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Doit-on fuir le temps ?

Cours : Doit-on fuir le temps ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Juin 2022  •  Cours  •  4 654 Mots (19 Pages)  •  245 Vues

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Ewan

THIEBAU                                                                                          TG08[pic 1]

« Doit-on chercher à fuir le temps ? »

Intro : (à développer plus tard avec la méthodo)

Grâce ou à cause de notre caractère humain nous avons quelques bonnes raisons de vouloir fuir le temps.

Il y a une raison biologique a cette volonté. En effet, étant humain nous savons dès notre naissance qu’il y a une finitude à notre existence. Cela pose alors une certaine problématique de notre rapport avec le temps, on s’en méfie car il est fugace (il est extrêmement rapide) et prend la vie aussi vite qu’il la donne. Nous cherchons à fuir le temps car nous sommes conscients qu’il finira par nous conduire droit vers cette fin qu’est la mort. En soi le fait de mourir nous semble assez normal jusqu’à ce que ce processus de décomposition commence à nous atteindre. Nous nous sentons alors comme une fleur qui fane, un organisme qui s’affaiblit et contracte des maladies qui nous semblaient jusqu’à lors inatteignables. Nous pourrions prendre appui sur le cancer ou même une maladie mental tel que l’Alzheimer qui ronge peu à peu l’humain avant de le faire disparaitre. Le corps se met à pourrir, à se recroqueviller sur lui-même ce qui est signe que le temps nous domine et nous fait avancer droit vers notre fin commune. C’est ce que montre parfaitement Nerval (Sylvie) lorsqu’il compare l’image de sa tante jeune et « attrayante, maligne » à celle qu’elle est lorsqu’il la voit c’est-à-dire une « bonne vieille qui cuisinait […], courbée ». On voit alors qu’il a vu cette femme à la fois d’une beauté assez importante puis à cause du temps le corps de cette femme s’est dégradée pour n’être simplement qualifié de courbé. Cette réalité est assez horrible car le thème ici n’est pas la mort en soi mais la transformation qu’il y a avant et qui nous pousse à se voir peu à peu se décomposer, chose que nous ne voulons pas voir. L’emploi alors de l’imparfait « vous étiez jolie » est assez symbolique et renforce cette dégradation au cours du temps, ses paroles montre donc que ce temps pour sa tante est achevé à jamais. La femme du héros se demande aussi si ce temps de décomposition a déjà débuté pour elle car la mort est un problème, vivre sa mort en est un autre. Vivons-nous notre vie jusqu’à la mort ou mourrons-nous lentement ? Dans les deux situations on cherche à s’évader des conditions du temps pour arrêter ce processus de fin immuable.

Néanmoins ce désir de fuite du temps est aussi dû à des raisons sociales. L’humain à besoin de temps propre après une certaine quantité de ce temps passé dans un intérêt social. Cependant le temps n’accorde pas toujours ce temps personnel demandé, dans la vie, le vouloir n’est pas forcément le pouvoir. On doit souvent transformer notre temps libre en temps contraint pour un but qu’on obtiendra dans un futur plus ou moins lointain. Par exemple si nous choisissons de ne pas faire de sport extra-scolaire pour renforcer ce travail scolaire c’est un choix qui aura des conséquence positive pour le futur d’étudiant mais négatives pour le futur de notre organisme. Ce que nous souhaiterions alors est de pouvoir à la fois faire du sport mais aussi de pouvoir rester efficace dans le travail de lycéen. Nous cherchons ainsi à arrêter le temps ou du moins sortir de ses normes pour pouvoirs à la fois maximiser l’effort dans le temps scolaire mais aussi avoir le temps de profiter de notre temps libre. Cela est malheureusement impossible et il faut parfois faire l’impasse sur notre propre temps pour le mettre au service de quelqu’un d’autre. On cherche néanmoins tous les moyens nécessaires à l’équilibre de ce temps libre et contraint pour rendre efficace le temps social de l’individu et celui misé sur la société elle-même. Nous pourrions alors nous intéresser à ce que pense Karl Marx, personne à vision extrêmement pessimiste vis-à-vis du capitalisme, dans Le Capital il dit que le travail du capital dépasse largement les limites morales et physiologiques. « Il usurpe le temps qu’exigent la croissance, le développement et l’entretient du corps en bonne santé. Il vole le temps qui devrait être employé à respirer l’air libre et à jouir de la lumière du Soleil ». Il affirme alors clairement que lorsqu’on ne distingue plus la limite de temps contraint à consacrer (on est victime du « Capital ») alors cela devient peu à peu malsain pour l’individu, il va tellement vouloir être productif et efficace qu’il va en oublier sa propre vie, chose pour laquelle il avait pour but principal. Nous convertissons notre temps propre en temps social pour que notre futur temps propre soit idéal mais à force celui-ci s’affaiblie aussi. Sénèque révèle cette « perte de temps » qui ronge l’individu dans son œuvre De la brièveté à la vie grâce à divers exemples de catalyseur sociaux (créancier, maîtresse, roi, …) « combien de gens ont gaspillé ta vie sans que t’aperçoives des dommages » « peut-être, ce jour que vous donnez à un homme, où une occupation quelconque est le dernier ». Nous cherchons à tout prix à rendre notre prochain temps propre parfait en repoussant alors celui présent et rien ne nous garantit que nous puissions vraiment en profiter un jour.

