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Hamlet, Shakespeare

TD : Hamlet, Shakespeare. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  5 Octobre 2018  •  TD  •  685 Mots (3 Pages)  •  584 Vues

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Au début du XVIIe siècle, en Angleterre, pendant la très riche période du théâtre élisabéthain, Shakespeare, auteur emblématique du courant baroque, va offrir une œuvre intemporelle à la société, soit Hamlet. Cette tragédie de la vengeance présente le célèbre monologue de décision où le jeune prince hésite à se suicider (Acte III, scène 5). Par conséquent, l’ambivalence d’Hamlet mérite un examen approfondi. Ainsi, le douloureux dilemme vécu par le héros l’amène à reconsidérer la vie et la mort.

Tout d’abord, Hamlet conçoit la vie de manière pessimiste. Effectivement, la vie rime avec souffrance pour cet homme. Nous le constatons aisément grâce à notre lecture attentive du texte. Par exemple, nous remarquons la métaphore que le personnage utilise pour désigner la vie : « une mer de tourments » (l.4). Comme nous le savons tous, la mer évoque une vaste étendue d’eau. De plus, cet espace vaste se remplit de « tourments ». L’exagération de cette hyperbole souligne donc, la conviction, chez le jeune héritier, que la fatalité frappera à tout coup. Voilà pourquoi, la vie, pour Hamlet, est violence. Ces quelques mots l’illustrent parfaitement : « Est-il plus noble pour l’esprit de souffrir/Les coups et les flèches d’une injurieuse fortune » (l. 2-3). Autrement dit, l’usage des « coups » et des « flèches » indique, par effet de métonymie, que le destin n’épargne personne puisqu’il renouvelle sans cesse ses attaques. De surcroît, l’expression « l’injurieuse fortune » renchérit cette vision négative puisque l’adjectif péjoratif « injurieuse » sous-entend que la destinée nous offense, nous fait injure. Bref, Hamlet n’arrive pas à envisager la vie sereinement, car il ne porte attention qu’aux aspects les plus sombres de son existence reliés à la douleur et à la violence. Cette implacable conception du monde l’amène à envisager d’abréger définitivement ses souffrances.

Bien que le pathétisme d’Hamlet le conduise au suicide, au bord du gouffre, il hésite. Autant dire que ce dernier a de la mort une vision trouble. Il n’en perçoit que partiellement les contours. En principe, la mort permettrait le repos. Cette solution rassurante est formulée au tout début du monologue : « Mourir, dormir,/Dormir, rêver peut-être, ah ! C’est là l’écueil. » (l.9-10) Un premier parallélisme saute aux yeux : les verbes « mourir » et « dormir » apparaissent l’un à la suite de l’autre séparés par une simple virgule. L’association de l’un avec l’autre se construit naturellement. La mort et le sommeil pourraient coïncider. Ensuite, la reprise de « dormir » suggère que le héros acquiesce à la logique de l’association précédente, comme s’il venait tout juste de résoudre une équation mathématique. Le repos grâce à la mort semble possible. Là, ne s’arrête pourtant pas la démonstration. Il poursuit son raisonnement par un autre parallélisme, soit celui des verbes « dormir » et « rêver ». Si la mort ressemble au sommeil, alors les rêves mortuaires devraient copier ceux de la vie. Cependant, l’emploi de l’adverbe « peut-être » ramène le doute chez le locuteur quant à la nature de ces rêves. L’interjection « Ah ! » marque son désenchantement. Cette construction intellectuelle vacille. La chute se fait sentir. Il constate l’obstacle « l’écueil » qui freine son élan. L’inquiétude surgit à nouveau. Avec raison, puisque la mort apparait incertaine. L’auteur la compare à cette « Contrée inexplorée dont, la borne franchie,/Nul voyageur ne revient » (l. 24-25). L’idée de la mort envisagée comme un territoire vierge alimente la métaphore filée du dernier voyage. On ne doit espérer, passé cette frontière, « la borne », aucune transmission des défunts aux vivants, laissés dans l’ignorance. En résumé, l’au-delà ne saurait offrir un véritable refuge pour l’être éprouvé par les chagrins, puisque les perspectives nébuleuses de cette expérience effraient.

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