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Histoire du droit: le droit athénien.

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Par   •  14 Novembre 2016  •  Fiche  •  20 162 Mots (81 Pages)  •  904 Vues

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Questions relatives à la Athènes :

1) Les citoyens athéniens à l'époque démocratique

  1. Territoire et population de la cité d’Athènes

Le territoire de la cité athénienne est un peu plus petit que ce qu’on appelle aujourd’hui la région de l’Attique. Il fait 2 500 km2. Pourtant Athènes faisait dans la Grèce figure de mastodonte, la plupart des cités grecques ayant ainsi seulement entre 25 et 100 km2. L’expérience politique des Grecs se déroulait sur des territoires très peu étendus. La population comprenait sur le territoire de l’Attique 400 000 habitants, touts statuts juridiques confondus. Il n’y a pas du tout coïncidence entre le nombre d’habitants et le nombre de citoyens (hommes adultes participant à l’assemblée du peuple), qui sont seulement au nombre de 40 000.

  1. L’acquisition de la citoyenneté athénienne

Les athéniens ont été très avares de leur citoyenneté. Au contraire Rome a très tôt assez facilement agrégé au corps civique les nouveaux venus des peuples vaincus. A Athènes les deux modes d’acquisition de la citoyenneté sont la naissance et la concession de la citoyenneté. La naissance est le mode le plus courant, mais lui-même était très limité et régi par deux conditions fondamentales : le mariage des parents de l’enfant devait être reconnu par les lois d’Athènes (mariage légitime, ce qui excluait les enfants naturels qui étaient rattachés à la catégorie des métèques), et une loi est venue compliquer les choses à l’initiative de Périclès (-451) qui a exigé que désormais il faille être né d’un père athénien (ce qui était le cas avant) mais aussi d’une mère athénienne. Les raisons de cette réforme très connue restent mystérieuses et on lui trouve quatre hypothèses : une mesure de circonstance nécessaire à court terme pour diminuer le nombre de citoyens car l’assemblée du peuple devenait trop nombreuses, une mesure démocratique dirigée contre les familles de Patrides (vieilles familles aristocratiques athéniennes qui se mariaient volontiers en dehors d’Athènes avec les grandes familles étrangères), une mesure idéologique dictée par la considération et la valeur individuelle que les athéniens accordaient à chaque individu (orgueil du citoyen athénien), ou une mesure guidée par la xénophobie. Le second mode d’acquisition est la concession de la citoyenneté. A la différence de Rome Athènes ne donnera la citoyenneté à un barbare que très rarement  (en une centaine d’années 64 décrets accordent la citoyenneté athénienne à des barbares). Athènes a donc une vision très restrictive de la citoyenneté.

  1. Les Dèmes et les Trittyes

Les dèmes et les trittyes sont des circonscriptions territoriales, des subdivisions du territoire de l’Attique. Il existe 139 dèmes. Les dèmes ont été institués par Clisthène, père fondateur du régime populaire, qui est intervenu entre -507 et -501 et a donné à Athènes les institutions qui vont servir de base au fonctionnement de la démocratie. Ils sont en quelque sorte un pouvoir d’administration local, dirigés par un démarque. Leur rôle est double. D’abord ils permettent de savoir qui est citoyen. Ensuite presque toutes les fonctions politiques d'Athènes sont le fruit d'un tirage au sort et non pas d’une élection, et c’est dans le cadre de ces dèmes qu’on établissait une sélection aboutissant aux listes de candidats pour les fonctions publiques. Le sentiment général est que ces dèmes sont des créations en grande partie artificielle. Leur signe particulier est qu’ils portent des noms de héros ou de familles mythiques, sans se référer aux traditions antérieures. On voit ici une volonté novatrice, de rupture avec le passé. Concernant la composition des dèmes enfin, on peut relever une évolution sensible entre l’époque de Clisthène et les 50 années qui ont suivi. A l’époque de Clisthène ce sont les citoyens qui forment la collectivité du dème, le critère de rattachement d’un citoyen athénien est à l’origine territorial. Mais Clisthène a décidé que le rattachement à un dème serait héréditaire, et les mouvements de population aboutissent au passage à un critère personnel. Clisthène a en outre insisté pour que le nom du dème apparaisse dans le nom du citoyen (c’est ce qu’on appelle le nom démotique). L’obligation de se nommer ainsi a mis fin à l’onomastique et à l’exclusion des gens sans ancêtres ou propriétés : le fait de forcer tous les citoyens à porter le nom de leur dème est un signe de promotion de l’individu dans la société. Les trittyes sont un regroupement de 3 dèmes continues.

  1. Les 10 nouvelles tribus

Une tribu désigne à l’origine un regroupement agricole ou guerrier. Il y a eu dans toute l’Antiquité 4 tribus à Athènes. Clisthène a cassé ce vieux système et l’a remplacé par 10 nouvelles tribus extrêmement artificielles. Il décidé de créer ces nouvelles tribus de façon à ce qu’elles ne forment pas un territoire continu. Clisthène a pris en compte les trois grandes régions économiques du territoire de l’Attique : la côte où se trouvaient les pêcheurs et les navigateurs, le Mésogée ou arrière pays ou se trouvaient les cultivateurs, et l’Astu ou ville où se trouvaient les artisans. Chacune des nouvelles tribus serait formé pour un tiers d’un quartier d’Athènes, pour un tiers par le Mésogée, et pour un tiers par la côte afin d’éviter une trop grande solidarité territoriale. Une tribu clisthénienne est donc un regroupement humain qui force à coopérer des gens qui n’ont pas les mêmes intérêts. La volonté est celle de mêler des gens de cultures différentes. Enfin les tribus ont un rôle militaire qui tend à s’effacer lorsqu’Athènes devient une puissance maritime. C’est surtout un rouage politique de premier plan.

  1. Les classes censitaires

La classais était un groupe de citoyens qui étaient appelé au service militaire et à gouverner la cité. Il a par la suite été décidé de distinguer dans cette classe les citoyens selon leur fortune. Chaque classe est un groupe patrimonial. Le cens est l’opération de recensement qui consistait à inscrire les citoyens selon leur niveau de fortune. Les différentes classes de la société athénienne étaient : les Pentacosiomédimnes (revenu de 500 moissons de blé), les Hippeis (cavaliers), les Zeugites (laboureurs) et les Thètes (citoyens sans propriété convoqués à l’assemblée du peuple, artisans souvent salariés). Jusqu’à Clisthène le critère de la richesse était un critère de propriété agricole, mais avec Clisthène cette évaluation se fait davantage en argent. Cela permet aux riches d’un nouveau type de s’intégrer. Cette classification était très utile dans le sens où avant la démocratie il était important de connaître le patrimoine des citoyens puisque chaque fonction importante était réservée aux plus riches. A l’époque démocratique, les positions n’étant plus réservées aux gens à grand patrimoine, n’importe qui pouvait accéder aux fonctions publiques. La classification patrimoniale de la population servait alors à la contribution des citoyens (taxes). Elle devenait alors au désavantage des plus riches.

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