Hamlet / William Shakespeare

Fiche de lecture sur Hamlet

Commençons par parler de l’auteur. William Shakespeare est né en Angleterre à Stratford en 1564 et mort en 1616 dans la même ville. Bien que poète et dramaturge anglais, il est l’un des rares de sa catégorie à avoir pratiqué la comédie mais aussi la tragédie. Il est considéré comme étant le plus connu dans son domaine. Il est réputé pour son excellente maîtrise des formes littéraires et poétiques ainsi que sa capacité à décrire la nature humaine. Son influence est tellement grande encore de nos jours qu’il continue d’influencer les artistes d’aujourd’hui. De plus, ses textes sont traduits dans la majorité des langues parlées dans le monde. Ses pièces sont jouées encore de nos jours dans de nombreux théâtres. On mesure l’influence de Shakespeare sur la culture anglo-saxonne en observant les nombreuses références qui lui sont faites, que ce soit à travers des citations comme dans Hamlet « Être, ou ne pas être, telle est la question », des titres d’œuvres ou les innombrables adaptations de ses œuvres. L'œuvre de Shakespeare se caractérise par son extraordinaire diversité, incorporant tous les genres (farce, comédie, drame, tragédie, etc.). Ses œuvres sont tout public, de toutes classes sociales. Seuls 16 des 37 ouvrages qu'il a produits de son vivant ont été publiés. Ses personnages les plus connus sont Juliette, Hamlet, Macbeth, Richard III, Roméo, Othello…

                  “Hamlet, prince du Danemark“, est une pièce de théâtre tragique en cinq actes, écrite vers 1599-1601 et publiée en 1603 à partir d'un texte non autorisé, en référence à une pièce antérieure. L’histoire se déroule au Danemark où le roi, père d'Hamlet, meurt. C’est alors qu’il y a un nouveau roi sur le trône, l’oncle d’Hamlet, Claudius qui épousa deux mois après Gertrude, la mère d’Hamlet. Peu de temps après, le spectre du roi mort apparaît chaque soir auprès d’Hamlet et lui informe qu’il a été assassiné par Claudius. S’ensuit alors de nombreuses péripéties autour du projet de vengeance de la mort de son oncle par Hamlet. L’idée sera donc qu’Hamlet simule une folie mentale, qui finira par lui jouer des tours. A la cour, on pense qu’il en est atteint à cause de l’amour qu’il porte envers Ophélie, fille de Plonius, conseiller du Roi. Voyant la menace arriver, Claudius ordonne l’exécution d’Hamlet.

                  La pièce est composée de plus d’une trentaine de personnages ayant des caractéristiques différentes. Hamlet, comme nous l’avons vu, se livre à une entreprise périlleuse. Il est mélancolique et a de nombreux monologues. Un peu comme dans « Juste la fin du monde », Hamlet n'arrive pas à l'exécution de son projet. Il réfléchit, doute, ce qui l’amène à avoir des crises (« être ou ne pas être… », dans l’acte III scène 1. De même qu’Hamlet, le spectre, Ophélie ou encore la Reine, ils incarnent tous le tragique. Comme personnages le plus joyeux, il y a les deux fossoyeurs.

                  La pièce se déroule dans le château d’Elseneur au Danemark au Moyen-âge. On se situe dans un contexte lourd et pesant pour les Anglais, ce qui caractérise peut être ce même caractère qu’à cette pièce bien qu'intéressante. L’histoire se déroule sur plusieurs mois dans des lieux différents.

                  Pour la première partie de notre étude littéraire, nous examinerons la Renaissance et les bouleversements. Le terme théâtre élisabéthain fait référence à la production théâtrale spéciale qui a décollé en Angleterre sous le règne d'Elizabeth I (1558-1603) et s'est poursuivie jusqu'à la fermeture du théâtre en septembre 1642 après la victoire des puritains.

