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Étude de la pièce de théâtre Cantatrice Chauve de Ionesco

Rapports de Stage : Étude de la pièce de théâtre Cantatrice Chauve de Ionesco. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Novembre 2012  •  952 Mots (4 Pages)  •  1 312 Vues

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« Je puis dire que mon théâtre est un théâtre de la dérision. Ce n’est pas une certaine société qui me paraît dérisoire. C’est l’homme. »

Mais, au-delà de la dramaturgie, c’est bien sûr le langage lui-même, l’utilisation qui en est faite qui pourra apparaître comme l’aspect le plus déroutant de la pièce. Commencée dans un langage plat, l’oeuvre s’achève sur une langue en folie, à laquelle tout sens clairement identifiable, toute visée semble manquer. Il s’agit ici de montrer que, plus qu’une simple caricature et parodie du théâtre classique, purement gratuite ou haineuse, pour faire encore référence à la citation évoquée dans la première partie de cet avant spectacle, la pièce propose des enjeux véritables, une réelle interrogation sur le sens du langage et la place de l’homme dans un univers qui menace de se désunir, de perdre son sens et se vouer à l’absurde.

Les procédés de langage très divers utilisés dans la pièce afin de parvenir à un non-sens total.

Cette analyse systématique des procédés de langage utilisés par Ionesco devra mettre en évidence, à la fois les intentions ludiques à effet bien sûr comiques, pour arriver, en fin d’étude, aux intentions secondes, plus profondes si on veut, liées à la thématique de l’angoisse face à ce monde où menace de régner le non-sens.

Que disent les Smith et les Martin ? Rien, ou pas grand chose, banalités, lieux communs. Langage plat, degré zéro de la communication, tourné en dérision. On pourra prendre comme exemple de ces stéréotypes langagiers les propos oiseux sur le coût de la vie et de la nourriture (scène 7).

Un autre aspect de cette utilisation mécanique du langage est celui du langage en délire, qui éclate à la fin de la pièce. C’est ici que le non-sens s’exprime à plein. Les procédés utilisés pour parvenir à ces effets de non-sens sont nombreux ; en voici quelques uns :

- énoncés terminés par un terme choisi par un jeu homophonique « Le yaourt est excellent pour l’estomac, les reins, l’appendicite et l’apothéose » (scène 1)

- onomatopées : « Oh ! » « Teuf, teuf »

- mots forgés, déformés : « cacades », « glouglouteur »

- enchaînements sonores : « Bazar, Balzac, Bazaine »

D’autres procédés visent à faire voler en éclats la logique traditionnelle et la rationalité : sophismes, tautologies, analogies niaises, qui ridiculisent toute prétention à une conversation suivie et de bon sens.

Tous les principes de la logique classique sont bafoués dans des dialogues qui ruinent le principe d’identité, selon lequel une même proposition ne peut être à la fois vraie et fausse (le ménage Watson qui a des enfants et n’en a pas à la scène 1). D’autres principes élémentaires subissent le même sort : celui de non-contradiction (la femme de Bobby Watson à la fois grosse et maigre, belle et pas belle…) ; celui du tiers exclu : lorsque deux propositions sont contradictoires, elles s’excluent l’une l’autre et il n’y a pas de troisième terme possible.

Tous ces procédés ont, ou doivent avoir, des effets comiques : ils visent tantôt à faire rire des lieux communs de la conversation, tantôt à ruiner toute conversation elle-même,

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