Étude du recueil Fil Et Aiguille Dans Les Mains Libres

Dans Les Mains Libres, le fil et l‘aiguille sont des thèmes minoritaires mais pourtant récurrents dans l’ensemble de l’œuvre. En effets ils peuvent être représentés à travers divers objets tels qu’une paire de ciseaux, les aiguilles d’une horloge voir même le bout pointu d’une fusée mais aussi par de nombreuses métaphores au sein des poèmes.

Nous pouvons nous demander quelle importance et quelle signification peut-on apporter au motif du fil et de l’aiguille dans le recueil. Ainsi, nous nous pencherons dans un premier temps sur le fait que ces éléments reflètent la collaboration des deux poètes ; ensuite qu’ils tissent un lien entre poème et image et enfin qu’ils entrainent l’émergence du lecteur dans un univers surréaliste.

Le thème du fil et de l’aiguille présent dans l’ensemble du recueil peut faire référence à un point de commun de l’enfance des deux auteur : La mère de Man Ray était couturière tout comme celle d’Éluard, et son père était tailleurs. Ces motifs sont le reflet d’une époque passée mais peuvent aussi référer à l’étroite collaboration entre le poète et le dessinateur. En effet, le premier poème du recueil Fil et Aiguille représente un fil, passant par le trou d’une immense aguille dessinant, suivant les interprétation, une silhouette féminine ou deux personnes enlacées. Ces deux dernières peuvent renvoyer à Man Ray et Paul Éluard du fait de leur complicité grandissante. Nous interprétons donc ces deux éléments comme un tout, une forme commune donnant naissance à un recueil surréaliste.

Le poème La Couture complète le thème fil est aiguille, tout comme le dessin qu’il illustre avec une paire de ciseaux surdimensionnés. Ces éléments révèlent d’une certaine attirance pour la couture présente chez les deux auteurs, les amenant à créer autour de leur passé.

Pour compléter cela, dans le poème Solitaire nous retrouvons une nouvelle vision du fil, qui, enlaçant deux mains, les lient. Ce « jeux de ficelles » évoque le geste créateur des deux auteurs et celui malgré le fait que les mains aient une apparence féminine. De plus c’est l’auteur lui même qui est narrateur de son poème.

L’auteur utilise la présence du fil et de l’aguille au sein d’une double page pour tisser un lien entre elles. En effet, le fil est un élément de liaison qui raccorde dessin et poème mais aussi l’ensemble des pages des Mains Libres. La confrontation entre dessin et texte ne permet pas forcément la compréhension et le sens mais il entraine le lecteur dans une réflexion l’attirant a confronter les deux éléments.

L’utilisation des symboles du fil et de la bobine dans le poème Femme Portative est énigmatique, d’autant plus qu’il soutient la forme féminine telle une marionnette. Le lecteur est aussitôt conduit à évaluer le poème par rapport au dessin.

Un autre poème est très illustrateur de ce procédé de comparaison : Le mannequin. En effet, outre la vision antérieure du dessin, la première ligne du poème « Unique guirlande tendue » entraine une réflexion sur le sens commun aux deux objets. Ici le poème ne semble être autre chose qu’une réminiscence sans rapport explicite avec le dessin.

La métaphore du fil est de l’aiguille est réflectrice de l’état de l’auteur, qui, pour reprendre

...