie est sure, une voiture arrive et me passe dessus. Dire que cet événement était écrit n’est peut-être pas faux, mais si j’avais seulement regardé autour de moi, même si je n’avais pas conscience de qu’il allait arriver j’aurai pu réaliser que la voiture arrivait et ainsi éviter un malheur.  C’est donc de notre responsabilité de prendre conscience des évènements et pour agir en conséquence.

D’autre part, du point de vue juridique, si je suis acteur : je suis responsable. Comme l’explique Jonas dans Le principe responsabilité, II, « Théorie de la responsabilité » ; « La condition de la responsabilité est le pouvoir causal. L'acteur doit répondre de son acte : il est tenu pour responsable de ses conséquences et le cas échéant on lui en fait porter la responsabilité. ». Par ce fait même si j’agis sans en avoir conscience, mes actes restent inscrits et passés. Puisque nos actes s’inscrivent dans la réalité du monde physique, et même s’ils échappent au psychique, il est donc irréfutable que l’acte ait été commis ; et selon la loi ce qui a été commis doit être réparé ; « Le dommage commis doit être réparé, même si la cause n'était pas un méfait, même si la conséquence n'était ni prévue ni voulue. Il suffit que j'aie été la cause active. Mais cette condition vaut pourtant seulement en lien causal étroit avec l’acte, de sorte que son imputation sera univoque et que la conséquence ne se perdra pas dans l'imprévisible ». Il est également important de rappeler que les conséquences de nos agissements se répercutent sur les autres. La notion de responsabilité s’étend ainsi à autrui. Jonas le souligne explicitement : « Le bien-être, l'intérêt, le sort d'autrui a été remis entre mes mains du fait des circonstances ou d'une convention, ce qui veut dire que mon contrôle sur cela inclut en même temps mon obligation pour cela. Exercer le pouvoir sans observer l'obligation est alors « irresponsable », c'est-à-dire une rupture dans le rapport de confiance de la responsabilité.». Imaginons que ; travaillant comme chauffeur de bus je prends des substances illicites avant d’exercer ma profession. Hors de mon état normal, je n’ai pas conscience de mes actes. J’ai alors un accident causant la mort d’un grand nombre des passagers du bus. Mon inconscience est belle et bien responsable de la mort de ces individus. En ayant la charge de ces vies j’en deviens responsable et je peux ainsi devenir irresponsable. En définitive en ayant un pouvoir d’action sur les autres on peut devenir responsables de leur malheur et ce même contre notre volonté.

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