Le fait que nous nous attachons à certaines choses constitue en grande partie une dernière raison affective à la volonté de la fuite du temps. Il parait évident qu’en tant qu’humain nous ressentons certaines émotions, et bien celles-ci peuvent être altérées brusquement à cause du temps et son passage continuel. Nous nous attachons souvent à des objets périssables ce qui conduit au fil du temps à une tristesse dû à une joie passée qui ne peux exister que par des images corrompues. Par exemple nous avons que tôt ou tard nos parents, nos amis, nos frères et sœurs vont finir par s’éteindre eux aussi ce qui provoque une tristesse liée à cette affection que nous avons eu pour ces personnes. Nous voulons alors revivre ces moments avec ces personnes, ce qui n’est pas possible nous nous rendons alors compte que tous nos chagrins passent à cause du temps et nous remettons en question l’affection que nous avions pour ces objets ou ces personnes. Pour ce qui est de nos joies, elles ne sont quasiment pas vécues à cause de la fugacité du temps qui rend ces moments trop éphémères et nous empêche donc de les retenir correctement, il faudrait sortir du temps pour pouvoir en profiter à fond. Nous ne vivons pas pleinement le moment présent aussi à cause de regrets et remords du passé, il s’agit d’un cercle vicieux, nous regrettons le passé donc nous n’agissons pas dans le présent puis nous regretterons le passé du présent. Par exemple si nous disons du mal à une personne avant qu’elle ne parte, et bien nous allons nous sentir mal et potentiellement dire du mal à d’autres personnes et ce jusqu’à ce que le temps serve de remède car nous ne pourrons jamais revenir sur nos actions passées. La cure la plus efficace contre les regrets est l’oubli, Nietzche nous la présente comme une sorte de digestion du passé qui fait ainsi disparaitre peu à peu les chagrins. « nulle jouissance de l’instant présent ne pourrait exister sans faculté d’oublié » (Généalogie de la morale, IIème dissertation), ce qui est paradoxal c’est que donc le temps est à la fois cause et remède des souffrances affectives. Le mieux serait donc d’être hors du temps pour profiter de chaque instant, de chaque personne, de chaque objet et de pouvoir revivre chaque évènement, mais encore une fois cela est impossible pour nous autres, nous sommes des êtres temporels. Rousseau nous explique bien que le temps est à la fois fugace et irréversible (aucun retour en arrière n’est possible), sur Terre « Rien n’y garde une forme constante et arrêtée, et nos affections qui s’attachent aux choses extérieures passent et changent nécessairement comme elles. » (Les Rêveries du promeneur solitaire). Il parle de flux continuel ce qui signifie que chaque action est unique et ancrée pour toujours, peu importe le ressenti que nous avons sur cette action dans le futur cet émotion finira par passer à cause du temps. Nous voyons clairement que vis-à-vis du temps toutes les choses auxquelles nous nous attachons paraissent futiles ce qui n’est pas du tout le cas pour les individus que nous sommes.

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