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La culture empêche-t-elle la barbarie ?

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Par   •  30 Avril 2021  •  Dissertation  •  2 817 Mots (12 Pages)  •  518 Vues

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Maïlys                                                                                          14/10/2020

L’OLERON                                                                                                T05

Dissertation n°2

La culture permet-elle d’échapper à la barbarie ?

        « L’Extrême civilisation engendre l’extrême barbarie » a dit Pierre Drieu la Rochelle. Il expose donc le lien intime unissant la culture et la barbarie, bien que les deux termes s’opposent fermement du point de vue de leur signification. En effet, la culture désigne la manière de satisfaire ses besoins qui varient selon les sociétés. On pourrait la définir comme une chose acquise et particulière, car elle n’est pas commune à tous les hommes. Tandis que la barbarie, elle, désigne l’état d’un peuple considéré comme non civilisée. Le barbare est celui qui appartient à une autre civilisation, une autre culture, mais avec un sens très péjoratif d'infériorité. On peut également noter que la culture s’oppose au concept de nature, qui représente quelque chose d’inné et d’universel. Enfin, « permet » signifie « rend capable de », et « échapper » signifie lui « se sauver de ».

La question est donc de savoir si la culture nous permet d'échapper à la barbarie. Si l’on considère, comme le laisse entendre le sujet, que la culture permet d’échapper à la barbarie, cela suppose donc qu’il est dans la nature de l’homme d’être violent. Cette vision n’est-elle pas réductrice voire simpliste ? Mais d’un autre côté, considérer que la culture permet d'échapper à la barbarie signifie que la culture nous éloignerait de celle-ci, et que nous avons donc affaire à deux termes contraires, antithétiques. Pourtant, n’a-t-on pas à plusieurs occasions observé que la culture ne peut nullement arrêter la violence ? En effet, il existe des exemples d’officiers allemands nazis, très cultivés et amoureux de la littérature française, ce qui ne les a pour autant pas empêchés de commettre des atrocités. Notre problème est donc le suivant : culture et barbarie sont-ils donc vraiment opposés ou au contraire la culture peut-elle laisser subsister la barbarie, voire même la créer, la susciter ? Avant d’examiner ce dernier point, nous allons commencer par exposer les raisons qui pourraient justifier la thèse selon laquelle la culture permet d’échapper à la barbarie.

I – La culture nous délivre de la barbarie.

a.        Il peut nous sembler évident que la culture nous permette d’échapper à la barbarie, celle-ci représentant un phénomène d’humanisation de l’homme. La culture, au sens de l'éducation, désigne le processus par lequel l'homme acquiert des connaissances tout au long de sa vie, qui lui permettent de sortir de sa violence animale et naturelle, de raisonner tel un être moral et intellectuel, en résumé : d’être civilisé. C’est la conclusion que va nous permettre de tirer le cas d’enfants sauvages.

        Ces enfants, retrouvés dans un milieu naturel, semblaient avoir vécu parfois depuis leur naissance sans contact avec des êtres humains et la société. C’est pourquoi on les appelle des enfants sauvages. En réalité, on distingue deux types d’enfants sauvages : d’une part, ceux qui vivent dans la nature, et d’autre part, des enfants qui ont vécu ou qui vivent dans notre société et qui sont volontairement privés de tout contact avec des êtres humains. Lors de leur capture, ces enfants ne se définissent bien souvent en tant qu’humain uniquement en raison de leur apparence physique, bien que leur posture elle-même n’est rien d’humaine, ces enfants se tenant généralement sur leurs mains et leurs pieds, ou bien encore les coudes et les rotules. Toutefois, l’éducation permet d’humaniser certaines fonctions. La civilisation à laquelle ils vont être intégrés va leur permettre d’assimiler les traits principaux d’êtres humains vivant dans une société. En effet, dans un premier temps, c’est la motricité de l’enfant qui va s’humaniser : les enfants vont progressivement réussir à se tenir debout, devenant bipèdes. C’est ensuite le comportement qui va se trouver changé. Ceux-ci vont prendre confiance et lentement s’ouvrir aux autres accroissant leur affectivité et leur dépendance à l’égard des autres, surtout à celle des adultes qui jouent maintenant un rôle essentiel dans leur éducation. Enfin, c’est leur intelligence qui va se développer. Le langage des enfants sauvages va se diversifier au fur et à mesure, leur permettant tant bien que mal de s’exprimer et de se faire comprendre. Cet exemple montre qu’ à la naissance, l’être humain s’apparente à un animal, et que c’est par l’éducation qu’il développe son humanité. À la naissance, tout être humain possède virtuellement, par nature, des capacités comme le langage ou la raison qui ne se développeront pas spontanément : il faut un milieu social qui permet l’éducation de ses facultés. C’est donc la culture qui permet aux hommes de développer leur humanité.

b.        On peut également désigner la culture comme activité d’appropriation et de modification de la nature, permettant à l’homme de transformer son environnement naturel et d’adapter ainsi la réalité extérieure à ses besoins.

        Les techniques de table en sont un bon exemple. En effet, jusqu’au milieu du XVème siècle, les hommes possédaient très peu de vaisselle ; on se servait dans les plats communs, on mangeait les matières solides et plus spécialement la viande avec les mains. La fourchette apparaît alors à la fin du Moyen-Age, et celle-ci sert surtout à prendre des mets dans le plat commun. Au début, ils étaient peu habitués au nouvel instrument. Ce que nous considérons donc comme une coutume naturelle parce que nous y sommes habitués et conditionnés depuis notre plus jeune âge ne fut accepté et acclimaté que lentement et péniblement dans la société. Grâce à l’usage d’outils adaptés, l’homme façonne son propre milieu de vie et devient ainsi « comme maître et possesseur de la nature » dit Descartes, contribuant à améliorer notre qualité de vie. Le fait pour un homme de disposer d’un ensemble matériel d’instruments représente donc un des traits principaux dans lesquels nous rangeons la totalité des conquêtes culturelles des hommes.

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