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La culture nous protège-t-elle contre la violence ?

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Par   •  29 Avril 2019  •  Dissertation  •  2 912 Mots (12 Pages)  •  2 701 Vues

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        LA CULTURE NOUS PROTÈGE-T-ELLE CONTRE LA VIOLENCE ?         

                

                « Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons ». Dans cette citation, le célèbre écrivain protéiforme Victor Hugo voulait certainement mettre en avant l’importance de l’éducation et la culture inculquées aux écoliers. Pousser les enfants à s’instruire les rendraient plus ouverts d’esprits et attentifs au bon vivre ensemble au sein de leur société. L’homme serait transformé et deviendrait moins violent car par l’apprentissage de savoirs être il saura comment se canaliser. Cependant l’expression  « avoir la culture de la violence » montre que pour certains, malgré la culture, la violence persiste et reste présente. Ainsi, la culture nous protège-t-elle la violence ?

                La notion de culture est polysémique, on peut l’entendre sous le terme de civilisation, comme un peuple vivant harmonieusement sous le régime des lois. Elle désigne également l’ensemble des traditions, normes, mœurs et l’acquisition de connaissance, le développement de faculté visant l’épanouissement individuel. La violence quant à elle, renvoie au caractère extrême d’un sentiment : un comportement agressif par exemple. La violence peut se faire sous différents aspects : violence physique, psychologique ou encore morale avec le harcèlement. On donne un caractère violent à une situation où on contraint quelque chose ou quelqu’un à réaliser un acte qu’il ne souhaite pas entreprendre.  Alors que ces deux termes apparaissent contraires, barbarie pour la violence et civilisation pour la culture, une corrélation peut très vite se faire remarquer.

                Alors, quel est le rôle de la culture vis à vis de la violence ? Peut elle nous défendre contre la violence ou bien au contraire se retourner contre nous ?

                Tout d’abord, nous allons voir que la culture se doit de nous protéger contre la violence puis qu’elle rencontre des problèmes sur ce point et pour finir, que paradoxalement la violence se trouve là où ne l’imagine pas forcément.

                La culture possède une fonction très importante, celle de nous protéger au mieux contre la sauvagerie et les agressivités que l’on peut rencontrer au cours de notre vie. La protection se fait contre la nature environnementale puis contre la nature humaine.

                La nature possède deux sens, on distingue la nature humaine de la nature environnementale. Elle représente l’animalité chez les humains, la sauvagerie et la barbarie. La violence posséderait donc comme essence la nature puisqu’elle serait source d’agressivité. Dans l’état de nature, il n’y a pas de règles ni de normes, l’homme obéit uniquement à ses pulsions. Le philosophe anglais Thomas Hobbes disait que « l’homme et un loup pour l’homme » ce qui signifie que par sa nature pulsionnelle l’homme peut s’attaquer à son égal sans problème puisqu’il n’a notion de rien et se laisse guider par ses envies peu importe leur taux de rationalité. Dans cette optique là (absence de règles) un individu peut détruire, endommager sans aucun problème. L’état de nature est synonyme d’état grégaire et ne possède aucune sécurité ni moralité. La caractéristique de cet état est la « guerre généralisée ». Le rôle le culture ici est d’éduquer et amener à faire prendre conscience aux individus de la nature de leurs actes. La culture est un processus qui permet de faire passer un individu d’un état à un autre, par la transmission de savoirs faire et savoirs être au travers de l’éducation au sein du cadre familiale et scolaire, l’individu prend conscience de la nécessite d’être encadré, de respecter et obéir à des règles afin de vivre le plus en harmonie en société. La culture possède un rôle clé dans la socialisation qui désigne le processus d’intériorisation de normes et valeurs. Grâce à un milieu stable et organisé, l’individu peut se détacher de l’état grégaire comme nous le montre l’exemple du film « L’enfant sauvage de François Truffaut ». En effet dans ce film, l’enfant réagit dans un premier temps par la violence lorsque le professeur lui demande de mobiliser ses facultés humaine. Ensuite grâce à l’éducation fournie par le professeur, l’enfant devient progressivement un être de culture. Dans cet exemple, on peut voir que l’éducation à la l’Humanité doit passer par la souffrance. En effet, il est difficile de se détacher de la violence lorsqu’elle nous paraît innée. Grâce au « logos » c’est-à-dire la voix, le discours, la raison ; on peut se détacher de l’état grégaire caractérisé par la « phône » où l’on s’exprime à l’aide de code signalétique, on manifeste une chose par la colère et la violence. L’éducation et la culture nous couvre donc contre la violence.

                Selon le philosophe et psychanalyste Sigmund Freud, l’état de nature est dirigé par les pulsions qui amènent de la violence. La culture permet donc pour l’homme de canaliser ses pulsions : grâce à l’éducation, aux règles, lois et à l’autorité supérieur que représente l’état, l’homme utilise son intelligence et n’est plus simplement orienté par sa nature pulsionnelle. Dans son ouvrage « L’Avenir d’une illusion » Freud s’exprime en disant que « c’est en effet la tâche principale de la culture que de nous défendre contre la nature ». Par extension, le but de la culture est de nous protéger contre la violence caractéristique de l’état de nature. Pour Freud, la nature pulsionnelle est violente, c’est pour cela qu’il faut s’en éloigner le plus possible. Il affirme que la violence a des origines pulsionnelles : « eros », la pulsion de vie et « thanatos » la pulsion de mort. La culture est à l’opposé de cet aspect de l’homme et elle rend l’homme capable de contrôler ses pulsions agressives. Dans son ouvrage paru en 1923, Freud développe 3 notions qu’il dit appartenir au psychisme humain. Le « ça » représente l’ensemble des désirs et pulsions refoulées appartenant à la partie inconsciente chez l’homme, c’est une réservoir d’instincts humains, de besoins pulsionnels canalisés (violence). Le « surmoi » désigne la censure du ça, cette partie formée par la culture est l’intériorisation des interdits de sociaux et parentaux, ce sont les loi morales ou plus familièrement le gendarme de ces désirs et pulsions violentes. Enfin, le « moi » est la fonction consciente de la personnalité qui assure la stabilité et empêche de libérer le ça en tenant compte des lois du surmoi. En clair, ces instances innées et développées par l’éducation permettent la protection des individus contre leurs  pulsions violentes.

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