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La culture nous humanise-t-elle ?

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Par   •  10 Octobre 2020  •  Dissertation  •  1 347 Mots (6 Pages)  •  2 223 Vues

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                                La culture nous humanise-t-elle ?

La culture désigne le milieu proprement humain dans lequel vivent les hommes et fait référence à une distinction par rapport à un état de nature sur laquelle l’homme opère des transformations. Mais en même temps, au niveau social, la culture représente les habitudes, les coutumes, les moeurs, les langues, les patrimoines artistiques et l’histoire de façon générale. Sans la culture, l’homme ne pourrait pas développer certaines qualités morales et donc il ne pourrait pas se référer à un système de valeurs spirituelles. La culture permettrait ainsi à l’homme d’atteindre un certain niveau intellectuel et moral. Cependant est-il possible que la culture nuise à ce qui ferait notre humanité ? Certaines idéologies peuvent aller à l’encontre de toutes valeurs humaines. Par exemple, certains génocides perpétrés dans le passé nous éloignent de la vision de l’homme cultivé. Ainsi, si la culture permet à l’homme de devenir humain, est-ce pour autant qu’elle le moralise ?

Nous pouvons donc nous demander si la culture permet simplement à l’homme d’être humain ou si elle lui permet en plus de devenir un être moral ?

Devant ces interrogations nous verrons tout d’abord que la culture permet d’humaniser l’homme mais cette approche est-elle suffisante pour considérer que l’homme fait preuve de moralité. Enfin nous tenterons de définir dans quelle mesure la culture peut permettre à l’homme de redevenir moral.

      Dans un premier temps la culture est la condition nécessaire pour rendre l’homme humain.

Tout d’abord, la culture est la transformation du monde extérieur. L’homme éprouve le besoin de transformer son environnement naturel pour répondre à ses besoins. Grâce à des outils, des instruments, l’homme travaille pour produire des ressources nécessaires à sa survie. Ainsi, l’homme en transformant la nature, se transforme lui-même et donc s’humanise. Par exemple, Marx dans Le Capital, explique que le travail est un acte qui se passe entre l’homme et la nature. En agissant sur la nature, il la modifie et se modifie lui-même en développant des compétences. D’autres activités permettent à l’homme de manifester ses aptitudes à la culture comme l’art.

Ensuite, la culture, forme d’éducation, est à l’origine de la transformation des individus.

En effet, elle pousse l’individu à maitriser ses pulsions en imposant des règles mais aussi elle permet de développer les qualités de l’homme. Les pulsions de manière générale sont domestiquées tout comme les pulsions d’expression par le corps et la parole. L’éducation, permet donc à l’homme l’apprentissage du langage par le contact social. Par exemple, les enfants sauvages, privés du contact avec la société ne développent pas l’aptitude à parler.

 Ainsi la culture est l’objet de règles valables d’une société à une autre. L’inceste est selon Lewis Strauss, après avoir observé de multiples sociétés, la seule interdiction morale universelle. Ainsi, l’état vient calmer les pulsions d’agressivité en s’assurant que les règles et les lois soient respectées. Cette organisation a fait chuter le taux d’homicides. Selon Marx Weber l’état est l’institution qui a le monopole de la violence légitime.  

Enfin, la culture nous humanise car l’homme a cette capacité propre à évoluer. En effet, l’homme est amené à se parfaire tout au long de son histoire. Ainsi, la culture implique l’idée d’une perfectibilité de l’homme que Rousseau explique dans Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Ce concept désigne la capacité qu’a l’homme de développer en fonction des circonstances de nouvelles capacités. Toutefois, Rousseau nous avertit que cette perfectibilité est paradoxale car si elle permet à l’humanité de progresser, elle l’éloigne également de la nature. Par conséquent, elle peut être un facteur d’humanisation ou au contraire un facteur de dénaturation.

La culture semble bien être la condition essentielle pour humaniser l’homme. Le partage des mêmes codes est le gage d’une éducation réussie. C’est donc bien la culture qui nous socialise et donc nous humanise. Mais la culture ne serait-elle pas qu’une apparence de moralité où les mœurs les plus raffinées cachent les vices les plus terribles ?

   Dans un deuxième temps, la culture ne fait pas de l’homme un être moral.

         Tout d’abord, la culture peut dégrader certaines compétences de l’homme. Par exemple, dans les grandes entreprises, la recherche de reconnaissance peut conduire certaines personnes à avoir des comportements abusifs au point de dévaloriser leurs collègues. En effet, en faisant l’acquisition de nouvelles capacités, l’homme perdra obligatoirement ses qualités premières. Comme le dit Rousseau dans le Second discours :  «  Il n’y a pas développement de nouvelles compétences sans dégradation ». Il montre alors que le developpement de l’intelligence, qui a des effets sur les arts et les savoirs, s’accompagne obligatoirement d’une perte de moralité. En effet, l’individu est guidé uniquement par sa raison et n’éprouve plus de compassion pour ses semblables. Ainsi, la culture peut conduire l’homme à faire preuve d’égoïsme.

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