Politiquement, cette période est marquée par la stabilisation et la consolidation de la monarchie britannique. Elizabeth, la reine vierge, règne en monarque absolu. L'esprit de conquête, les victoires victorieuses et la prospérité nouvelle suscitent chez les sujets du royaume un ardent patriotisme et le désir de voir la grandeur du pays. Le théâtre, notamment avec la popularité des pièces historiques (chroniques), prend alors son essor et contribue au renouveau artistique et au dynamisme de l'Angleterre élisabéthaine. Le théâtre a été conçu pour refléter la figure de la Renaissance anglaise, caractérisée par une intense curiosité pour l'univers, une soif insatiable de découverte et un dynamisme inébranlable. La première génération de dramaturges élisabéthains, surtout Christopher Marlowe (1564-1593) par exemple, et la première génération de Shakespeare, mettent l'accent sur la croyance en la foi et le culte permanent de conquête humaine. Les pièces de cette période témoignent d'un goût particulier pour la violence, d'une puissante volonté d'avancer avec constance, d'un dépaysement magique et exotique (l'imaginaire se nourrit de la découverte de contrées lointaines jusqu'alors inconnues).

Le bouleversement est aussi de la partie, essentiellement au théâtre. Ainsi, on retrouve la prise de conscience du temps dans cette œuvre. Elle arrête dans son élan l’être d’agir et de penser. Il est ainsi figé, dans l'impossibilité de réaliser toute action. Il peut être comparé à la mort. Comme le dit Hamlet, “le temps est disloqué”, ligne 5. Il nous parle d’un monde où le temps est rompu, hors de son socle et hors de contrôle par conséquent. Tout est remis en question, jusqu’à l’emplacement de la terre dans l’espace et le temps. Il y a ici une idée que c’est le destin qui en a voulu ainsi. Des puissances supérieurs et inégalables qui régisseraient le monde sans pouvoir de contrôle pour les manier.

Pour la deuxième partie de nos études littéraires, nous examinerons Mélancolie et dégoût : la tragédie de l'action. L'épisode où les acteurs sont venus à l'acte 2, scène 2 a complètement interrompu l'action principale. Hamlet accueille la troupe après un vif échange et exprime son empressement : « Allez, donne-nous un avant-goût de ton art, vite, une tirade passionnée ». Celle-ci se prolonge, puis perd tout lien avec l'action elle-même. champ est plus adapté à l'action : le théâtre dans le théâtre est un moyen de l'imagination d'Hamlet pour "connaître le roi" et comprendre clairement la révélation du roi. Spectre. Tout comme la tragédie espagnole utilise aussi le théâtre dans le théâtre comme un Une ruse, cette tactique fait avancer l'action : Claudius est révélé. Pourtant, si dans la pièce de Thomas Kidd, l’exemple même de la tragédie de la vengeance, l'intrigue dans l'abîme nous incite à émettre un jugement final. Mais, dans notre pièce, elle n’a pas cette finalité. En effet, il s'agit bien sûr d'un événement important, mais il ne conduira pas à l'action. Si dans Hamlet, Shakespeare s'écarte de la structure dramatique initialement annoncée (tragédie de la vengeance), cela lui permet de souligner le caractère d'Hamlet, notamment sa méfiance vis-à-vis de l'apparence. Cette méfiance l'a d'abord conduit à l'impuissance, comme il l'a déclaré dans le deuxième monologue, “Mais quel âne je suis ?” III, 3. C'est trop tard pour la vengeance, c'est juste la résignation. De plus, le dégoût de l'acte qu'il devait accomplir qui le paralysait venait surtout de son dégoût pour ce que sa mère était devenue à ses yeux. En témoignent les termes qu'il a utilisés dans sa confrontation avec elle (III, 4). Le dégoût d'Hamlet est à la hauteur de l'atmosphère toxique qui plane sur le royaume. « Quelque chose est pourri dans l'État du Danemark » (I, 5), on ne peut enlever cette pourriture qui reste présente sans possibilité d’action. Et personne ne peut changer cela sans intervention d’un être supérieur qui n’est ici pas présent pour le bon déroulement de l’histoire selon la pensée de son créateur. Cette atmosphère s'installe dès le début, avec une anxiété et des attentes inhabituelles dans le processus de visionnage.

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