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Étude de la pièce de théâtre Cantatrice Chauve de Ionesco

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Par   •  24 Juin 2014  •  597 Mots (3 Pages)  •  1 044 Vues

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I. Le Professeur, un personnage ridicule et caricatural

1. Un tyran

Le Professeur se pose plus en tyran qu'en enseignant censé « éduquer » ses élèves.

Au lieu de se montrer affable et encourageant, il maintient froidement les distances : son adresse à l'Élève (« Mademoiselle »), si elle est polie, ne marque aucune cordialité. Le Professeur est en effet très peu enclin au dialogue : brusque et autoritaire, il multiplie les ordres et les défenses, et son mode favori est l'impératif. Il refuse de donner la parole à l'Élève et la réduit impérieusement au silence : « Taisez-vous », « ne m'interrompez pas ».

En dehors des relations pédagogiques, sur le simple plan humain, il est totalement insensible à la douleur de la jeune fille, et même méchant : aux plaintes de l'Élève, il répond sèchement : « Ça n'a pas d'importance », « Continuons ».

Il semble même vouloir la terrifier : l'expression « jusqu'à l'heure de votre mort » résonne comme une menace gratuite et peu opportune dans la situation. Son discours est émaillé d'allusions à la mort propres à créer l'angoisse : pour lui, les oreilles sont « les tombeaux des sonorités ».

À travers ce Professeur tyrannique qui tire profit de son statut, Ionesco dénonce la tyrannie entre les êtres humains.

2. Un faux savant, pédant, solennel et burlesque

Le personnage, sur le plan pédagogique aussi, est caricatural : il s'agit d'une grimace de savant.

Le fond de son cours est creux et absurde : il multiplie les affirmations évidentes, les lapalissades, comme : « toute langue n'est en somme qu'un langage ». Il énonce des idées simplistes, formulées avec des périphrases inutiles qui en compliquent la compréhension : ainsi, une idée aussi banale que « il faut écouter » est exprimée par « les sons doivent être saisis au vol ». Son discours aligne les « assemblages irrationnels de sons » sans réelle substance. Son cours, en somme, est totalement vide de contenu.

Le Professeur tente de masquer ce vide par une forme oratoire. Il multiplie les effets rhétoriques : phrases longues et pompeuses, rythme qui se veut ample et se perd dans du galimatias. Son discours est une parodie du langage pédagogique : assertif, il recourt au présent de vérité générale (« Seuls tombent les mots... »), aux affirmations péremptoires (« Toute langue n'est en somme qu'un langage », il parle de « principe fondamental »). Il donne à son discours une allure de démonstration, multipliant les articulations logiques (« par conséquent, de cette façon, mais justement pour cela... »), mais celles-ci sont inadéquates et la démonstration est vide. Enfin, les mots compliqués (« phonèmes ») et les phrases jargonnantes rendent son cours tout à fait hermétique.

Ionesco s'amuse à dresser une caricature grotesque de cours. Les métaphores du Professeur ne sont que des amalgames de mots qui n'ont rien à voir les uns avec les autres. Ainsi, les « sons » deviennent des objets (ils sont « remplis d'air chaud

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