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Zadig de Voltaire

Commentaire de texte : Zadig de Voltaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Mars 2013  •  Commentaire de texte  •  2 660 Mots (11 Pages)  •  4 561 Vues

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Zadig de Voltaire

Pour Voltaire, le conte philosophique a deux vertus : déjouer la censure et faire réfléchir ses lecteurs tout en les distrayant.

En contant l'initiation d'un jeune homme, dans une contrée lointaine, Zadig remplit-il cette double mission ?

I. Les caractéristiques de Zadig

1. Un conte philosophique

• Au siècle des Lumières, le conte philosophique connaît son heure de gloire. D'abord parce qu'il donne aux penseurs du XVIIIe siècle une certaine liberté vis-à-vis des autorités : les critiques politiques s'adressent à un régime imaginaire et ne heurtent pas de front le pouvoir. Comment le souverain se fâcherait-il des jugements portés sur un roi de contes, dans un pays fantasmagorique ? Car en fait d'Orient, celui de Zadig n'a rien d'authentique : c'est un Orient de pacotille, tout droit sorti des Contes des mille et une nuits (traduits trente ans auparavant) et des récits de voyages. Ce décor inventé, avec ses clichés de déserts, de femmes à demi-nues, d'or et de parfums, de babouches et de turbans, est alors très à la mode.

• Le second attrait du conte philosophique est sa vertu pédagogique : il permet d'instruire son public en le distrayant. Voltaire, au travers d'histoires amusantes, analyse le comportement humain, la façon de gouverner un pays. Il se sert de cette littérature comme d'une arme, pour faire réfléchir ses lecteurs et changer les choses.

II. Les personnages

1. Zadig

• Le héros a toute les qualités requises pour vivre heureux : jeunesse, beauté, richesse, et surtout vertu. C'est-à-dire qu'il croit au Bien et est persuadé que, si l'on se conduit bien, si l'on a du mérite, on est heureux. C'est cette croyance, cet idéal qu'il représente, qui vont être soumis à la réalité de la vie. En effet, Zadig lui-même ne semble qu'une marionnette (un jouet du destin) promenée d'épreuve en épreuve et dont les choix, les réactions, positives ou négatives, n'ont jamais les conséquences qu'il prévoit. S'il fait preuve de raison, on l'accuse ; s'il triche, il est sauvé (le Chien et le Cheval). C'est le hasard, et non son mérite, qui le conduit à conseiller les rois et à retrouver celle qu'il aime. Zadig n'est donc pas un héros sympathique : il est là pour poser des questions, non pour émouvoir.

2. Astarté

• Astarté a un rôle important dans le conte : à cause d'elle, Zadig doit quitter Babylone. C'est le début de l'aventure. Pour elle, il y revient. Le conte se déroule alors comme une boucle et le héros revient d'où il est parti.

La reine est pourtant peu caractérisée. Femme aimée, elle « rachète » par sa présence idéale les figures féminines négatives (Sémire, Azora, Missouf, la femme du pêcheur)

3. Almona

• Almona est l'une des rares femmes du roman qui est reconnaissante à Zadig de son aide et qui tient à le remercier. Cependant, son imagination pour tromper les prêtres et obtenir leur signature est aussi une caricature de la ruse féminine.

4. Arbogad

• L'heureux brigand Arbogad contredit l'idéal de Zadig : il a réussi par malhonnêteté. Ce n'est pourtant pas un personnage complètement mauvais, son portrait est plus nuancé : « il faisait quelquefois de bonnes actions parmi une foule de mauvaises ».

5. Jesrad

• Jesrad n'est pas un personnage mais une allégorie. Il apparaît d'abord en ermite, portant un livre où la destinée, dit-il, est écrite, mais dans une langue que Zadig ne peut lire. Après avoir imposé trois épreuves au héros, l'ermite se transforme en ange à quatre ailes : Jesrad, l'ange du Bien. C'est lui qui enseigne à Zadig l'une des morales du conte : « Il n'est point de mal dont il ne naisse un bien. »

III. Les thèmes principaux

1. Le destin

• Comme l'annonce le titre, Zadig ou la Destinée, chaque épisode du conte constitue une étape du destin de Zadig. Les différentes expériences n'ont pas de rapport entre elles : le sort est imprévisible et capricieux. Tant que Zadig cherche à comprendre le destin, les épreuves continuent. Lorsqu'il renonce à comprendre, il trouve enfin le bonheur.

2. La Cour

• La Cour est présentée, dans Zadig, sous un jour très négatif. Les rois, Moabdar, le roi brigand, Ogul le gros paresseux, sont injustes et soumis à la mauvaise influence de leur entourage, femmes, prêtres ou conseillers. Ces gouvernements médiocres et corrompus font ressortir favorablement les idées et les actions du bon ministre, du bon conseiller, puis finalement du bon roi qu'est Zadig.

3. L'apprentissage de la sagesse

• Pour trouver le bonheur, le héros doit réconcilier les réalités de la vie et la volonté de Dieu, que Voltaire appelle la Providence. Confronté à des expériences qu'il ne comprend pas, qui semblent absurdes et injustes, il doit pourtant rester honnête et serviable. Contrairement à ce que soutient Zadig lorsqu'il est découragé, il est important d'être bon, même si tout est écrit dans le livre de la Destinée

4. L'esclavage

• Dans Zadig, l'esclavage n'est pas montré sous ses aspects les plus durs et cruels. Esclave de Sétoc puis prisonnier d'Arbogad qui vend des esclaves, Zadig retrouve sa liberté grâce à sa sagesse. Le conte entend ainsi montrer que le pouvoir sans sagesse (les rois et les prêtres) veut asservir les hommes et qu'aucun n'est vraiment libre : le destin reste son maître.

IV. Les techniques

1. Les retournements de situation

• Dès qu'une situation se stabilise, elle s'inverse aussitôt. Ainsi sont figurés les « hauts » et les « bas » de la vie humaine.

2. Les stéréotypes

• Les personnages représentent des types et leurs défauts sont très exagérés. À ces outrances de caractère s'ajoutent des défauts propres à certaines professions (les savants) ou à certains groupes (les femmes). En littérature, la

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